«On parle depuis tellement longtemps du fonds d’appui aux médias que personne ne s’y attendait plus. C’est finalement très important au niveau du symbole. Néanmoins, si l’on fait un simple calcul, 50 millions à diviser par 20 médias, cela donne un peu plus de 2,5 millions. De quoi acheter à peine un bon ordinateur. Les médias semblent attendre énormément du gouvernement. On ne devrait même pas en parler beaucoup. Il faudrait penser à générer ses propres revenus », a souligné Esdras Ndikumana, le correspondant local de Radio France Internationale(RFI) et de l’Agence France Presse (AFP), lors de l’émission hebdomadaire, Club de la presse.
De son côté, le Directeur général au ministère de l’Information, Jérôme Ndikuriuyo, a laissé entendre que la régression du fonds (de 100 millions de francs burundais à 50 millions) s’est faite dans la foulée d’autres coupes budgétaires qui ont été opérées par le gouvernement. Les médias devraient, néanmoins, s’en réjouir car c’est une avancée significative. Par ailleurs, c’est un fonds qui devra être appuyé par d’autres contributions. Concernant la gestion du fonds, le directeur général au ministère de l’information a fait savoir qu’une formule légère a été trouvée pour éviter de longues procédures et les médias sont appelés à proposer des programmes de financement chaque année. Le manuel de procédure prévoit un comité ad hoc qui va se charger de l’analyse des propositions de programmes à financer.
Quant à Léandre Sikuyavuga, directeur adjoint du groupe de presse Iwacu, il estime
qu’il faut distinguer les besoins de la presse indépendante de ceux de la presse publique. Les médias privés ne vont pas avoir grand-chose alors que ce sont eux qui en ont le plus besoin. Les médias publics, quant à eux, sont subventionnés par l’Etat et vont peut-être sentir la valeur ajoutée au moment de la répartition du fonds.
Pour sa part, Salvator Kadende, journaliste au quotidien gouvernemental, le Renouveau du Burundi, considère que ce fonds n’est pas un don. C’est un droit dont on aurait du jouir depuis longtemps. Le pas qui a été franchi est cependant important.