Frère Emmanuel Ntakarutimana, expert en gestion des mémoires, estime qu’il est important d’impliquer la jeunesse dans la gestion des mémoires blessées.
Il l’a dit ce mercredi 25 avril lors d’un atelier sur la gestion des mémoires organisé par l’ONG locale Initiative et changement Burundi-Tugenderubuntu. C’était à l’endroit des jeunes affiliés aux partis politiques et membres des associations de la société civile.
Selon cet ancien président de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (Cnidh), leur implication permettra d’éviter la répétition des crises.
Ils ont été manipulés et utilisés. En plus, les jeunes sont victimes des mémoires parallèles. Les Hutus désignent les Tutsi comme leurs bourreaux et vice-versa. «Cela inhibe leurs potentiels dans la transformation de notre société». Il est indispensable de créer un espace sécurisé où ils peuvent s’exprimer librement.
Les participants saluent cette initiative. Selon eux, il va permettre aux jeunes de trouver un cadre d’expression : «Nous en avons besoin». Pour Alain Bertrand Tunezerwe, les jeunes ne doivent plus se comporter comme des victimes. «Nous avons notre rôle à jouer pour éviter la répétition de notre triste histoire. Nous avons longtemps été manipulés par des hommes politiques, il est temps de changer».
Ce jeune de 28 ans appelle à un esprit de discernement : «Notre priorité devrait être le développement du pays».
Olivier Ininahazwe, jeune du parti Uprona, recommande aux aînés de les associer dans le processus de réconciliation. Les crises cycliques devraient servir de leçon pour ne plus tomber dans les mêmes erreurs.