Durant cette période des fêtes de fin dannée, les habitants de la capitale politique interrogés affirment que les temps sont durs pour célébrer Noël et le nouvel an. Selon leurs propos, la question de savoir ce qu’on va manger ou ce qu’on va mettre comme habit, ne se pose plus. Est-ce qu’on va manger ? Telle est plutôt la question sur la plupart des lèvres.
Le réveillon de Noël a été le signe précurseur. Les commerçants, les tenanciers et les vendeurs de divers articles sattendaient à une ruée vers leurs magasins ou échoppes pour s’approvisionner en produits alimentaires comme le riz, la viande, la bière ou les limonades sans oublier et les habits.
Les stocks étaient considérables espérant accueillir beaucoup de clients. Malheureusement, sauf quelques cas exceptionnels qui ont dépensé sans compter, la majorité des habitants de la ville de Gitega approchés indique quils nont pas de moyens pour organiser des fêtes comme avant.
Bien que le phénomène ne soit pas nouveau, il prend ces derniers jours une tout autre tournure. Le pouvoir dachat des ménages se réduit comme peau de chagrin. Selon eux, dans les marchés et les boutiques de quartier, les commerçants semblent désormais imposer leurs prix au gré des aléas économiques.
« Nous étions habitués à voir une hausse effrénée des prix pour les produits importés mais quand les prix du petit pois, du haricot, de la banane, de la farine de manioc, de lhuile,… passent presque du simple au double, cest anormal », déplore Jeannette, une mère de famille rencontrée au marché central de Gitega ce mardi. Avec cette flambée des prix, les ménages vivent des jours les plus inconfortables, leur pouvoir dachat a été mis à rude épreuve.
« Ladministration reste silencieuse. Tous les efforts sont concentrés sur le carburant comme si tous les autres produits navaient pas de valeur. Il faut chercher aussi pourquoi les prix des denrées alimentaires prennent l’ascenseur alors quon ne cesse d’entendre que la production a été bonne », déplore Norbert, un enseignant à Gitega.
Daprès lui, il y a quelques mois, le kilogramme de riz de qualité moyenne qui était de 3.000 FBu est passé à 3.500 FBu voire 4.000 FBu, soit une augmentation de 500 à 1.000 FBu. Même les coiffeurs ont doublé leurs prix.
Comme ils le font savoir, cette flambée des prix fait baisser le pouvoir dachat des citadins de Gitega, elle a tendance à provoquer un effet papillon sur toute la vie des ménages. Tous les secteurs étant obligés de suivre la courbe de linflation. Cest le cas du logement qui grimpe chaque jour, de même que le transport.
Fêtes de fin d’année, coup d’envoi pour la hausse des prix
Pour la plupart des habitants de la ville de Gitega approchés, le pire est à venir, si rien ne change. Ils indiquent en outre que les mois prochains seront peut-être encore plus durs.
« Chaque fois que les prix montent, ils ne baissent pas. Il y a une année un kilo de viande de buf était à 10.000 FBu maintenant il est à 12.000FBu ça ne surprendra personne si demain il coûte 13.000 FBu. Chez nous, il n’y a jamais de surproduction, cest toujours la hausse », explique un habitant de Nyabututsi.
Lui comme tous les autres qui ne vivent quavec leur salaire mensuel, il est temps, si ce n’est pas trop tard pour quà la veille des fêtes, les services habilités opèrent des contrôles pour préserver la population de cette hausse des prix.
Ils pointent labsence des lois et des punitions sévères qui empêcheraient les spéculateurs de senrichir sur le dos de la population en provoquant des pénuries superficielles.
« Cest un secret de polichinelle à dire que les administratifs, les députés et les hauts cadres ne sont pas dans le commerce. Sils ne se manifestent pas officiellement, ce sont leurs épouses ou leurs proches qui possèdent des magasins de gros et de détail », sindigne Fabien.
Il appuie ses dires avec des exemples sur le marché de central de Gitega, les galeries où la plupart des stands et compartiments appartiennent aux dignitaires.
Selon lui, il sera difficile de règlementer la hausse des prix dans la mesure où ceux qui devaient défendre les intérêts des consommateurs sont ceux-là mêmes qui les fixent au gré de leurs intérêts.