Les scouts de l’Unité Espoir de Magarama ont célébré le 5èmeanniversaire des Accords de Paris sur le changement climatique en plantant des arbres au centre-ville de Gitega. Des habitants de cette ville rencontrés affirment que certaines activités de développement n’épargnent pas l’environnement.
Ils sont à majorité jeunes entre 7 ans et 25 ans. Ce samedi 12 décembre, les scouts de Magarama étaient tous au complet pour célébrer les Accords de Paris signés en 2015.
Interrogés, la plupart de ces filles et garçons affirment ignorer les clauses de ces Accords de Paris sur le changement climatique mais selon eux, ce qui va avec le changement climatique signifie, sans se tromper, la protection de l’environnement.
Ils affirment que l’essentiel est de faire une bonne action dans le but d’atténuer les effets du changement climatique et de s’adapter à ses conséquences.
« Le scout est l’ami de la nature, c’est dans cet optique que tout ce qui menace la nature est automatiquement notre ennemi », affirme Christophe Nshimirimana, chef d’unité Espoir de Magarama.
Soucieux d’aider dans la conservation de la nature, ils ont planté des arbres au centre-ville de Gitega dans les enceintes de l’Alliance française à Gitega.
Pour eux, c’est un petit geste qui semble insignifiant pour certaines personnes mais au vu de leurs moyens et de leur jeune âge, ils en sont fiers. Ils indiquent que leur action à une double signification pour cette journée.
« Premièrement, nous avons pensé qu’une fois l’exemple donné, les autres jeunes vont nous emboiter le pas et faire plus que nous. Deuxième, nous sommes sûr que ces dizaines de plants d’arbres seront ici arrosés et bien entretenus au lieu d’aller les planter au bord de la route où personne ne se souciera de leur croissance », a expliqué le chef d’Unité.
Loin de sous-estimer cette action de ces jeunes du quartier Magarama comme la majorité de la population de la ville de Gitega l’a fait pour ce 5ème anniversaire des Accords de Paris, le chef de zone urbaine de Gitega et le chef d’antenne régional de l’Office burundais pour protection l’environnement n’ont pas manqué ce rendez-vous.
« Vous êtes l’espoir de demain, vous êtes à encourager. Si demain vous avez besoin des places pour une pépinière nous serons avez-vous. Nous ne ménagerons aucun effort pour vous soutenir dans votre démarche », leur a promis Hussein Butoyi, chef de zone urbaine de Gitega. Selon lui, la lutte contre le changement climatique est une affaire de tous qu’il ne faut pas la laisser aux seuls jeunes.
« Si nous nous proposions que chacun d’entre nous plante ne fusse qu’un seul arbre chaque année dès aujourd’hui, tous nos quartiers seraient beaux à voir et à y vivre », estime-t-il.
« Que le développement ne soit pas synonyme de décimer l’environnement ! »
Dans ce cadre mondial visant à éviter un changement climatique dangereux en limitant le réchauffement de la planète, nombreux sont ceux qui voient d’un mauvais œil les activités de développement qui ne se soucient pas souvent de la protection de l’environnement.
Là, ils pointent du doigt, le traçage des routes goudronnées qui se font après avoir déraciner tous les arbres tout autour ainsi que l’aménagement de nouveaux quartiers dans la ville de Gitega qui ne respecte pas la nature.
« Parfois je suis écœuré de constater que dans les nouveaux quartiers, il ne reste plus d’arbres alors qu’il y’avait des milliers. Regardez même au centre-ville, il y’avaient de gros arbres datant de la colonisation, mais quand on y circule, le soleil vous tape directement sur le crâne comme dans le désert », déplore Juvénal un fonctionnaire dans l’enseignement secondaire.
Même constat de désolation chez Nadine de Nyabisindu. D’après cette dame, il lui faut des rideaux épais sur les fenêtres pour prendre une sieste chez elle.
« Dès 6h du matin, c’est comme si tu es dans la cour et aux heures de l’après-midi, inutile de se réfugier dans la maison, vaut mieux rester à l’extérieur », a-t-elle souligné.
Pour Jean-Marie Hatungimana, chef d’antenne régional à l’O.B.P.E, il arrive que certaines activités de développement nécessitent que les arbres soient coupés mais selon les mesures actuelles, l’entreprise qui a effectué ces travaux est soumise à des règles strictes pour protéger l’environnement.
« Après les travaux nous devons vérifier qu’elle a au moins remplacé les anciens arbres par de nouveaux. Concernant les quartiers, nous suggérons aux propriétaires des parcelles de planter plus d’arbres où c’est possible ne fût-ce qu’un arbre fruitier », suggère-t-il.