Lors d’une conférence de presse animée par le porte-parole du ministère de l’Intérieur, du développement communautaire et de la Sécurité publique, ce mardi 26 mars, il a été reproché à certains fidèles d’Agathon Rwasa de se livrer à des actes criminels. Ils ont été officiellement mis en garde.
Selon Pierre Nkurikiye, ces militants du CNL, fidèles à Agathon Rwasa s’adonnent à des actes qu’il a qualifiés de répréhensibles. « Ils font circuler des documents, des sortes de pétitions, dans les quartiers pour signature. A côté de cela, il y a aussi des messages audio qu’ils échangent à travers les réseaux sociaux notamment WhatsApp et des messages posté sur d’autres plateformes. Ces sont des messages de menace et d’intimidation proférés contre certaines autorités », a tenu à préciser le porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Pierre Nkurikiye n’a pas voulu donner des éclaircissements sur la nature de ces documents dont il est question ni le contenu de ces menaces et les autorités concernées.
Selon lui, les organes chargés des enquêtes suivent cette situation de près et vont procéder à des arrestations de ces « fauteurs de troubles ». « Nous voudrions mettre en garde toutes ces personnes et leur rappeler que ce qu’elles font, c’est de la criminalité qui doit être réprimée conformément à la loi ».
Pour le porte-parole du ministère de l’Intérieur, les auteurs se font passer pour des membres du parti CNL. « Nous voudrions rappeler que le parti CNL est actuellement dirigé par Nestor Girukwishaka. Il a été élu récemment, lors du congrès extraordinaire tenu à Ngozi et dont les conclusions ont reçu une prise d’acte de la part du ministère de l’Intérieur ».
Selon Pierre Nkurikiye, d’après ce nouveau président du parti CNL, les organes dirigeants n’ont pas ordonné les signatures de quelconques documents.
Il ne reconnaît pas non plus, ajoute-t-il, les messages propagés faisant objet de menaces proférées par ses partisans. « Donc les auteurs de ces actes sont officiellement mis en garde », a-t-il prévenu.
Dans une interview qu’Agathon Rwasa a accordé à VOA sur le déroulement du scrutin au Sénégal, il est revenu sur ce cas. Il parle d’un message reçu ce lundi 25 mars vers 6 h de la part du ministre de l’Intérieur.
Selon lui, ce dernier lui a dit que ses partisans propagent des messages demandant son adresse et le type de véhicule à bord duquel il se déplace. « Il m’a demandé que s’ils ne les ont pas trouvés qu’il était prêt à les lui communiquer afin qu’il n’y ait pas perte de temps ».
D’après ce politique qui se considère toujours comme président du CNL, il s’agit là d’une « intimidation qui cache quelque chose ». « Dans notre pays, il y a toujours la maladie des machinations et c’est grave. Je ne sais pas s’ils prennent l’initiative de connaître ses conséquences. Si elles avaient apporté le développement, il serait bon de les pérenniser, mais c’est le contraire ».
Selon lui, le ministre de l’Intérieur nourrirait une haine contre lui. Il est revenu sur la lettre écrite par Léonce Ngendakumana aux garants de l’Accord d’Arusha en janvier. « Le ministre m’a mis en garde et m’a dit de me préparer aux conséquences de se joindre aux groupes terroristes. On se pose la question si le ministre considère l’Accord qui les a fait accéder au pouvoir comme terrorisme. Il nous a refusé l’organisation d’un congrès comme le prévoit la loi et a amené des gens pour faire le congrès et a approuvé les résultats ».
Cet opposant historique a déploré le fait que la violation des lois semble être en passe de devenir un mode de gouvernance et un acte d’héroïsme. « Cela n’apporte rien pour le Burundi, sauf que le pays se retrouve déstabilisé, ce que personne ne souhaite ».