Vendredi 22 novembre 2024

Économie

Les hôtels, sacrifiés sur l’autel de la crise

Le secteur de l’hôtellerie est l’un des plus touché par la crise de 2015. Deux ans plus tard, le marasme continue. C’est la descente aux enfers.

Denis Nshimirimana : «Les hôteliers endettés sont aujourd'hui dans l’incapacité de rembourser leurs dettes»
Denis Nshimirimana : «Les hôteliers endettés sont aujourd’hui dans l’incapacité de rembourser leurs dettes»

«Rien n’a changé, nous travaillons encore à perte», se plaint P.B., le patron d’un hôtel de la capitale. « Nous passons une semaine sans avoir de clients.» Il prédit qu’au rythme actuel, il pourrait fermer complètement car le taux d’occupation varie de 5 à 10% contre 80% en 2015.

Situation quasi identique à l’Alexestel Hôtel. Léonard Sayinguvu, chargé des finances, indique que le taux d’occupation oscille entre 14 et 15 % contre 85 % en 2015.

Nos sources révèlent qu’en 2014, l’hôtel club du lac Tanganyika avait 240 employés. Depuis 2015, plus de 100 employés ont été mis au chômage technique jusqu’aujourd’hui.

Le tableau peint par le chargé des finances d’Alexestel Hôtel n’est guère plus reluisant : «Nous avons mis au chômage technique 50% du personnel».

Selon une enquête de l’Institut de statistiques et d’études économiques du Burundi (Isteebu), le secteur hôtelier a été fortement touché par la crise de 2015. «Le chiffre d’affaires a baissé de 82,5% entre 2014 et 2015. Le poids des frais financiers a augmenté de 34.8% passant de 0,1% en 2014 à 34,9% en 2015», souligne cette enquête.

«20% des hôtels fermés ont rouvert»

Quant à Denis Nshimirimana, président de la Chambre sectorielle de l’Hôtellerie et du Tourisme au Burundi (HTB), il constate une reprise légère du secteur de l’hôtellerie. Il précise que 20% des hôtels fermés en 2015 ont repris leurs activités en 2017.

«Depuis la crise de 2015, il y a un problème dans le tourisme d’entrée au Burundi», dénonce P.B. Il ajoute que les clients sont des touristes, certains se voient refuser le visa d’entrer au Burundi.

Ces derniers annulent leur réservation et ne renouvellent plus leur demande. «Malheureusement pour nous,  ils propagent la mauvaise nouvelle que le visa pour entrer au Burundi est un casse-tête».

Les hôteliers endettés sont aujourd’hui dans l’incapacité de rembourser leurs dettes, s’inquiète M.Nshimirimana. Un cadre d’une banque locale révèle que certains hôteliers ont dépassé les délais de remboursement des crédits, ce qui les expose aux pénalités de retard voire à la réalisation de leur garantie.

Forum des lecteurs d'Iwacu

9 réactions
  1. Munzira

    Et si l’idee etait precisement de faire fermer ces hotels qui n’appartiennent pas aux « partisans du parti » pour que ces derniers ouvrent cette fois-ci les leurs seuls??? Meme le ministre a confirme publiquement que pas de devises!

    • Nzeyimana

      Presque tous les hôtels appartiennent aux membres du couple CNDD-FDD /UProNa.

  2. Kimaranyi Gloriose

    @Ayuhu
    Dois-je comprendre que c’est le même syndicat du mal que tu nous parle qui aurait donné injonction aux différents ambassades de ne pas donner des visas? Finalement le président du syndicat s’appelle Ministre de la coopération ; vice président Ministre de la sécurité et commissaire Jimmy comme secrétaire. Tu voudrais bien demander le poste de porte parole

  3. Congo

    Plusieurs hôtels ont été construits depuis la crise de 1993 à aujourd’hui. Vous pouvez m expliquer comment certains prospèrent alors que le pays n a cessé de s appauvrir depuis ?

  4. Rurihose

    La raison de tous ces problèmes.
    L’interpretation conflictuelle de la constitution à propos 3ème mandat de Nkurunziza.
    Solution typiquement africaine: Modifier la constitution pour enlever la limitation des mandats comme en Zimbavwe, mais pas comme en Tanzanie.
    Ainsi nous aurons du carburant, du sucre, de l’électricité 24 heures par jour.
    Les dossiers Ntasano, les religieuses italiennes, l’indemnisation de Gasenyi,etc… pourront être traités avec dextérité et indépendance????

  5. Ayahu Jean Pierre

    Chers hôteliers,
    Je compatis très sincèrement avec vous et regrette la publicité négative qui a été fait sur notre pays. Nous connaissons tous les enjeux et les problèmes. Des hommes et femmes se sont organisés en un syndicat de la haine envers leur pays. Ils propagent à travers le monde que le Burundi est à feux et à sang, que le génocide reste imminent etc… Dans un contexte pareil, soit l’on se desolidarise avec eux en les denon4ant, soit nous en subissons les conséquences. Il revient aussi à la chambre du commerce en général et à la Chambre sectorielle de l’Hôtellerie et du Tourisme au Burundi en particulier de s’organiser pour lancer une contre offensive contre ce syndicat du mal.
    Bonne chance dans vos activités

    • Rurihose

      Lorsqu’on tue des gens en plein jour et qu’on ne trouve jamais leurs cadavres.
      Ceux qui osent le dire haut sont des ennemis du Burundi.
      Ou en est l’enquête (pour ne citer que les derniers) de 1) Hafsa Mossi 2) les 3 italiennes égorgées en plein jour 4)le sénateur de Makamba 5) Le journaliste Bigirimana.
      Ayubu wiyumvira ko ari wewe uz wenyene ko abo bantu bapfuye hakaba akanizwe n’ingoma?
      Le monde est devenu un village

    • Rurihose

      Quel touriste viendaot visiter un pays parei.
      Vous n’avez quevos larmes pour pleurer.

  6. Havrenfer

    Pourrtznt, on ne cesse de bous ressascer que « le pays est un havre de paix en plein décollage économique, que tout va bien dans le meilleur des mondes, que ceux qui disent que l’économie est à genoux sont des ennemis de la nation, … ».

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