Dimanche 24 novembre 2024

Économie

Les hôteliers tirent le diable par la queue

L’insécurité que vit Bujumbura, suite aux manifestations anti troisième mandat de Nkurunziza, a mis les responsables des hôtels dans une situation inconfortable. Leurs chiffres d’affaires ont sensiblement diminué.

A l’hôtel Rutegama Jazz, les agents de sécurité sont les premiers touchés par le chômage technique
A l’hôtel Rutegama Jazz, les agents de sécurité sont les premiers touchés par le chômage technique

Aujourd’hui, les réceptionnistes des hôtels s’ennuient. « On peut passer toute une journée sans client », confie Athanase Nduwayo, gérant de l’Hôtel Rutegama Jazz sis sur l’Avenue de l’Université. Le silence règne en maître en ces lieux, explique-t-il, depuis le début de la contestation contre le 3ème mandat de Nkurunziza.

Pour les trois premières semaines d’avril, il a reçu 446 clients, soit autour de 140 personnes par semaine, l’hôtel comptant 26 chambres. La 4ème semaine, il y en avait 41 personnes par semaine. Avec le mois de mai, le gérant évoque une détérioration de la situation : « Seulement 92 clients ont été enregistrés alors que dans les conditions normales, les entrées se chiffrent à 600.000 Fbu par jour, consommations en boissons non comprises, contre 35.000 Fbu actuellement. »

La situation n’est guère plus reluisante à l’Hôtel Safari Gate. Selon un des réceptionnistes, aucun séminaire ou atelier n’a eu lieu dans les enceintes de l’hôtel depuis la tentative de coup d’Etat du 13 mai.

Francine Bizindavyi, chargée de l’administration, indique qu’avant les manifestations, au moins 55% des 31 chambres que compte l’hôtel étaient régulièrement occupées. « Or, depuis le début de la contestation, même ceux qui y étaient, avec la tentative de coup d’Etat, ont vidé les lieux », souligne-t-elle, évoquant presqu’une absence totale d’activités. D’après elle, il n’y a plus de réservation pour les séminaires, les ateliers, etc. Elle note que celles de juillet prochain sont, pour la plupart, faites par des services étatiques. « Lorsqu’il n’y a pas de tourisme d’affaires, notre activité ne marche pas », déclare Mme Bizindavyi, précisant que si la situation perdure, le pire est à venir.

Les employés en font les frais

« Je viens de passer presqu’un mois sans travailler. Or, je dois payer le loyer, la nourriture, etc », se désole un agent de sécurité à l’hôtel Ereni sis à la 6ème avenue de Bwiza, récemment mis au chômage technique. Une ancienne femme de chambre au Down Town Umuvumu sis avenue de l’Université confie que la vie est devenue intenable : « J’ai été mise en chômage technique avec les autres, mais notre patron n’avait pas de choix. Il n’y avait plus de clients ».
Athanase Nduwayo, gérant de l’hôtel Rutegama Jazz, souligne que sur 24 employés, 21 sont déjà en chômage technique dont les femmes de chambres et les agents de sécurité. Toutes les réservations ont été annulées ou reportées, alors que la salle de réception et le bar ont été provisoirement fermés. Même s’il n’y a pas encore de licenciement, la chargée de l’administration à l’hôtel Safari Gate indique que si la situation perdure jusqu’en juillet, 80% du personnel sera mis en chômage technique. Elle précise que cet hôtel compte 61 employés, coûtant autour de 13 millions de Fbu, les frais de maintenance et d’entretien compris.

Forum des lecteurs d'Iwacu

16 réactions
  1. BUSORONGO

    La grande majorite de ces hotels est le fruit du pouvoir Nkurunziza. Leur defaillance est l’acte de l’insurrection. Si les employes de ces hotels sont pour l’insurrection la je suis desole; il n’ont qu’a continuer. Si ils sont contre ils n’ont qu’a collecter leurs pertes et porter plainte contre les organisateurs de l’insurrection. Ils sont connus.

    • Stan Siyomana

      @Busorongo
      Si vous aviez poursuivi votre « raisonnement » jusqu’au bout, vous auriez fini par constater/reconnaitre que SI INSURRECTION IL Y A, ELLE EST CAUSEE
      PAR LE SPECTRE DU 3 EME MANDAT PRESIDENTIEL DE CE MEME NKURUNZIZA.

    • Sacrifice

      Non Busorongo. Arrete ton raisonnement vide! Nkurunziza Pierre a construit le Burundi sur du sable, certains ont construit des hotels, d’autres étaient condamné à mourir de faim

  2. Chirasambwa

    Franchement, les commentaires que je vois sur cette page m’inquiètent. C’est très malheureux que les gens soient mis au chômage quand les hôtels n’ont plus de clients, mais n’est-ce pas plutôt la répression sanglante des manifestations par le pouvoir qui a créé cette situation ? La manifestation pacifique est un droit constitutionnel, ce sont seulement les dictateurs qui la craignent ! Si Peter aimait son pays, il se serait désisté depuis longtemps, alors le Burundi serait calme, le personnel des ONG et sociétés internationales, les investisseurs, les observateurs électoraux, rempliraient toujours les hotels. A la place, le pays est au bord du gouffre, et pourtant il y a encore des gens qui croient que c’est la faute des manifestants !

    • BUSORONGO

      ce ne sont pas la repression et les manifestations; c’est la campagne de diabolisation menee par les organisateurs des manifestations. On pouvait manifester et meme subir la repression sans toute fois causer la fermeture des hotels. Mais les grenades lacees sporadiquement ainsi que la communication haineuse des anti nkurunziza nous chasse tous.. On ne sait pas ce qui peut nous arriver dans ces hotels qu’ils controlent par ailleurs tres bien.

    • ntsimbiyabandi

      Si vous étiez spécialiste des DH vous comprendriez que tout droit fondamental a à côté de lui un autre droit fondamental. D’où restrictions, réglementations… Les manifestations dont vous parlez n’ont jamais été pacifiques. Elles ont été plutôt source de violations massives des DH. Leurs promoteurs et bailleurs devraient plutôt évaluer et prendre la décision qu’il faut sinon les bashingantahe vont perdre leurs « monopoles », tout ce qu’ils ont dans leurs mains: économie du pays, ONGs, chancelleries, différents quotas qui leur reviennent dans les corps de défense et de sécurité et dans l’administration publique. Pour le reste le dernier mot n’appartient pas au Président Nkurunziza Pierre, c’est au peuple de dire à qui il veut donner son pouvoir. Il est souverain, il reste digne même dans la pauvreté; les courges et les viandes de vos pharaons de ce monde s’il vient à perdre son âme, il n’en veut pas.

  3. kindros

    Les hommes d´affaires ni muhaguruke rero mwese muti  » Non au 3ème mandat » kuko niyo nkwezi y´uruhagarara turimwo! Urugamba ni ugwatwese, kandi après la victoire Business izoba nziza mu Burundi !!!

  4. kaiser

    C’est très facile: Ninahazwe Pacifique doit leur payer la différence. D’ailleurs j’invite tous ceux qui ont eu leurs biens détruits par les manifestants à engager une action collective pour dédommagement. Les organismes internationaux qui soutiennent la Société « civile » ne manquent pas d’argent à verser aux victimes.

    • kadodwa jean

      Eh Kaiser qui veut un mandat de trop en piétinant la loi? Attendez ce qui va suivre le forcing électoral ,quand les bailleurs de fonds vont geler toutes les aides.Dites plutôt a tous ceux qui le suivent:CONCILIYA et consorts,JACQUES,Mutabazi ce qu’ils préparent pour le pays ,la désolation

    • tinya

      ¨BIEN SUR QUE PACIFIQUE ET CLIQUE VONT DEDOMAGER, CE SONT QUI ONT APPELER A DECENDRE DANS LA RUE!! NOUS SOMMES ENTRAIN DE RASSAMBLER LES RECLAMATIONS.

      • Stan Siyomana

        @tinya
        Vous series tres etonne: les hoteliers doivent avoir la notion de risque politique (qui est tres eleve dans le cas du Burundi).
        ILS VONT S’EN PRENDRE AVANT TOUT A CELUI QUI EST AU SOMMET, QUI DEVRAIT CREER UN BON CLIMAT DES AFFAIRES, MAIS QUI MALHEUREUSEMENT EST ENTRAIN DE SEMER LA PAGAILLE AVEC SON 3 EME MANDAT PRESIDENTIEL INCONSTITUTIONNEL.
        « Accentuation des risques politiques et sociaux.
        …Par ailleurs, les relations entre le President Pierre Nkurunziza et son parti (CNDD-FDD) d,une part et le movement d’opposition des Forces Nationales de Liberation dd’autre part sont de plus en plus conflictuelles, FAISANT PESER UN RISQUE SUR LA STABILITE POLITIQUE… »
        (Voir « Burundi. Etudes economiques-Coface », http://www.coface.com).

      • NM

        Muzozifpana. Il faut dedomager d’abord les radios que vous avez brulees et les journalists mis en chomage. Le reste Nkurunziza qui refuse le droit au manifest ants va payer.

      • Popol

        Introduis plutôt une réclamation contre ton prof de français … Baltringue …

    • Burundi Balbara

      Urarota Pacifique niwe ashaka 3eme mandat? Uwuriko arondora gupfira kubutegetsi…niwabazwa ibiba mugihugu .

    • Kayuku

      C’est cela que tu trouves comme solution? Urarota sha usanga wibaza ko amanyanga ari mu gihugu azobazwa Pacifique kandi hariho umukuru w’igihugu! Ahubwo bene amahoteli ejo n’ejobundi bazoja babona baza kuyabaturirirako!

    • Janvier

      Dedommagement 0ui. Mai par qui? Bien sur par pierre NKURUNZIZA le president sortant qui atrahi la nation en violant la constitution, entrainant ainsi le peuple burundais à descendre dans la rue

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