Dimanche 22 décembre 2024

Société

Les habitants de Gatumba : « Nous pas bouger »

18/09/2023 2
Les habitants de Gatumba : « Nous pas bouger »
Le ministère de l’Environnement alerte sur de probables inondations durant la saison des pluies notamment à Gatumba

Après l’alerte lancée le 13 septembre par le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage qu’il y aura de fortes précipitations pour cette saison agricole A et qu’il va falloir aux habitants des zones inondables comme Gatumba de prendre des précautions afin d’éviter le pire, ces derniers ne l’entendent pas de cette oreille.

Selon la plupart des habitants de cette zone habitués aux déménagements suite aux inondations, ils n’envisagent pas de quitter leurs propriétés même si l’annonce ou l’avertissement du ministre Sanctus Niragira les a ébranlés.

« Le gouvernement nous a promis une digue en vain et ils disent que c’est à nous de faire face aux inondations ? », s’étonne un habitant du quartier de Kanyinya, à Gatumba, en commune de Mutimbuzi, de la province de Bujumbura.

Ces habitants commencent à désespérer et se mettent à l’évidence qu’il n’y aura pas de digue sur la rivière Rusizi comme promis par Anicet Nibaruta, le directeur général de la Protection civile et de la gestion des catastrophes.

« Et d’ailleurs, nous nous sommes habitués. Nous allons sortir de nos maisons pendant les inondations. Nous allons installer des abris de fortune sur les bords de la route de Gatumba en attendant la saison sèche », fait savoir Estelle Kwizera, une mère de 6 enfants.

Jeanine, sa voisine avec son mari disent avoir tout sacrifier pour construire une maison en dur car l’année dernière leur maison s’est écroulée suite aux inondations. Elle était en brique adobe.

Ceux qui n’ont pas de moyens, ont trouvé une méthode de construire des habitations avec des troncs d’arbres et de la boue. Quand, c’est inondé, le bois reste debout, il suffit juste d’ajouter une petite couche boueuse.

« Si « se préparer » sous-entend être délocalisé, c’est impossible. Certains disent que c’est une zone de rizières et que nous devons dégager, d’autres veulent y ériger des villas qui résistent aux inondations. De telles rumeurs circulent et nous parviennent », s’inquiète Jeanine.

Pour tous ces habitants, la digue sur la rivière Rusizi promise demeure la meilleure solution à ces intempéries souvent suivies d’inondations et de déplacement des populations. Sinon, ils disent être prêts à tout.

Gatumba et Rukaramu, ce sont les deux zones qui sont souvent frappées par les inondations. Plus de 10 mille déplacés sont dans les sites de Kigaramango et Sobel depuis mai 2020.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Stan Siyomana

    J’ai vu une video ou les gens avaient peur que les serpents n’envahissent leurs habitations quand les eaux du fleuve Zambezi commencaient a monter.
    Les gens de la tribu Lozi (Western Province, Zambia) devaient attendre la date de Kuomboka quand le roi et son peuple se deplacait pour regagner la terre ferme.
    Ces gens-la se rejouissent de ces inondations qui rendent la vallee du Zambezi tres fertile.
    « Kuomboka is a word in the Lozi language; it literally means ‘to get out of water’. In today’s Zambia it is applied to a traditional ceremony that takes place at the end of the rain season, when the upper Zambezi River floods the plains of the Western Province.[1] The festival celebrates the move of the Litunga, king of the Lozi people, from his compound at Lealui in the Barotse Floodplain of the Zambezi River to Limulunga on higher ground. The return trip is usually held in August with a less publicized journey called the Kufuluhela… »
    https://en.wikipedia.org/wiki/Kuomboka

  2. Stan Siyomana

    1. Vous ecrivez:« « Et d’ailleurs, nous nous sommes habitués. Nous allons sortir de nos maisons pendant les inondations…
    Si « se préparer » sous-entend être délocalisé, c’est impossible…. »
    2. Mon commentaire
    Il y a des declarations que l’on devrait se garder de faire car l’on pourrait les regretter plus tard.
    Normalement un homme averti en vaut deux, mais si jamais il y a ces inondations, ces gens-la vont oublier leur bravade d’aujourd’hui et ils vont etre les premiers a crier au secours. Turatakambiye abagiraneza baduserukireko kandi badufate mumugongo.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 3 484 users online