Ce samedi 16 mars, les femmes affiliées au parti MSD d’Alexis Sinduhije de la commune urbaine de Cibitoke célébraient la journée internationale de la femme. Une occasion de souhaiter la bienvenue au président du parti après deux ans d’exil.
<doc7436|left> "Nous disons {Non} à toutes formes de violences faites aux femmes et nous demandons à tous les hommes, au gouvernement de respecter les femmes car c’est sur elles qu’est fondé l’avenir de notre pays", lance Joselyne Kwizera, présidente de la ligue des Inzirabugunge au niveau national. Elle indique que la situation de la femme se dégrade du jour au jour : "On ne reconnaît plus les interdits. La femme est violée par des jeunes qui, dans les conditions normales, devaient la prendre à pied égal avec leurs mamans. Dans le foyer, elle est battue, humiliée devant ses enfants."
Citant l’épineuse question de l’héritage des femmes et la loi de succession attendue depuis trop longtemps, Mme Kwizera est revenue sur le comportement des policiers qui, ces derniers jours, mènent la vie dure aux vendeuses ambulantes des fruits au centre-ville de Bujumbura : "Ils doivent arrêter de les malmener et les coupables poursuivis devant la justice."
Reprenant l’appel du leader du MSD la semaine passé, Mme Kwizera demande aux femmes "de vaincre la peur, d’entrer dans les partis politiques afin de faire entendre leur voix."
Une idée soutenue par Alima Radjabu, présente au nom des femmes de l’ADC-Ikibiri : "En tant que pilier du développement familial et par conséquent national, nous devons participer dans la vie politique car quand le pays est mal gouverné, c’est nous qui souffrons beaucoup."
Le forum des femmes, les jeunes du Cndd-Fdd, …
En ce qui est du Forum national des femmes venu des élections, la présidente de la ligue des femmes du MSD ne mâche pas les mots : "Cette instance ne nous concerne pas. Elle est pour les les femmes du Cndd-Fdd et nous n’avons pas été consulté lors de la mise en place de ce forum."
Elle demande ainsi "d’autres élections pour intégrer toutes les femmes, voire celles de la société civile."
<doc7437|right> Quant au président du MSD, venu avec deux éléments de la police, (- signe, selon lui, de confiance en son pays et aux éléments de sécurité-), Alexis Sinduhije a appelé "tous les hommes qui osent lever la main sur leurs femmes à changer de comportement car c’est un déshonneur. Il faut que toutes les lois qui ne favorisent pas la promotion féminine soient révisées", déclare Alexis Sinduhije, président du MSD.
Et de pointer une catégorie de gens qui s’en prennent aux droits des femmes, les Imbonerakure : "Il faut leur montrer que verser du sang n’a aucun intérêt, que c’est une voix sans issue", profitant pour demander au gouvernement de "mettre fin à ce mouvement conçu aujourd’hui comme une milice."
Pour lui, "le pays dispose des militaires en suffisance, qui, d’ailleurs, ont une bonne connotation au niveau régional."
Avant de rappeler qu’il est rentré "une fois pour toutes au pays, demandant aux Nzirabugunge d’enseigner le parti dans le système {maison par maison}."
Comme on avait l’habitude de le voir lors d’une réunion ou une conférence d’un parti de l’ADC-Ikibiri, aucun policier n’était présent dans les environs. Une démonstration, peut-être, que le gouvernement est déterminé à respecter [les clauses de l’atelier du 11 au 13 mars.->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article5038]