Des médias burundais ne sont pas généralement présents sur facebook et twitter. Cela ne manque pas de conséquences. Des pistes de solution existent.
Jean Patrick Ngendakumana, un Burundais établi en Afrique du sud, regrette la faible présence des entreprises burundaises d’Information et de la Communication sur les réseaux sociaux : « Cela faisait un bout de temps que j’avais remarqué cette faible présence, mais j’ai été scandalisé quand une société de téléphonie mobile a répondu à une question posée par un de ses clients trois mois après. »
A partir de ce constat, Jean Patrick a dû suivre la participation des médias burundais sur les réseaux sociaux.
Parmi les causes, il souligne le manque d’une politique efficace des relations Publiques de ces médias envers leurs lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs : « Certains médias veulent seulement être écoutés, mais ne veulent pas écouter les opinions publiques. »
Les réseaux sociaux étant un espace libre de discussion, d’échange d’informations et d’opinions, Jean Patrick considère que les médias gagneraient beaucoup à participer aux réseaux sociaux. « Dans cette ère des réseaux sociaux, nous le peuple, jouons aussi le rôle des journalistes et des reporters d’une manière indirecte! Nous sommes les yeux et les oreilles des journalistes. »
Pour lui, un journaliste qui n’est pas actif sur les réseaux sociaux, ne saura jamais ce qui se passe sur les rues de Twitterville (sur Twitter) par exemple. L’expatrié burundais propose une éducation des journalistes à l’utilisation de twitter et facebook.
L’autre cause, selon lui, est le coût de l’internet très élevé. Et d’imaginer une solution : «Ce coût peut être surmonté si les médias collaborent avec les compagnies téléphoniques pour avoir Twitter par SMS comme on le fait au Kenya. » Il constate que cela permettrait aux lecteurs, auditeurs et téléspectateurs qui vivent à l’étranger de participer aux émissions en payant peu d’argent.
L’expatrié burundais félicite certains médias comme Iwacu qui, malgré toutes ces difficultés, essaient de plus en plus d’être visibles et réguliers sur les réseaux sociaux : « Il faut fournir plus d’efforts comme ils l’ont fait l’année passée lorsque nous, #Abatweep (abarundi kuri Twitter) avions consacré une journée sur #Imigani ». Il précise aussi que la radio Isanganiro fait intervenir des internautes dans ses émissions Forum Jeunes et Génération Grands-Lacs qu’elle anime en partenariat avec d’autres médias de la sous-région.
Attirer l’audience de la sous-région
Pamela Kazekare, journaliste belgo-burundaise, a participé à la première cellule « réseaux sociaux » de sa télévision en tant que Community Manager : « Nous étions 4 à suivre, poster, chercher de nouveaux amis, … Nous étions équipés de tablettes et Smartphones connectés en permanence, car c’est un travail presque à temps plein. » Elle estime qu’il ne s’agit pas seulement de poster un article sur Facebook et Twitter : «Il faut suivre les échanges, répondre aux questions, trouver écho auprès des pairs.»
Concernant le Burundi, Pamela pense que la couverture Internet reste assez petite. Sur Facebook, c’est par simple plaisir de la commenter, la partager avec ceux qui sont loin. Son constat est que les réseaux sociaux des médias burundais s’adressent plus à la diaspora et aux amis du Burundi à l’étranger, spécialement des francophones. « Ces médias gagneraient plus à chouchouter le lecteur au Burundi et dans la région, en publiant plus en Kirundi, swahili et anglais, avec des sujets plus variés pour attirer le public », propose-t-elle.
Déficit d’innovation
Pour Fabien Cishahayo, professeur en communication à l’université de Montréal, la dépendance aux financements étrangers fait que les médias burundais ne voient pas encore l’intérêt que les réseaux sociaux représentent pour augmenter leur lectorat ou le nombre de leurs auditeurs/téléspectateurs.
Cet expert en communication évoque une nécessité de continuer à imaginer d’autres sources et modalités de financement. D’après lui, l’utilisation des médias sociaux peut contribuer à générer des recettes : « Les réseaux sociaux peuvent d’abord augmenter la visibilité de nos médias. Les recettes viendront quand leur audience aura augmenté. »
Moi je serais plutôt de l’avis de Mme ou Mlle Kazekare. Les media burundais devraient avoir en ligne de mire le marché national. Combien de personnes ont accès à internet une fois par jour pour les personnes ayant l’âge compris entre 15 et 45? Peut-être 5 % de la population ou même moins! Est-ce un marché viable pour une entreprise? La question est là!!!!
Bcp d’analystes estiment que les médias burundais souffrent de nombreux problèmes. Et cela ne peut manquer de conséquences comme certains ont à le dire. Certains médias sont taxés d’être marionnette de certains hommes politiques, hommes d’affaires, certains putschistes et nous imaginons que de tels médias pourront jouer leurs rôles sur les réseaux sociaux. Loin de là! Sans faire trop d’éloges, le seul journal leader sur les réseaux sociaux pourrait être de loin le « Journal Iwacu » même si le chemin reste long. Dans un monde où bcp de burundais estiment que certains des médias burundais véhiculent des messages complètement en déphasage avec le moment, c’est très difficile de promouvoir de tells journaux sur les réseaux sociaux. C’est dommage qu’un journal réussisse par ses moyens classiques de partager l’information mais que sur les réseaux sociaux, il ne récolté même 10 fans.
Votre analyse très pertinente, introduit les faiblesses du système car deux (en fait trois) points me contrarient:
1/ la connivence des hommes/femmes politiques avec les instrument médiatiques.
Aucun utilisateur/lecteur/abonné indépendant ici ne peut prouver que; par exemple, Jean-Patrick Ngendakumana, Pamela Kazekare ou le rédacteur en Chef de Iwacu (désolé) n’a des relations avec un membre du gouvernement, ce qui lui permettrait d’avoir accès à des exclusivités sur certains sujets jugés sérieux!!!
2/ Jusqu’à preuve du contraire au Burundi, les réseaux sociaux sont libres d’expression signifiant que quiconque possédant un compte local ou étranger est en mesure d’exprimer; en des termes polis, appropriés et pouvant justifier le fondement de son raisonnement; son point de vue!
Ce fait s’applique aux hommes politiques souhaitant un message de propagande comme à n’importe quel citoyen(ne) lambda insatisfait d’un système à deux vitesses. Une domiciliation de nombreux journalistes opérant sur une plateforme étrangère (DRCongo ou Tanzanie ou en partenariat avec d’autres opérateurs ) sur des sujets trop brûlants pourrait être à l’étude!
3/ En date du 6 décembre,
J’ai été subjugué de la lenteur des médias Burundais à réagir à l’annonce de l’immense perte du meilleur président [africain] de tous les temps, Nelson Mandela !
la nouvelle est apparut le 5/12/13 vers 23h et Iwacu ne l’a publiée que le 6/12 vers 16h soit un élégant 17h de retard! c’est beaucoup trop long, imaginez ceux qui vivent à la campagne et n’ont pas de smartphone/tablette/portable et veulent réagir en live (direct).
Alors Oui l’état contrôle l’information qui circule, oui mais , également, il fait juste lui expliquer que les médias; quelque soit leur support; représente une source croissante d’opinions (abazungu) susceptible d’attirer de nouveaux lecteurs/commentateurs/chef d’entreprises…
Pour être honnête, IWACU a la meilleur infiltration on line
Jewe nibaza ko ibinyamakuru vy i Burundi bikeye kuja ku ma reseaux sociaux ariko kandi ico ciyumviro c,uko FB cke T ziri su service du control kirakwiy kwigwa neza. Je demande aux utilisateurs de facebook de relire le contrat qu on a signé avec Facebook lors de l’inscription. Ni agacamutwe. le peu de jeunes burundais sur facebook me semblent indiscrets. Le simple like est une information interessante aujourd’hui qui est exploitée sous diffeRents angles.
Certains faits qui handicape nos medias:
– Ils sont tous politiques: a part la politique rares sont des articles sur le social, finance , economie,… Et si par hasard il en a c’est pour parler encore de la politique;
-Ils sont tous penchants: il est tres difficile de trouver un medium qui garde une certaine neutralite;
-Manque de formation et de professionalisme: ceci s’est manifeste lorsque l’assemble a vote une loi sur les medias. Bizarement au 21e siecle il y a des gens au Burundi qui ignorent le role d’une formation quelconque;
-Le mensonge pour creer scandale: la culture burundaise est tres riche mais malheureusement certains notions du genre « uwutabeshe ntagaburira umwana » gagnent surtout. Ceci fait que les medias ont peur de se mettre a decouvert une fois que leurs articles seront a la portees de tout le monde. Ils savent que surement quelqu’un connait la verite et pour la dire en reaction au publications ouvertes de ce medium.
Oui ! mais il ne faut pas mentir aux gents avec de trompeuses publicités. Facebook et autres twitters soi-disant « social forum » ne sont rien d’autres que des banques de récoltes de données personnelles même sensibles à usage des centrales d’espionnage genre NSA – National security agence-. CIA, etc. Il faut y aller avec tant de prudence, et de réserve. Déjà, respectueusement parlant, il y a notre Pamela Kazekare qui écume à la recherche de nouveaux amis surfant dans le vent : ses nouveaux amis , nos nouveaux amis n’existent pas sur le web.
umuhora wa http://www.igihe.bi niwa nabonye wavyanditse gusa, iwacu murihe?
Ibinyamakuru vy’i Burundi vyame inyuma. None nkubu ko isi yose ivuga urupfu rwa Mandela, ndabira ko hari ikinyamakuru on line c’iBurundi kiranika kuri urwo rupfu, kiretse IGIHE.COM. Abarundi bavuga udukurukuru twa harya i Bujumbura gusa
j’oubliais, heureusement que notre journal favori IWACU est présente sur le facebook… big up 😀
Plusieurs pistes:
1/ la population rurale au burundi représente plus de 85 % de la population totale. La facilité d’accès aux médias traditionnels est plus simple en ville sans pour être large et diversifié également.
2/ les nouvelles technologies de l’information et de la communication s’adressent surtout à un jeune public et demandent le (free) wifi, la 4G ou internet à haut débit, dont le taux de pénétration au niveau national est relativement limité.
l’avènement de l’internet et l’ère du 2.0 n’a pas que des avantages pour les médias traditionnels. dorénavant l’info est survolée au lieu d’être traitée en profondeur. Aussi certains médias favorisent le sensationnalisme ( images voyeurismes, vidéos « volées », mots chocs…) au détriment de l’analyse pertinente ce qui biaise de plus en plus la qualité intrinsèque de l’information.
Je pense aussi que c’est une question de mentalité et d’éducation, le gouvernement devrait plus inciter la population locale à utiliser le web ( et pas que dans les cyber cafés) pour stimuler la demande des médias sociaux. Patience et courage!