Ces derniers réfutent ces accusations. Quatre hommes ont été arrêtés pour question d’enquête. Selon les témoins, les vrais coupables courent toujours.
Ivre mort, Balthazar Ntahondereye, de la colline Nombe, zone Bwagiriza en commune Butezi, rentre chez lui et se dispute avec sa femme, ce samedi 21 juin. Ses voisins, dont l’adjoint du chef de la colline Nombe, Léonidas Ndarurinze, viennent à la rescousse. Balthazar Ntahondereye se jette sur eux et mord un d’entre eux à la gorge. Ils réussissent à le ligoter. Avec son oncle Rémegis Nyeshahu, ils décident de le conduire au poste de police de Kwisumo.
En chemin, ils rencontrent trois jeunes hommes, Jérémie, Innocent et un autre dont on ne connaît pas le nom. Ils se disent être des Imbonerakure. Ils commencent à frapper la victime avec des gourdins. Evacué à l’Hôpital de Butezi, il succombera à ses blessures ce lundi 23 juin. La police arrête quatre hommes : Léonidas Ndarurinze, Rémegis Nyeshahu, Elias Toyi et Rénovat Ndikumana. Mais pour les témoins oculaires, ces quatre hommes n’ont rien à voir avec ce meurtre. « Il faut plutôt rechercher les trois Imbonerakure», indiquent-ils. Ces derniers ont déjà pris la poudre d’escampette. Les Imbonerakure de la colline Nombe affirment que les trois hommes ne sont pas des leurs.
Obligés de payer pour être emprisonnés
Les quatre hommes assurent avoir payé chacun 10.000Fbu pour être conduits dans les cachots de la commune Butezi. Ils ont donné cet argent à un policier du nom d’André Bakanibona, alias Final. D’après eux, ce policier leur a dit que cet argent servait à acheter du carburant pour arriver au chef-lieu de la commune Butezi. Un autre suspect, Shabani Niyibigira, a donné, quant à lui, une chèvre. «Lui n’a pas été inquiété. Il a été relâché», confie Léonidas Ndarurinze.
Du côté de la police, le commissaire adjoint fait savoir que des enquêtes sur le comportement de ce policier ont déjà commencé.
L’épouse de l’adjoint du chef de la colline Nombe affirme essuyer des menaces de la part de la famille de la victime. « Je ne dors plus la nuit.» D’après elle, des gens circulent autour de sa maison pendant la nuit. Elle demande la protection des autorités, « sinon, nous serons tués mes enfant et moi.»