Pour se rappeler au bon souvenir du Cndd-Fdd – maître des horloges -, 17 partis, avec en ligne de mire les législatives de 2025, en viennent à voir ce qu’ils croient au lieu de croire en ce qu’ils voient : « Saluons avec enthousiasme et fierté la Vision et la détermination du président de la République, Son Excellence Monsieur Evariste Ndayishimiye, à conduire le Burundi à l’horizon 2040 sur l’ensemble des pays émergents.»
Une « motion de soutien à Son Excellence Monsieur le Président de la République du Burundi, suite au congrès du parti Cndd-Fdd tenu à Gitega le 22 janvier 2023 » a vu le jour, le lendemain.
Les 17, pour pérenniser leur statut au sein de la mouvance présidentielle, ressuscitent un élément de langage consubstantiel au parti unique : «Encourageons tous les partis politiques et toute la population burundaise à se ranger derrière le président de la République dans sa lutte acharnée contre la pauvreté.» Ce passage fait écho au » Tout comme le soleil se lève… », le discours de Mobutu Sese Seko diffusé comme générique du JT de l’OZRT : « […], hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux, tous,[…], sont aujourd’hui debout, mobilisés, déterminés et rangés derrière un seul homme, […]. »
Mener à terme une fusion avec le Cndd-Fdd relèverait de la cohérence pour ces 17 « résignés réclamants » qui ont émaillé leur motion de soutien d’accents lyriques au point d’échouer sur le rivage de la pensée unique. Caresser l’aigle dans le sens des plumes devrait leur suffire pour ramasser des miettes…à moins que la donne change par souci de gagner en crédibilité.
Le contraste est saisissant avec le parti d’Agathon Rwasa. « […], pour prévenir tout risque d’affrontements sur le lieu des cérémonies et sur les itinéraires des participants, j’ai l’honneur de vous informer que la double cérémonie annoncée dans votre lettre […] du 26 janvier 2023 est suspendue en attendant une issue appropriée à cette crise interne à votre parti politique », a signifié le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique au président du Cnl, vendredi 17 févier.
Deux jours plus tôt, ce dernier est convoqué par le ministre, à quatre jours de la date prévue pour la célébration du 4e anniversaire de son parti et échanges de vœux, pour lui communiquer son exigence : rencontrer les membres du bureau politique dits « indexés dans un pseudo complot contre les organes du parti » et l’informer sur les résultats afin de le rassurer sur les aspects sécuritaires desdites cérémonies.
Ce faisant, il fallait régler cette « crise interne » en 24h pour un feu vert ministériel…autant demander à une victime présumée de viol de présenter des témoins pour ouvrir un dossier judiciaire. Cette « crise interne » est un euphémisme pour une « nyakurisation » (création d’une aile pro-pouvoir).
Ce blocage administratif a pour objectif d’empêcher une célébration de se transformer en démonstration de force du camp Rwasa : nettoyer les écuries d’Augias. Pour entretenir l’illusion de grandeur face à la réalité du terrain, l’appareil politico-sécuritaire met en branle des stratégies d’affaiblissement de la « force redoutable et redoutée » pour absorber ses militants. Gagner ne suffit plus pour 2025… la radicalité ne tolère que les insignifiants.
Peut-on facilement baliser le droit d’association sans violer la Constitution qui le garantit ? Accompagner le droit d’association d’une clause de limitation du nombre des partis politiques et des religions serait une bonne chose. Ubudumbidumbi de partis politiques et d’églises: ni akajagari kabisa. MAXIMUM DIX [10] PARTIS POLITIQUES au Burundi et tout le monde s’y insèrent et c’est amplement suffisant. Aux USA, on a toujours Républicains et Démocrates, en France environs 4-6 grands regroupements de partis politiques et au finish deux partis. Les Religions, pareilles : Je me demande pourquoi autant de multitudes de groupuscules de chrétiens et c’est même honteux de les [les religieux] voir se pourchasser et parfois comploter les uns contre les autres pour des positions et avantages indus. Chrétiens: Un Seul Dieu, Un Seul Seigneur, Une Seule Foi, si on leur accorde dix compréhensions différentes, ça suffiraient, n’est-ce pas?
Et un seul baptême. n’est ce pas?