La liste des correspondants de presse malmenés, battus ou menacés en province commence à s’allonger. Cette situation a suscité un vif débat dans le club de la presse. Le dernier cas en date est celui du correspondant de Bonesha FM, [Alexis Nibasumba, à Rumonge, brutalisé par des jeunes présumés Imbonerakure->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article4929]. Avant lui, le correspondant de la radio publique africaine (RPA) à Bubanza avait également eu maille à partir avec les mêmes jeunes.
De l’avis de Gorgon Sabushimike, directeur de la radio scolaire Nderagakura, «les journalistes doivent être protégés comme les autres citoyens.
S’attaquer aux journalistes, c’est condamnable. Peu importe qui le fait. On ne peut
pas s’attaquer à un journaliste qui cherche une information. Nul n’est au-dessus des
lois. De plus, il faut éviter les généralisations car cette hostilité n’est visiblement
pas développée envers tous les journalistes. Il y aura donc toujours à corriger
aussi bien du côté des journalistes que des politiciens. »
La conviction de Jérémie Sindayirwanya, secrétaire général du réseau des journalistes pour le développement, est qu’« au-delà de toute spéculation, il ne faut pas brutaliser un journaliste car il symbolise le droit à l’information. Par ailleurs, brutaliser un journaliste me paraît anachronique. Il n’est pas là pour lui-même. »
Le Pr Niyongabo, de la faculté d’économie à l’université du Burundi, était également de la partie et a estimé que « les burundais doivent se battre pour les libertés
publiques ». Patric Nduwimana, directeur de la radio Bonesha FM, a de son côté rappelé que Alexis Nibasumaba a toujours eu des problèmes avec l’administration et la police locales dans l’exercice de son métier. « Il est victime de l’impunité. On approche de 2015 et il y a lieu de s’attendre à d’autres intimidations. Il faut dès à présent que tout le monde se lève pour signifier à qui veut entendre qu’on ne laissera
jamais faire. »
