L’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement tire la sonnette d’alarme : la cohabitation entre les hippopotames et les riverains du lac Tanganyika est de plus en plus difficile. L’OBPE parle de 10 personnes tuées par ces animaux depuis 2019 et 7 hippopotames abattus.
Le directeur général de l’OBPE, Berchmans Hatungimana a donné ces chiffres au cours d’un point de presse organisé ce mercredi 3 mars 2021 sur l’état des lieux de la biodiversité du lac Tanganyika.
Parmi ces 10 personnes mortes tuées par des hippopotames, 9 sont de Rumonge et une autre est originaire de Nyanza-Lac. Les autres ont étés grièvement blessées. Sur les 7 hippopotames abattus, 5 étaient dans la localité de Kajaga, un à Nyanza lac et un autre a été abattu à Cibitoke dans la nuit du lundi 1er mars 2021.
Les personnes mortes sont surtout des pécheurs et d’autres personnes tuées allaient puiser de l’eau dans les endroits où les hippopotames avaient mis bas. Or, ces animaux y restent en permanence pour protéger leurs petits.
Selon M. Hatungimana, cela est un comportement dangereux, car « un hippopotame ayant mis bas sent l’odeur de l’agresseur de loin et devient féroce ».
D’après le directeur général de l’OBPE, les gens ne savent pas comment cohabiter avec ces hippopotames. Selon lui, ces animaux sont considérés comme une des espèces qui sont en danger parce que leur effectif diminue chaque année. «Cette espèce est en voie de disparition ».
Par exemple, le 2 mars 2021, dans la zone tampon du lac Rweru, sur la colline Sigu de la commune Busoni à Kirundo, un hippopotame a mis bas et la population environnante a tenté de s’emparer de son petit pour le vendre. « N’eût été l’intervention des forces de l’ordre, ce geste aurait pu occasionner des pertes de vies humaines ».
Interrogé sur des mesures mises en place pour la protection de l’homme et des hippopotames, M. Hatungimana a souligné que pour le moment, le focus est axé sur la sensibilisation des populations environnantes des zones tampons.
L’OBPE plaide également pour la mise en application des textes législatifs régissant la protection de zones tampons. le directeur général de l’OBPE a signalé qu’au Burundi, l’élevage des hippopotames et leur abattage sont interdits, quel que soit le motif. Au cas contraire, nuance-t-il, une autorisation préalable du gouvernement est exigée.