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Société

Les fouilles-perquisitions nocturnes suscitent la controverse

20/04/2018 Commentaires fermés sur Les fouilles-perquisitions nocturnes suscitent la controverse
Les fouilles-perquisitions nocturnes suscitent la controverse
Phénias Nigaba : «Un des piliers de la démocratie vient de s’effondrer»

Après l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi portant révision du Code de la procédure pénale autorisant des fouilles-perquisitions nocturnes, les réactions et les inquiétudes fusent de partout.

«Ce projet de loi est une violation flagrante des droits et libertés individuels», déplore Phénias Nigaba, porte-parole du parti Frodebu. Il l’a affirmé ce jeudi 19 avril, au lendemain de cette adoption. Selon lui, la maison d’autrui est sacrée. «Personne n’a le droit d’y entrer de force et surtout la nuit».

Son parti est préoccupé pour la sécurité de la population. C’est impossible d’opérer des fouilles pendant la nuit. «Les agents mal intentionnés peuvent trafiquer illégalement des preuves contre quelqu’un».

En plus, cette loi pourrait profiter aux bandits. Se faisant passer pour des forces de l’ordre, ils pourront faire irruption facilement dans des maisons des particuliers.
Le porte-parole du Frodebu admet que des fouilles nocturnes peuvent se faire en cas d’Etat d’exception avéré . «Il n y a aucune loi qui atteste que le Burundi est dans cette situation». En temps normal, les lois du pays doivent être normales. D’après M. Nigaba, un des piliers de la démocratie vient de s’effondrer. «Nous nous dirigeons vers une dictature à petit pas».

Pour Abel Gashatsi, président du parti Uprona, les fouilles nocturnes sont une procédure exceptionnelle qui se fait en cas de terrorisme. «Cela se fait même dans d’autres pays plus développés comme la France».

Ce qui inquiète la population, c’est que le pays sort d’une crise. «Certains esprits ne sont pas encore apaisés». Ce qui importe, c’est que les agents de sécurité soient caractérisés par le professionnalisme dans l’exécution de ce code. «Ils doivent assurer la population en évitant de considérer un présumé coupable comme un criminel».

Dans ce cas, la population comprendra que le fait de venir perquisitionner chez eux constitue la prévention des bavures sur le territoire burundais. «Le comportement qu’ils vont afficher contribuera à assurer ou à alarmer la population».

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