Le rapport annuel du Conseil national de la communication (CNC) était au menu de l’émission passée de club de la presse et il ressort des principales conclusions de l’organe gouvernemental de régulation des médias que la presse, toutes sensibilités et tendances confondues, s’est « très bien comportée », en 2013.
Adolphe Manirakiza, vice-président du CNC, affirme que « comparativement à l’année dernière, les médias se sont très bien comportés. Il y a eu peu de dérapages. Nous avons donné très peu de remarques orales et/ou écrites ». En 2013 encore, quatre radios sont nées, d’autres ont eu des autorisations d’exploitation, y compris une télévision qui n’est pas encore fonctionnelle. Il y a aussi, a-t-il indiqué, un engouement pour la création des organes de presse qu’il faut saluer.
Par ailleurs, le responsable du CNC a déclaré que son institution a apprécié positivement les efforts de diversification des thématiques des médias, même si la politique reste dominante. Un autre motif de satisfaction est que la nouvelle loi régissant la presse au Burundi a été respectée, malgré les controverses qui ont entouré le processus de son élaboration jusqu’à sa promulgation.
Parmi les mauvaises actions à corriger, le vice-président du CNC a parlé de cette tendance des médias privés à donner plus la parole à l’opposition, tandis que le réflexe des médias publics est de donner plus la parole aux institutions officielles. Concernant les perspectives d’avenir, «la fièvre électorale est déjà là et il faudra que les médias redoublent de vigilance et mettent résolument le cap sur le professionnalisme dans le traitement de l’information. »
De l’avis de Gorgon Sabushimike, directeur de la radio scolaire Nderagakura, le rapport du CNC reflète la réalité de ce qui se fait au niveau des médias. « Je suis content du bilan positif. Les professionnels des médias doivent aussi se sentir encouragés, aller de l’avant, informer la population comme il faut. »
Quant à Esdras Ndikumana, correspondant au Burundi de Radio France Internationale (RFI) et de l’Agence France Presse (AFP), il relève que « normalement, le CNC ne devrait pas parler en termes généraux. Le CNC doit aller encore plus loin en pointant du doigt les médias qui commettent souvent des délits de presse. » D’un autre côté, « que les médias parlent plus souvent de politique, c’est aussi normal. C’est la matière dominante, depuis les dernières élections de 2010. Et puis, on entre dans le champ des élections de 2015 et il en sera demain encore ainsi. » Le reproche qu’il fait au CNC est sa complaisance vis-à-vis du pouvoir qui nomme ses membres et sa cécité sur les organes officiels de presse. « Regarder la Radiotélévision nationale du Burundi(RTNB). C’est un médium qui est devenu un instrument au service du pouvoir au détriment du service public. » Le CNC doit demander, conclut-il, l’ouverture de la RTNB à tout le monde. Il doit aussi aider matériellement les médias.