Les quatre journalistes de la Radio Publique Africaine ont comparu ce 3 octobre au Parquet général de la République en Mairie de Bujumbura en audience publique. Ils devaient répondre aux questions du ministère public, relatives à la plainte du Maire de la ville portée contre eux. Mais rien n’a été fait. Les prévenus devront y retourner le 11 novembre.
L’affaire concerne « le Maire de la ville, Sieur Evrard Giswaswa [qui] se plaint du fait que la radio RPA aurait diffusé des informations selon lesquelles il avait tabassé un veilleur de l’Hôpital Prince Régent Charles, s’était battu ailleurs et qu’il était manifestement ivre », indique une note contenant les conclusions de Maître Jean Bosco Ngendakubwayo, avocat de Musobozi Philibert, Kiramvu Domitile, Zirampaye Raymond et Niyongere Bonfils.
Le président du siège a seulement demandé aux quatre journalistes à la barre de décliner leurs identités respectives. Puis, il leur a annoncé la date de la prochaine comparution : « Revenez le 11 novembre.»
Tout de suite, Me Ngendakubwayo a demandé au siège pourquoi le Maire de la ville qui a porté plainte ne se présente jamais physiquement pour répondre à ses questions : « Pour plus de lumière, il faut qu’il vienne dire sa version des faits. A défaut, que ce soit ses témoins. Le principe de la contradiction nous pousse à demander sa comparution pour qu’on l’interroge.»
Requête immédiatement annulée par l’avocat du plaignant : « Le procès peut très bien continuer sans lui », a rétorqué, Maître Honoré Nshimirimana avant que le président du siège ne reprenne la parole pour déclarer close l’audience.
Mais avant de rentrer, Me Ngendakubwayo a assuré devant la presse que si le juge n’oblige pas le Maire de la ville à se présenter lui-même, il pourra saisir une autre juridiction : « La loi nous l’autorise puisque c’est la 8ème fois que nous comparaissons sans qu’il soit présent pour répondre à nos questions. »