Par Professeur NDAYISABA Joseph
Introduction
Pour un oui ou un non, nos étudiants, en particulier ceux des institutions publiques (UB, ENS), se mettent en grève. Les enseignements en semestres, qu’exige le système BMD, sont impossible à réaliser dans les délais. Les semestres sont devenus des années académiques, voire même plus.
Le débat ici n’est pas de savoir si les grèves des étudiants sont justifiées ou pas. Ce qui est en cause, c’est ce comportement devenu un réflexe, d’arrêter les cours dès qu’un problème se pose, avant tout autre démarche de conciliation. Ces grèves ont déjà fait perdre aux institutions concernées énormément de temps, d’énergie, d’argent et de potentiel de confiance. A près de 2 000 000 de Fbu le coût annuel de formation d’un étudiant à l’UB, on peut facilement imaginer les pertes financières que ces grèves occasionnent. Une année académique perdue, c’est plus de 20 milliards de Fbu engloutis, soit un milliard et demi par mois !!! Sans oublier ces jeunes lauréats du secondaire mis dans une attente interminable d’années académiques qui n’en finissent pas de s’allonger.
Les parents qui ont les moyens évitent d’envoyer leurs enfants dans ces institutions. Dans l’ancien système, les étudiants, au lieu d’obtenir leur licence en 4 ans, ils l’ont en moyenne après 6 ans, et ce pour les non redoublants. Entretemps leurs collègues sortant du privé ont une ancienneté d’une année ou plus dans des emplois, tout au moins ceux qui ont la chance de les avoir.
Comment peut-on expliquer ce comportement ? Comment peut-on expliquer l’incapacité de ces étudiants à imaginer d’autres stratégies de revendication ? Comment expliquer leur inconscience, leur incapacité à comprendre où sont leurs intérêts ?
Une grève en général, est l’ultime arme dont les étudiants mais aussi d’autres groupes disposent pour obliger l’autorité à céder aux revendications. Ils en ont tellement abusé que l’autorité et le public ont fini par s’habituer aux arrêts de cours, par les banaliser. Ils sont en grève ? C’est leur état normal ! Cette banalisation des arrêts de cours s’explique : les effectifs dans le privé dépassent maintenant les 60%, et le niveau de chômage est très élevé. Ceux qui terminent leurs études attendent des années pour avoir un emploi, mais là aussi, les chances ne sont plus égales. Dans un tel contexte, où est la force de frappe de ces grèves ?
En référence à l’expérience que nous avons de ces grèves et pour avoir participé à des processus de résolution de certaines questions ayant occasionné des grèves, nous proposons au lecteur 3 hypothèses explicatives.
1. L’impact des crises de violences sur leurs comportements
En consultant les dossiers des étudiants, promotions actuelles, beaucoup d’entre eux sont né entre 1985 et 1995. Ils ont donc vécu leur adolescence, surtout leur scolarité en pleine périodes de crises de violence. Ils ont vu des parents, des enseignants, des camarades, assassinés sous leurs yeux. Beaucoup d’entre eux ont connu l’exil, les sites des déplacés, et même participé dans des rébellions. Ils ont été victimes de frustrations multiformes : des scolarités interrompues, des parents devenus indigents du jour au lendemain, des manipulations d’hommes politiques malhonnêtes…
Après avoir vécu de telles situations, quelles sont leurs références en termes d’éthique ? De telles situations ne peuvent pas rester sans effets sur le système de valeurs de ces jeunes. Pourquoi ménager l’autorité, pour quelles raisons doivent-ils le respecter, lui qui, non seulement a été l’acteur principal de ses malheurs, mais qui en plus, a été incapable de les protéger ? Les dégâts les plus terribles des crises de violences ne sont pas matériels, mais ce sont leurs effets sociaux avec la destruction des références éthiques et de la moralité.
Il existe par ailleurs des précédents : souvenez-vous dans les années 2008-2009, le cas des violences de Gihungwe en province Bubanza : des enseignantes tabassées et violées par des parents et des élèves. Souvenez-vous des comportements d’intolérance à travers le pays, contre « les enseignants non natifs », qui auraient tendance à faire « échouer » les enfants du terroir…des élèves qui ont frappé leurs enseignants en classe, en particulier dans Bujumbura Rural !
Oui, nos étudiants sont des enfants de la crise, que malheureusement, nous n’avons pas été capables de prendre en charge, de manière à réduire en eux les effets de cette crise. Leurs parents, leurs enseignants, leurs directeurs en sont-ils ou en étaient-ils capables ? Difficile, dans ce contexte de « sauve-qui-peut ». Nous n’avons pas pu les « sauver », par incompétence, par ignorance ou par solidarité négative, une conséquence de la politisation des établissements scolaires. C’est l’objet de la seconde hypothèse.
2. La politisation des établissements scolaires
Chaque fois qu’il y a une grève, des étudiants ou des enseignants…, l’autorité accuse des « manipulateurs », oubliant qu’elle fait elle-même partie de la chaine des manipulations. A partir du moment où des établissements scolaires, y compris les campus universitaires, sont devenus des permanences de partis politiques ; quand les enseignants, les directeurs et les élèvesdeviennent des complices dans des tricheries aux examens ou à la carte d’identité, quand les nominations aux postes de responsables scolaires suivent la ligne des appartenances politiques, par essence sectaires… (Automatiquement les nommés deviennent une « sécurité » pour un groupe et un « danger » pour les autres). Quand des dossiers scolaires ou académiques tels que les admissions, les évaluations…sont gérés« politiquement », les élèves ou les étudiants peuvent-ils résister à ce rouleau compresseur des manipulations ?
La conséquence la plus grave de cette politisation de l’école est la démystification, la perte de valeur de l’autorité scolaire. L’enseignant, le directeur, qui était normalement la référence, le conseiller, la protection… devient un simple quidam, puisque l’Interlocuteur ce n’est plus lui, mais le chef du parti de la localité, ou l’administrateur, dont les protections sont de loin plus efficaces. Cette politisation est en train de se généraliser. Sous peu, les élèves et les étudiants seront complètement ingérables…par les autorités des établissements.
En revenant sur la question des grèves de nos étudiants, on peut comprendre aisément que la gestion des arrêts de cours soitdevenue un casse-tête pour les autorités des institutions concernées, en raison de la multiplicité des sources de pouvoir, de décision et de manipulation. Il m’est arrivé d’entendre, de mes propres oreilles, dans une réunion, un étudiant menacer le directeur de recourir aux services de la documentation…
3. L’inertie mentale et la pression de la foule
En réalité, le recours aux grèves est une solution de facilité, la moins consommatrice d’énergie : il suffit de rester à la maison au lieu d’aller aux cours, et d’attendre que le chef ou le comité annonce la fin de la grève. Quand « on a le temps », participer aux assemblées générales, dont le quorum n’est jamais connu, où prennent la parole surtout les plus virulents et ou les avis plus conciliants sont hués…
Ces assemblées générales sont de véritables occasions de défoulement : elles ont un effet cathartique, à travers les comportements de foule, exactement comme les meetings politiques : Nous avons toujours raison, les autres ont toujours tort, la victoire est certaine…Si vous avez déjà participé à des grèves, vous vous souvenez certainement de cet agréable sentiment d’invincibilité, d’impunité, de pouvoir sur le monde…
Les étudiants se sont installés dans cette logique de recherche de solutions aux problèmes par la foule, qui par définition ne réfléchit pas, ne raisonne pas. Elle est mue par l’émotion, c’est ce qui explique qu’elle ne cherche pas à creuser la logique des raisonnements. Des slogans d’un bon parleur suffisent pour la convaincre de la « justesse de la cause ». Une fois hors de l’influence de la foule, beaucoup d’étudiants regrettent la situation, mais dès qu’ils sont en « Assemblée Générale », la foule reprend le dessus, ils ont peur et se taisent. Après les meneurs ont bien raison d’affirmer : « ce n’est pas nous, c’est l’assemblée qui a décidé…. »
On ne peut passer sous silence aussi la responsabilité et l’inertie de l’autorité. Prenons le cas de la raison de la grève qui vient de prendre fin récemment : le baptême. En 2011, cette pratique a provoqué des violences entre étudiants anciens et nouveaux et l’autorité a décidé de l’interdire. La pratique a continué, mais sous une autre dénomination : l’accueil et l’intégration des nouveaux. C’est très joli comme appellation, mais elle cache exactement les mêmes pratiques d’humiliation des nouveaux, qui viennent de produire les mêmes effets qu’en 2011. En plus, les étudiants tiennent mordicus à baptiser les étudiants de l’ISCAM, qui ont leurs propres pratiques d’intégration. Argument : ils sont à l’UB, on leur applique les règles et les pratiques de l’UB. Question : le baptême a été interdit. A-t-il été ré autorisé, quand et par qui ? En raison du laisser-faire (jusqu’à ce qu’il y ait un problème), cela nous coûte des pertes de semaines de cours, et des centaines de millions de Fbu, et ce n’est pas fini !
Les voies de solution
1. Selon la nomenclature des grèves
a) Les grèves récurrentes, prévisibles : ici nous pensons aux retards de payement des bourses. Il y a lieu de mettre en place un système informatique permettant d’automatiser les inscriptions pour les étudiants à parcours académique régulier. Problème : les facultés ont chacune son année académique. Causes : les arrêts de cours, les effectifs très élevés d’étudiants, qui allongent les périodes d’évaluation, mais aussi, il faut l’avouer certains enseignants qui ne respectent pas les délais de leurs enseignements. C’est aussi une urgence de revenir aux années académiques harmonisées, avec des dates de début et de fin de semestres connues. Le dépassement des dates devrait devenir exceptionnel.
b) Les grèves dont la solution ne dépend nullement de la volonté des autorités des institutions : comme la grève en cours sur la « valeur du BAC ». Pour résoudre le problème sur le plan légal, la Loi portant Statut des fonctionnaires doit être revue, pour y intégrer la nouvelle nomenclature des diplômes fixés par la Loi No 1/22 du 30/11/2011. Si les étudiants décident d’attendre la revue de la Loi pour arrêter la grève, ils risquent d’attendre longtemps, très longtemps.
c) Les grèves franchement incompréhensibles : comme celle au sujet du baptême entre les étudiants de l’UB et de l’ISCAM. Je rappelle que ce baptême est interdit. Les étudiants de l’UB ont subi des violences de la part d’étudiants de l’ISCAM, en réaction à des actes de baptême subis. C’est déplorable, ce recours à la violence n’est pas tolérable. Que fait-on dans ce cas ? Les victimes portent plainte (individuellement ou en groupe), la police fait des enquêtes, identifie les coupables, et la justice les sanctionne. Evidemment, les démarches de plainte sont fatigantes. Alors on recourt encore une fois à la « foule » pour obtenir la sanction des coupables. Ce sont eux qui ont provoqué la bagarre, mais ils exigent des responsables de leurs institutions de porter le poids des conséquences à leur place…
2. Les obstacles à la gestion rapide des grèves
Changer les habitudes et les pratiques, surtout les mauvaises, est toujours difficile. Pour le cas des grèves chez nos étudiants, nous avons trois obstacles de taille à vaincre : le premier est lié aux avantages du statuquo : nous avons expliqué ci-dessus combien la grève est facile, « confortable » pour les étudiants. Le second obstacle est la fragilité des institutions : qui les fait hésiter à « se mettre à dos » une jeunesse aussi nombreuse et utile, surtout en périodes électorales. Les étudiants le savent et surfent sur la vague. Le troisième obstacle, ce sont les solidarités négatives, liées surtout au phénomène de politisation des milieux scolaires et universitaires.
3. Quelques suggestions à nos étudiants
Pour ce qui concerne nos étudiants, il est indispensable pour eux de comprendre que :
a) Les grands perdants dans leurs arrêts de cours, c’est eux. Ceci n’a pas besoin de longues démonstrations, c’est une évidence.
b) La grève est normalement une ultime arme de pression. Si on en abuse, elle perd de son efficacité. La grève est un chantage : pour avoir le dessus, il faut être en position de force par rapport à la victime de votre chantage. Nous avons montré ci-dessus que cette position de « force » est devenue toute relative dans le contexte actuel.
c) Il existe beaucoup d’autres moyens de faire aboutir les revendications, mais pour cela, il faut faire un effort de raisonnement : savoir quitter la logique de la confrontation, consulter, savoir identifier les acteurs cléet faire du lobbying, doser la pression…
d) Les étudiants devraient apprendre aussi à faire la part des choses, et éviter de faire porter le chapeau aux institutions universitaires de situations dont elles ne sont aucunement responsables. Comme cette affaire de classement des diplômes et de leur rémunération. Les universités forment et délivrent des diplômes, ce n’est pas à elles de décider de celui qui va être payé plus ou moins.
4. Pour les autorités de nos institutions universitaires, nous autres professeurs :
Il est plus qu’urgent d’imaginer et de mettre en œuvre des stratégies à même de dissuader les étudiants de recourir systématiquement à la grève. Ces grèves, je le répète, occasionnent des pertes énormes de temps et de ressources financières. Ce n’est pas responsable de notre part, de laisser perdurer une telle situation.
En même temps, mettre en place une cellule d’écoute composée de personnes en qui les étudiants peuvent avoir confiance. Cette cellule devrait repérer préventivement les situations qui peuvent provoquer des arrêts de cours, et en informerait rapidement l’autorité qui prendrait aussi des mesures préventives, sur base de données et d’informations justes et argumentées. Ce service existe déjà à l’Université du Burundi, il pourrait jouer ce rôle.
Merci professeur Ndayisaba Joseph pour votre analyse.
Mais avez beacoup mis les etudiants au coté négatif,mais vous n’avez pas encore une analyse sur le fait que les autorités univesitaires en profitent beaucoup.
par exemple pour le cas de la bourse, un retrait de 1000fbu;sous-entendu que ce retrait reste dans la banque centrale de l’Etat, mais que la BRB transfère la bourse tout entière à la poste; l’autorité universitaire refuse aux étudiants l’ordre de s’en approprier; après on se rend compte que le retrait a été éffectué: est-ce,dans ce cas, le retrait a été effectué par l’Etat comme convenu ou par l’Université??? et si c’est l’Univestité, que fait cette somme?? aucune suite, si tu dis dans ce cas le contrefait du Gouvernement; et la suite…
Vous n’avez pas évoqué le fait que lorsqu’il y ait la grève, le premier recours de l’autorité rectorale est de diviser les étudiants pour enfait avoir une somme de ceux qui vont se rendre en classe pour que l’autorité dise à l’opinion public que les activités académiques continuent; et avoir le reste à punir!
(ceux qui vont se rendre aux auditoires vont etre payés! mais d’où vient cette somme???la bourse détournée à la poste sous prétexte de punition; meme ceux qui ont répondu à l’appel de se rendre en classe,dans la grève qui a duré deux mois l’an 2014, ont été payés!) et cela ne vous fait aucune réaction. ce qui est important pour le moment, c’est qu’il y ait la confiance entre autorité et étudiants.
Mais c’est très honteux d’entendre un professeur comme vous qui parle de baptème l’Université du Burundi, vous le savez très bien comment était ce rite, est-ce la meme chose que l’intégration actuelle?? je crois que c’est un prétexte créé pour que l’opinion public se sent traumatisé, et surtout ceux qui l’ont vécu et qui se rappellent comment ça se passait; et que de ce fait il va vous soutenir que les étudiants sont fautifs tout le temps comme ça s’était passé pour le cas des officiers de l’ISCAM qui ont attaqué l’Université du Burundi. En effet, ce qui est fort traumatisant, c’est le fait d’entendre, à chaque fois qu’il y ait une grève, qu’il y ait toujours une perte lucratif mais loin d’entendre la perte à double niveaux des étudiants. Ce qui vient toujours en premier lieu, c’est l’argent que perd l’institution!!! ni loin de dire une perte scientifique pour se couvrir. Mais de tout ceci la faute est du coté des étudiants, qui toutes les calamités tombent sur eux.Mais l’autorité est toujours sain. La main mise de l’autorité rectorale pertinent à tout ceux qui arrivent à l’Uvesité du Burundi, du fait que l’autorité veut résoudre le probleme quand elle veut, et les étudiants comptent le temps qui passe et qui reste, et la perte qu’ils vont subir si le moment est écoulé sans que la solution a été trouvéé à leurs problèmes.
J’aimerais vous dire que les professeurs aussi, vous avez votre part dans ce qui arrivent car vous dites ce que vous pensez après que la situation est devenue compliquée, ingérable; alors que vous etes les premiers à devoir maitriser la situation académique du fait du parcours d’études que vous avez fait. vous etes sensé tout savoir mais il y a tant de choses qui passent comme si vous n’y etes pas. Et il ya tant de choses qui n’ont pas eu de solution qu’il vous sera difficile de les récupérer, alors que vous etes le moteur scientifique à l’Univesité du Burundi. Le corps enseignants a du pouvoir mais son pouvoir maintenant le pouvoir en image. On se demande, est-ce que tout se fait toujours par l’argent? J’espère que vous allez tout comprendre, ma philosophie n’est pas celle d’Aristote!
Merci!
Cet article ne mérite pas d’être classé dans la rubrique OPINION. C’est une réflexion à caractère scientifique. IWACU devrait créer une rubrique « RÉFLEXIONS » pour accueillir ce genre d’articles scientifiques qui n’ont rien à voir avec ce qu’on a l’habitude de lire, où les professeurs se cachent derrière leurs statuts et grades pour répandre leurs opinions politiques en soutien à leurs mentors.
Voilà un qui mérite le grade de professeur.
Mr le prof,vous connaissez au moins le rôle de l’intégration sociale de Durkheim?Je ne pense pas.Mais de toutes les façons,vous ignorer ce que vous connaissez.Il dit « N’eût été l’intégration sociale, le suicide serait une évidence » et il a pure raison de le dire ainsi.Une l’intégration supprimer,les conséquences tomberont avant tout aux autorités rectorales.Vous verrez et vous allez nous dementir
moi je suis etudiant a l’ub. il faut voir aussi comment les auorites de l’ub gere cette chere institution. la gestion des fonts aloue a cette UB est totalement privee. les conditions socio academiques sont les plus mauvaises du monde.j’inviterai le proffesseur a analyser la cause des greves liées a l’administration.
Voilà une très bonne analyse faite par un vrai Professeur de l’Universtité. Merci Mr le Professeur. Nous étions fatigués des analyse sentimentales et/ ou partiales faites régulièrement par certains professeurs ce qui déshonorait l’équipe. En tout votre analyse réhonnore l’Université.
Mr le prof,je pense et je suis sûr que tu as fait tes études ailleur sinon tu n’aurais dit de telles choses à nos étudiants de l’UB.Le baptême dont rtu parle n’existe plus encore à l’UB.Si tu ne le connait pas,il a été remplacé par ce qu’on appele « INTEGRATION SOCIALE ».Durkheim dit: »N’eut été l’intégration sociale,le suicide serait une évidence ».C’est par amour que se fait l’intégration sociale.Une fois supprimer ce rite,les conséquences tomberont aux autorités de l’UB.Tu verras et tu nous dementiras
En quoi est elle une bonne analyse?
Je souscris à votre analyse, elle pourrait interesser les décideurs s’ils trouvent du temps pour l’intégrer dans leurs programmes. Dans la gamme des propositions, et j’emprunterai ici l’exemple de l’Université de Makerere (mis à part ses jardins aujourd’hui peu recommandables) pour elever l’Université du Burundi au rang d’une entité electorale qui voterait pour leur propre député et senateur.
Ainsi, les étudiants penseraient plus à leur institution avant de faire la propagande pour des politiciens peu soucieux de l’interet des étudiants. je crois que cela reduirait les manipulations et les divisions qui sont monnaie courante dans les campus.
Oui, ce sont les enfants de la crise! Et ce reflexe de greve s’agrave de plus en plus. Mais le prof fait une analyse du top de l’iceberg. Il semblent ignorer tout ce qui se fait dans la gestion de ces institutions au quotidien.
Tenez:
1. Le gestionaires au plus haut niveau (Recteur UB, DG ENS) sont nommes par une autorite polique sans consultation aucune des parties prenante- Pourquoi ne pas elir les Recteur comme on le fait pour les doyens et chefs de departements?
2. Ils gerent ces institutions comme leur propriete privee, obstue toute forme de communication, est ce pour cacher leur magouilles, est ce leur style de gestion, …qui le saura si ce n’est pas eux-memes
3. Nos prof sont en retard par rapport a leur temps. Ils viennent en classe et dictent les notes a longueur de journees. Ni video, ni PowerPoint, ni lien internet! Quel enseignement au 21e siècle?
4. Nos etudiant sonts 450, 500, voire meme 600 dans une classe! Quelle irresponsabilite! quel est ce prof magicien qui saura transmettre la connaissance a cette messe? L’etudiant qui est derriere ne peut pas voir le tableau, et le prof au podium ne peut pas voir l’etudiant qui occupe le font de la sale.
5. Enfin, le prof va se dire: ‘puisque je ne peux pas enseigner conformement a mon ethique, puisque je ne peux pas faire comprendre a mes superieurs qu’il est impossible d’enseigner dans ces conditions, puisque je ne peut pas quitter mon emploi (car je n’aurai pas d’autre), et puisque mon salaire est guarantie, je vai travailler dans la limite du possible, sans me soucier de la qualite de mes prestations.’
6. L’etudiant voit tout ca. Il est conscient qu’il n’est pas entrain d’apprendre correctement alors que c’etait son journey motive (Icamuzanye). Alors pour lui, tout est egal rester en classe ou non, c’est la meme chose.
Vous ne serez jamais mieux servi que maintenant. D’autres greves pour bientot. A voir les decret presidentiels signe ce 12 janvier 2015 les greves vont bientot commencer. Bien sur les pauvs etudiants vont commencer et si par hasars ca ne va pas marcher ils seront appuyer par les assistants, maitre assistants,… A voir les qualites exigees pour enseigner on ne devrait plus engager des assistants de niveau licence ou ingeniorat au moins pendant 7 a 10 ans. Ces decrets semblent faire reference a la qualite (diplome a pourvoir et qualification des professeurs a chaque niveau) mais on est tellement habitue aux situations tordues qu’il nous sera difficile d’avaler la pillure. Surtout au niveau des enseignant.
Pour régler tous ces problèmes que vous venz d’egrener, restez a la maison.
Bravo cher ami( Pour bien régler tous problèmes que vius venez d’égrener, restez à la
Merci Beaucoup Professeur pour votre analyse et vos conseils. Moi qui fut étudiant et lauréat de cette triste UB en suis témoin, quand on termine le bachelor à 33 ans et qu’on s’inscrit dans une université étrangère pour le Mastère , vous vous retrouvez devant vous un Enseignat( PhD=Docteur) de 27 ans,28 ans dans une classe où tu es le plus agé ( parfois on est obligé de mentir à des condiscples et enseignants qu’on a été au travail pendant 9 ans ou 10ans pour éviter des questions relatives à ton parcours académiques). Cet à son moment que la raison te revienne et tu commences à regretter toutes années perdues à l’UB en suivant ou en décretant des greves sans raison ni fondement, ici je ne parle pas du cas du recrutement des employés dans les entreprises , sociètes privées et les multinationales, tu postules pour un meme poste à 33 ans avec quelqu’un de 22 ans ayant le meme diplome que toi et ayant terminé ses études la meme année que toi ( quelles sont les chances d’etre retenu pour cet emploi?).Et comme tous les étudiants de l’UB ne peuvent pas avoir la chance de lire votre analyse , je vous demanderais Mr le professeur d’organiser des séances de sensibilisation et d’explication à nos jeunes frères de l’UB que c’est eux en premier lieu qui perdent en cherchant à allonger les années academiques par des greves repetitives et leurs proposer d’autres moyens de revendication sans faire toujours recours à des greves. Ikibarirwa nicumva!
Monsieur JEAN, iyo umuntu aciye mu canzo ntikimucikane avuga ngo icanzo ntigica umugongo! votre commentaire nécessitait une analyse avant d’etre puvblié. maintenant vous avez terminé vos études doctorales et vous commencez à avoir une autre vision qui vous fait ouvblier la vie que tu as vécue à l’U.B, et maintenant tu soutiens ton collegue ni critique, tout avalé comme une goutte d’eau tombé à la gorge; comme si tu n’a jamais été réaliste en aucune chose dans la grève quand tu étais étudiant.
Maintenant tu oublies mathématiquement la manière dont traite, l’autorité universitaire, les choses avec une lenteur sinon la négligeance de la voix estudiantine; et qu’elle ne se souvient de résoudre le probleme qu’après avoir vu la grève déclanché, meme si elle a récu une préavis! c’est domage!
J’allais dire quelque chose sur le fait qu’il vous semble honteux d’expliquer le fait que vous avez plus d’age plus que vos enseignants de l’école doctorale; mais je me retiens du fait que les lecteurs peuvent donner, à cette crainte, d’autres raisons. Le professeur lui meme a dit les méfaits et les bienfaits de l’autorité; mais toujours le coté négatif l’oriente au coté d’etudiants; comme si ils sont fautifs tout le temps. Ce qu’il a dit n’est pas tout à fait tout admirable, car il a le coté penchant et le coté négligeant. Où a-t-il dit le fait que l’autorité univestitaire donne une conotation négative sur un probleme relevé par les étudiants??ex. pour la bourse, la grève n’est pas fondé! dans le cas où plus que la moitié d’etudiants sont externes. Mais cela est compréhensible du fait qu’aucun d’entre eux n’a jamais vécu la situation actuelle de l’etudiant externe, ni aucune evaluation de la manière que vivent les externes; n’a été faite. Mais on voit la perte qu’ils subissent,et l’autorité les plonge dans cette perte encore!
« Ndavuga simvura! » Ndayisaba et Karayuba, deux des figures de référence à l’Université publique de Bujumbura. Aussi à l’hôpital Roi Khaled où je les ai croisés dans les longs couloirs de cet hôpital et dans les pavillons de soins. Si on en avait une dizaine au niveau national, peut-être les choses changeraient-elles.-
D’apres l’analyse de l’auteur par rapport a ces greves repetitives, il est temps de constater que de la part des étudiant, l’auteur a fortement raison et a formulé de bon conseils envers eux.
Je soulignerais néanmoins qu’il a peut etre oublié ou la fait sciemment, de menstionner que meme l’autorité actuel du sommet a la base est victimes des memes effets de la crise que notre pays a traverse et continue malheureusement de traverser. Il suffit de voir comment l’autorité resouds les problemes liés aces greves, le tatonnement des decisions, improvisations des systemes educatifs sans donc études de faisabilité. Nos autorités pouraient aussi peut etre d’abord evité le copier coller qui s’observe aujourd’huit. Chaqu’un en ce qui le conserne prendre des décisions constructives qui emane de sa conscience professionelles et non d’une permanance ou de quoi que se soit. Banaliser une greve releve aussi d’un point de vue une incompetence. si non, que la greve soit fondé ou pas, il revient toujour a l’uatorité de le demontrer noir sur blanc, et comme ça, le greviste se resaisi purement et simplement.
La crise chronique au sein des institutions académiques n’est que le reflet d’un malaise profond et étendu au niveau national.
Il est inutile et contreproductif de restreintre et attribuer la responsabilité de ces mouvements de grèves à l’un ou l’autre des acteurs de l’éducation qui devraient plutôt être conçus comme des partenaires et non comme des éléments aux intérêts antagonistes.
Contrairement à ce que affirme l’auteur de cet article, la vérité est qu’il n’ya pas que les étudiants (1985-1995) qui sont victimes de la période de conflit qui a marqué notre histoire récente. Nous sommes tous, pet-être seulement à des degrés différents, victimes et/ou acteurs de cette crise qui ronge le pays depuis bien des décennies.
Par conséquent la solution ne peut pas donc être sectaire mais doit être située dans un cadre de solution d’une politique nationale visionnaire intégrée de tout le système éducatif.
Votre analyse est constructive et je vous encourage à faire de telles analyses afin d’éclairer l’opinion. Voilà le fruit d’un intellectuel qui mérité d’être appelé ainsi pour sauver notre jeunesse estudiantine en particulier et notre chère Nation en général.
Aussi pour prétendre à une quelconque rémunération, est-il qu’il faut d’abord avoir ce diplôme. Vous ne l’avez pas encore, comment serez-vous traités ? Ceux qui endoctrinent les autres ont déjà les leurs bien en poche et bien rémunérés. Il serait mieux de grever avec son diplôme en poche.
Merci de cette analyse mon Prof. que les etudiants des universites publiques comprennenet qu’ils sont la pour leur avenir .Ils devraient mettre en avant les etudes et non l’argents , les bourses et autres. Autres choses à ajouter sur cette analyse est que meme apres les etudes , les laureats des universites publiques sont incompetents dans la vie privée et gardent leur esprit de revolte partout, ils n’ont qu’une seule voie de solution » LA GREVE »
Correction: voire plus au lieu de voire même plus: voire même est archaïque. Évitons le redondance.
Pourquoi les leaders concernés ne prennent pas des devisions adéquates pour trouver une solution à toutes ces tractations qui font marcher en arrière l’éducation de nos jeunes. Un leader se préoccupe des besoins du peuple de Dieu. Ve mwitiro mutunganiriza urwa rwaruka!
ingorane za ma grèves ntiziriko zirahera ubu vuba kuko nabo ba recteur bashiraho nta capacité bafise zo kurongora izo kaminuza. comment se fait-il que des grèves durent éternellement dans un pays où il y des droits, des autorités, ……? chers étudiants mwoshaka mwosubira kwishure kuko ntimwizere ko harico muzokwishurwa kungorane mufise kuko abo bagabo bobo mugumye muma grèves baraharonkera akoyoko kuko irya bourse baragibanganya.
Bravo et merci au Professeur Joseph Ndayisaba pour son analyse remarquable sur la crise dramatique que traverse l’université nationale et les étudiants de cet établissement public. Ses recommandations et solutions sont aussi très pertinentes.
Je me permets d’ajouter quelques points de vue et suggestions pour compléter son analyse portant les causes des grèves à répétition des étudiants.
Les violences extrêmes dont les étudiants ont été victimes dans leur enfance et adolescence, pendant la dernière guerre civile de 1993 à 2006 ont imprimé des traumatismes, des blessures et des peurs persistantes.
Les difficultés immenses pour trouver un travail après les études assombrissent aussi l’horizon de la jeunesse universitaire burundaise.
A ces causes de malaise des étudiants s’ajoute la tradition bien installée dans le corps professoral burundais qui accepte des taux d’échec incroyablement élevés sans remettre en cause ni sa méthodologie d’enseignement ni son système pour attribuer les notes aux étudiants. En effet, plusieurs professeurs semblent être aux anges quand leurs étudiants ont échoué massivement. La rigueur excessive des professeurs produit aussi un traumatisme considérable chez les étudiants de l’université du Burundi. Quel gâchis pour les étudiants, les familles et le pays.
A cette liste des difficultés qui assaillent les étudiants de l’université nationale, il faut ajouter également leurs conditions de vie sur les campus. Sur deux campus qu’il n’est pas nécessaire de nommer, les étudiants vivent dans une promiscuité et dans une saleté inimaginables. Ces campus sont délabrés et pas ou peu entretenus. Les étudiants internes vivent ainsi comme dans des porcheries tellement les conditions d’hygiène y sont déplorables. A croire que les travaux communautaires ne sont pas souvent organisés sur ces campus.
A cet égard, il faudrait comparer l’immense jardin où se trouvent le rectorat et plusieurs facultés à d’autres campus africains de Makerere, de Lusaka, de Butare, pour se rendre à l’évidence. L’université du Burundi ne se donne absolument pas les moyens pour créer un cadre agréable, accueillant et stimulant pour les étudiants, les professeurs et le personnel académique.
Et pourtant le potentiel esthétique de ce campus est considérable si le gazon était tondu, les arbres et les bosquets entretenus, des massifs de fleur plantés, des bancs et des tables de jardin installés pour que les étudiants puissent travailler en plein air, se reposer, discuter, faire le tour du monde et rêver à un meilleur avenir pour eux et pour le Burundi.
Enfin, last but not least, il me semble que les étudiants vivant sur les campus de l’université du Burundi ont tout simplement faim. En tout cas, ils ne mangent pas à leur faim ou ont un régime alimentaire déplorable. Il est connu que les jeunes ont besoin de manger beaucoup. Surtout ceux qui se dépensent physiquement et intellectuellement. Et ventre affamé n’a point d’oreille.
D’où, en partie, cette incapacité pour les étudiants de l’université nationale à préférer le dialogue à la confrontation brutale qui s’exprime par des grèves à répétition. D’où cet attachement à une pratique obsolète et grotesque du baptême qui ne fait plus rire personne car gangrénée par la violence.
Une des solutions d’avenir pour désengorger l’université du Burundi consisterait de la scinder en plusieurs facultés ou instituts autonomes installés dans les chefs-lieux des provinces à l’instar de la faculté d’agronomie de Gitega. L’université nationale est devenue un monstre académique et administratif ingérable. D’où l’intérêt de décentraliser l’enseignement supérieur à travers le pays et de favoriser la qualité des études poursuivies dans des instituts à taille humaine établis à travers le pays.
Athanase Karayenga
Tout est en faillite alors ? Kuko uwushaka kuzimara ahera muruhongore !! Voilà si je cimprends bien c’est fait !!! La barre sera difficile à redresser ! Je suis surpris qu’il y ait tant d’individus qui veulent diriger le Burundi !!!
Tres bonne contribution Mr Athanase Karayenga