Les leaders burundais se sont réunis à Kayanza en fin de semaine dernière. Une occasion pour débattre à bâton rompu. Mais pour quelle suite ?
«La responsabilité des leaders politique reste engagée pour conjurer par le dialogue le mauvais sort. Ce qui pourrait entraver la marche décisive vers l’horizon 2020.» les propos du vice-président de la République, Gaston Sindimwo d’entrée de jeux.
La réussite de cette retraite organisée par l’ombudsman a été la diversité des participants. L’opposition dure de Bujumbura était de la partie. Kayanza a également brillé par la richesse de ces débats. « On a vu par exemple Léonce, Rwasa, et le général se lâcher. Un vrai débat », a déclaré un participant.
Les échanges étaient centrés sur la situation politico-sécuritaire du pays et les perspectives pour les élections de 2020. Selon des sources concordantes, Bujumbura voulait mettre à contribution tout ce beau monde. Objectif: arracher le principe de révision de la Constitution. La retraite voulait aussi décrocher la feuille de route pour les élections de 2020. « Il nous a été proposé de partir de la feuille de route de 2013. Pour l’amender et la transformer pour des élections prochaines, » a indiqué un participant.
Le pouvoir en place qui essuie l’échec dans le rapatriement des réfugiés avait finement mis en place une autre stratégie. Proposer des commissions conjointes opposition et pouvoir pour convaincre les réfugiés de rentrer.
Kayanza a également été conçu pour rapatrier le processus d’Arusha. Lancer un message fort à la communauté internationale. Dire que toutes les forces politiques, même les hommes politiques les plus influents se trouvent au pays. Que seuls ceux qui sont recherchés par la justice sont en exil. Bref, laisser entendre qu’il n’y a aucune organisation à l’étranger qui dispute avec les autres l’échiquier politique. Ainsi casser Arusha, en affirmant que toutes les organisations qui se partagent l’espace politique se trouvent à Bujumbura.
A la fin cette retraite de deux jours, aucun communiqué n’est sorti. Pas d’accord sur les points essentiels qui ont été débattus. Les participants se sont convenus pour une suite des pourparlers entamés à Kayanza pour vider des questions restées en suspens.
>>Réactions
Tatien Sibomana : « L’opposition a parlé le même langage. »
L’acteur politique se dit satisfait. L’opposition a convaincu l’organisateur et débouté le Cndd-Fdd et ses acolytes de leur prétention. « On a présenté des argumentaires plus costauds et plus avisés que ceux du parti au pouvoir. » Tatien Sibomana parle d’un débat houleux, chacun s’exprimant de la manière la plus libre possible. Une réunion qui a permis à l’opposition de s’unir devant une même cause à défendre. « L’opposition a parlé le même langage.»
Kefa Nibizi : « La participation de toute la classe politique.»
Le président du parti Frodebu Nyakuri a salué la participation de toute la classe politique dans sa diversité. Il indique que tout le monde s’est convenu sur les élections comme seule voie d’accession au pouvoir. Kefa Nibizi indique que les préoccupations sur la gestion des mémoires ont été soulevées. Des moments douloureux ont été évoqués « A ce propos, nous aimerions que la CVR fasse son travail et le boucle avant les élections de 2020. »
Charles Nditije : « Une escroquerie politique »
Le président du Cnared condamne la réunion de Kayanza. Il la qualifie d’escroquerie politique. Une manœuvre qui tend à faire croire que la situation politico-sécuritaire tend à se normaliser. Et d’indiquer que toute tentative de dialogue imposé par le Cndd-Fdd qui ne s’inscrit pas dans la logique des négociations inclusives ne peut apporter une quelconque solution à la crise actuelle.
Sylvestre Ntibantunganya : « Des moments de discussion à encourager.»
L’ancien chef d’Etat burundais déplore le fait que des gens tentent de décourager des rencontres telles que celles de Kayanza. Selon Sylvestre Ntibantunganya, il faut plutôt les voir de manière positive. Et encourager des occasions qui se présentent pour discuter, se rencontrer selon les objectifs précis à atteindre.
Décryptage
La désillusion
La recette de l’ombudsman, Edouard Nduwimana, était bien concoctée. Parvenir à convaincre l’opposition dure de Bujumbura de s’asseoir à sa table. Et la magie de Kayanza a opéré. On a vu le parti au pouvoir débattre avec ses adversaires de Bujumbura. La glace a été rompue. Les politiques un peu tendus, se sont déchaînés. Personne n’y est allé avec le dos de la cuillère. Chacun a fait savoir à son adversaire ce qu’il a sur le cœur. Le grand mérite de Kayanza, c’est peut être ça. Un vrai débat comme on en voyait avant la crise de 2015. Certains évoquent une réussite sur ce point. Là où la facilitation de Mkapa a échoué durant cette année de médiation.
En tout cas, toutes les parties prenantes en sont sorties enthousiasmées. Plusieurs ont parlé de Kayanza comme d’un coup de pouce pour sortir le pays de la crise. Ils ont cru accélérer le processus de dialogue en cours. Malgré le manque de conclusion de cette session, plusieurs contentieux ont été mis sur la table.
Puis, quelques jours seulement après Kayanza, à l’initiative du ministère de l’Intérieur, il y a eu cette réunion de Bujumbura, ce mardi. Et l’opposition, pas invitée, a vite déchanté. Elle a l’impression aujourd’hui de s’être fait avoir. Car, disent certains d’entre eux, comment expliquer que le ministère de l’Intérieur ait décidé d’organiser cette rencontre faite avec le Cndd-Fdd et ces partis amis, et qu’à la fin, une « résolution » en soit sortie ? Avec des questions restées sur la table de Kayanza. Certains analystes parlent même d’un parallélisme entre ces deux rencontres. La question étant de savoir si l’ombudsman avait le mandat des chefs du parti. Ou alors si le ministre de l’Intérieur, Pascal Barandagiye, était le plan B de Bujumbura. Une sorte de rescousse pour décrocher le but ultime : des conclusions qui donnent carte blanche au pouvoir en place pour permettre d’avancer. En mettant les conclusions de la Cndi à l’honneur. Histoire d’envoyer promener le dialogue de Mkapa.
>>Sur le même sujet : Quand Rwasa se lâche
Je me pose la question de savoir ce que faisient les blancs dans une réunions de politiciens burundais à Kayanza(Voir sur la photo).
En quoi cette réunion les concernaient?
Mais de quoi parlez-vous, pauvres politiciens affamés de la soi-disant opposition ? D’ailleurs, il n’ y a pas d’opposition au Burundi! Simplement parce que le peuple a voté à 99,99 % pour le CNDD-FDD. Vous n’avez pas encore compris ? Eh bien, l’Uprona a « régné » sur le Burundi pendant une quarantaine d’année alors qu’il n’a pas connu la faim, la maladie, les piqures de moustiques et toute la misère du monde que notre Parti a connu dans le maquis. Alors, comptez au moins un siècle ou attendez le retour de notre Seigneur Jésus-Christ pour espérer diriger le Burundi à nouveau ou pour la première fois. A bon entendeur, salut!
@Kaburungu : « Simplement parce que le peuple a voté à 99,99 % pour le CNDD-FDD. Vous n’avez pas encore compris ? « . Oh si, nous avons compris, depuis bien longtemps, que la fanbase des DD est prête à tout pour se convaincre qu’elle est légitime, y compris en travestissant les chiffres et en affirmant tout et n’importe qui. Merci pour cette tranche de rire, cela fait toujours du bien ^^
@Kaburungu:Jouissez de cette manne du ciel vous accorder sur un plateau d’argent par celui que vos journaux http://www.ikiriho.org et http://www.burundi -agnews.org qualifient de « dictateur HIMA ,Pierre BUYOYA « .Quelle victoire militaire sur les ex-FAB à votre actif,seulement des embuscades sur des routes,en tuant d’une façon selective.Cessez donc mon frère de rêver que vous allez diriger le Burundi pendant 100ans.
Une bonne methode pour reussir. Il faut prendre les idees de tout le monde pour en faire une propre » IDEE » a toi. C’est comme lire un livre et apres faire un resume sur les chapitres que tu judges necessaires. Intelligent n’est-ce-pas?
Le problème est justement ce double langage, ce manque d’honnêteté cette volte-face de Bujumbura. Tout le monde avait apprécié les échanges de Kayanza, sans trop d’illusions tout de même. En effet, je vois mal un homme comme Nduwimana organiser quelque chose de consistant et de sérieux. Tout cela dénote un manque criant de volonté de résoudre pacifiquement le conflit Burundais. Et c’est dommage.
Quand on écoute les audios de ce qui s’est dit à Kayanza, une personne censée se demande réellement ce qui se passe dans le coeur de nos politiciens. Ils énumèrent les vrais problèmes, commentent les événements et donnent même des solutions pour que le Burundi ait une bonne gouvernance. On se dit qu’enfin ils vont s’entendre.
Mais sans qu’on comprenne, ceux qui dirigent verrouillent le paysage politique et ce qui semblait facile à mettre en pratique devient compliqué : les débats radiodiffusés entre politiciens, laisser les partis non affiliés au parti au pouvoir aller à la rencontre de leurs militants,… Pourquoi le pouvoir refuse-t-il ? Dire que c’est simple mais compliqué ! Que voulez-vous que Mkapa comprenne le pauvre ?
Mais le gouvernement burundais se fout royalement de l’opposition.
Elle sait comment s’occuper d’elle.
Seule la force compte.
Depuis le maquis,ils ont vu que seule la force a de l’importance.
effectivement les soidisants pourparlers d’arusha sont encore sans issue et le seront toujours,d’autant plus qu’il n y aura pas deforce soit du canon ou diplomatique qui sera capable de convaincre le pouvoir de bujumbura de s’assoir avec ceux qu’il qualifie de malfaiteur,putchistes etc afin de liquider la crise burundaises.le pouvoir de bujumbura veux rester au pouvoir contre vents et marez et pour cela n’accepera jamais de dialloguer avec la vraie opposition.il conttinuera a créer une soidisant opposition pour ne pas dire une brabche du parti au pouvoir qui est facile de manier surtout que c’est trés facile pour un createur de changer ou de guider les idées de sa creation
Article ecrit depuis la permanence DesDes !?
Cimment peut-on relayer la strategie de l’ombudsman et le resultat de celle-ci dans un style aussi affirmatif et oser meme proclamer le vainqueur des debats sans y mettre la.moindre nuance ou tout au moins utiliser du conditionel?
Je crois que je comprends le contexte.
Si Nduwi avaitt etudier la grande cuisine, il serait aujourd’hui le plus grand chef de tous les temps. Il a le temps de reflechir aux ingredients necessaires pour un plat de roi et en plus il ajoute des epices de loi.
Le pouvoir DD est très habile.Roulé dans la farine l’opposition encore presente à Buja,en adoptant la strategie Kabiliste.Faire 2,3,4,etc…de round de negociation,pour montrer à la communauté internationale que l’objet de dialogue d’Arusha est sans objet.
Errata :Montrer à la communauté internationale que les negociations d’Arusha sont sans objet.
« ….Puis, quelques jours seulement après Kayanza, à l’initiative du ministère de l’Intérieur, il y a eu cette réunion de Bujumbura, ce mardi. Et l’opposition, pas invitée, a vite déchanté. Elle a l’impression aujourd’hui de s’être fait avoir. Car, disent certains d’entre eux, comment expliquer que le ministère de l’Intérieur ait décidé d’organiser cette rencontre faite avec le Cndd-Fdd et ces partis amis, et qu’à la fin, une « résolution » en soit sortie ? Avec des questions restées sur la table de Kayanza. Certains analystes parlent même d’un parallélisme entre ces deux rencontres. La question étant de savoir si l’ombudsman avait le mandat des chefs du parti. Ou alors si le ministre de l’Intérieur, Pascal Barandagiye, était le plan B de Bujumbura. Une sorte de rescousse pour décrocher le but ultime : des conclusions qui donnent carte blanche au pouvoir en place pour permettre d’avancer. En mettant les conclusions de la Cndi à l’honneur. Histoire d’envoyer promener le dialogue de Mkapa. »
Voilà le vrai problème des politiciens Barundi : pas de confiance ! De plus, la parole donnée n’est pas respectéé ! Que voulez-vous ? le chemin est encore loin !