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Les malades à l’Hôpital Prince Régent Charles réclament leur droit d’être soignés

05/05/2013 Commentaires fermés sur Les malades à l’Hôpital Prince Régent Charles réclament leur droit d’être soignés

Dès le matin de ce mardi 11 décembre, les malades sortent de leurs chambres. Ils bloquent toutes les entrées de l’Hôpital Prince Régent Charles à l’aide des bancs. Seuls les journalistes pouvaient entrer avant 9 h du matin.

<doc6375|left>Très en colère, les malades et les garde-malades demandent au gouvernement de répondre aux doléances des infirmiers : « Que le gouvernement nous dise qu’il nous a abandonné. Tous les jours, on nous chante que les enfants sont soignés gratuitement, mais voilà mon enfant vient de passer presqu’une semaine sans aucun soin. Et les factures continuent à monter. Où pourrai-je trouver cet argent ? », indique une femme rencontrée juste à l’entrée de l’Hôpital. Une équipe des policiers surveille les mouvements sur place pour éviter le pire.

A 9 h. Les malades acceptent que les infirmiers et le personnel de l’Hôpital entrent à l’intérieur mais sous une condition : « Qu’ils entrent pour nous soigner sinon, nous allons leur lancer des pierres. Nous n’avons pas d’autres choix. Nos enfants, nos patients, … sont en train de mourir en silence », lancent quelques femmes stationnées à l’entrée principale.

Comme d’habitude, les syndicalistes du SYNAPA se groupent à côté d’une salle de service des urgences. Ce qui amplifie la colère des malades, la salle de réception, la pharmacie, et d’autres bureaux étant fermés. Le service des urgences est assuré tant bien que mal.

« Un clin d’œil au gouvernement »

« C’est clin d’œil que les malades font au gouvernement. Ce dernier ne veut pas dialoguer avec les syndicalistes. Nous sommes décidés à continuer la grève aussi longtemps que le gouvernement ne respectera pas les accords signés en 2009», martèle Fidèle Niyonkuru, vice-président du syndicat national des infirmiers et du personnel paramédical (SYNAPA).

Pour Moïse Ntiburuburyo, président de l’Association burundaise pour la défense des droits des malades (ABDDM), les malades ne doivent pas être victimes des conflits entre les infirmiers et le gouvernement. «Les malades manifestent pour réclamer les droits qui leur sont conférés par la constitution», précise-t-il. Il conseille aux deux parties de trouver une solution rapidement afin d’alléger les souffrances des malades.

L’état des malades est catastrophique

Les malades de cet hôpital ne savent plus à quel saint se vouer. Dans la salle 20, il se dégage une odeur nauséabonde. Depuis la grève, les malades ne reçoivent plus de soins. Une femme gravement brulée affirme n’avoir pas reçu les soins depuis une semaine. Les plaies commencent à s’infester. «Le gouvernement connaît les revendications des infirmiers. Pourquoi ne s’entendent-ils pas pour qu’on puisse rentrer?», déclare-t-elle, les yeux inondés des larmes.

Dans les autres salles, ce sont les mêmes récriminations car la situation est la même. Impuissantes, des mères regardent l’état de leurs enfants se détériorer. «Nous sommes entre le marteau et l’enclume», soulignent-elles, dépitées.
D’autres ont déjà recouvert la santé mais ils ne peuvent pas rentrer chez eux et la facture continue de s’accumuler. Mais tous sont unanimes : le gouvernement doit négocier avec les grévistes. Certains même menacent de s’en prendre aux infirmiers s’ils refusent de les soigner.

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