Pierre Claver Kabirigi, le chef des Forces pour la Restauration de la Démocratie (FRD) ne serait plus en vie. Selon des sources dignes de foi, il aurait été tué le week-end dernier par des forces de sécurité congolaises et burundaises sur le sol congolais.
Week-end dernier, entre le 13 et le 15 avril 2012 dans la ville de Kiliba, tout proche d’Uvira. Le colonel Pierre Claver Kabirigi se trouve dans cette partie de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) quand il tombe entre les mains des forces de l’ordre burundaises et congolaises. Alors que certaines sources parlent d’une exécution conjointe par ces deux forces, d’autres indiquent que le colonel Kabirigi aurait trouvé la mort alors qu’il [combattait du côté des rebelles des Forces Nationales de Libération (FNL) toujours fidèles à Agathon Rwasa. La préparation, indiquent nos sources en RDC, aurait été tellement minutieuse si bien que la capture et l’exécution de ce chef rebelle n’a causé aucun bruit ni à Bujumbura, ni en RDC. Interrogés, les porte-paroles de l’armée et de la police disent ne pas être au courant. Des proches de Kabirigi interrogés par Iwacu, indiquent que ce n’est qu’un rêve des ennemis de leur combat : « Le gouvernement a évoqué sa mort depuis belle lurette. On ne meurt qu’une fois. » Kabirigi, mort ou vivant ? Iwacu poursuit l’enquête.
Quand le colonel Kabirigi s’affirme
22 Novembre 2011 à Gisuru (province Ruyigi). Kabirigi Pierre Claver s’autoproclame chef rebelle dans un mémorandum. Le Chef d’Etat-major Général des « Ingabo z’abanyagihugu » ou « armée du peuple » le fait au nom du comité directeur du mouvement FRD-Abanyagihugu. En guise de rappel, juste après les élections de 2010, lesquelles ont vu le retrait de certains partis politiques, on assiste à un phénomène nouveau. Des groupes de personnes armées mènent des attaques sur des positions policières et militaires. Parfois, des affrontements meurtriers sont réels entre les militants du CNDD-FDD et les militants des partis regroupés au sein de l’ADC Ikibiri en l’occurrence ceux du parti FNL. Et Bujumbura, communément appelé Bujumbura-rural étant dans tout cela le principal théâtre de ces confrontations.
Le gouvernement ne pouvant pas assumer l’existence d’une rébellion, qualifiait ces groupes « de bandits, d’affamés ou de fous. » Des attaques se sont tellement multipliées qu’une certaine opinion est arrivée même à demander des négociations entre les parties en conflits: le gouvernement et les responsables politiques de l’opposition extra-parlementaire. La Conférence des Évêques Catholiques du Burundi (CECAB) dans une déclaration du 11 décembre 2011, était claire : « Un vrai dialogue entre ceux qui sont au pouvoir et ceux de l’opposition est nécessaire, la guerre même avec une illusion d’atteindre des résultats, ne peut en aucun cas conduire à une paix durable. »
Le gouvernement toujours ‘hostile’ aux négociations
Malgré la revendication de quelques attaques par celui qui se réclame chef d’Etat-major des FRD, le porte-parole et secrétaire général du gouvernement persiste et signe : « Il n’y aura pas de négociations avec des groupes qui mènent des actions armées. » Philippe Nzobonariba va jusqu’à considérer les déclarations de Kabirigi de montage médiatique. Pour le combattant, l’option militaire est la seule qui reste puisque le gouvernement a même rejeté le dialogue tant réclamé. « (…) ils ont refusé les négociations, nous devons trouver une voie pour combattre le gouvernement. Nous avons choisi d’utiliser les armes pour sauver le pays et le peuple », lâche Kabirigi dans sa 2ème sortie médiatique à la Radio Publique Africaine.