Mardi 05 novembre 2024

Société

Les familles chassées des camps sont en difficulté

20/10/2015 1

Elles ont été sommées de quitter les lieux par le chef de l’Etat-major. Ces familles dénoncent une décision unilatérale. Le porte-parole de la FDN attend les rapports des commandants.

Un des camions assurant le transport des familles lors du déménagement
Un des camions assurant le transport des familles lors du déménagement

Le 29 septembre est une date inoubliable pour les familles des militaires habitant dans différents camps. Elles ont reçu un document signé par le chef d’Etat-Major précisant que les camps sont réservés aux militaires. « La FDN ne nous a même pas consultés avant la prise de cette décision alors que nous avons le droit de vivre dans les camps avant d’être à la retraite», se lamente N.N qui vivait au camp Muha.

Il indique que ce projet existe depuis 2010 mais suite au manque du paquet-retour qui était prévu, les familles sont restées dans les camps. « Normalement, la FDN nous donne tout ce qui est nécessaire pour survivre les premiers jours, » ajoute-t-il.

Ceux qui vivaient au bataillon Para n’en reviennent pas : «La date butoir de quitter les lieux était le 12 octobre, mais nous avons connu une coupure d’eau et d’électricité à partir du 5 octobre », déplore M.A. Néanmoins, il reconnaît que la FDN a assuré leur déplacement au moment de déménager.

« Nous essayons de nous débrouiller»

Quelques militaires qui avaient déjà construit leurs maisons sont occupées par des locataires. «Nous ne pouvons pas les chasser parce qu’ils ont signé des contrats. Un locataire peut céder une chambre pour nous en attendant de trouver une solution définitive », raconte une mère de cinq enfants chassée du camp Muha. Elle indique que ses garçons dorment au salon tandis que les filles partagent la chambre avec ses parents. « Nous ne savons pas les mobiles cachés derrière cette décision», lance-t-elle.

H.E, une quadragénaire ne décolère pas: « La FDN vient de détruire les familles car les conjoints vont vivre séparément. » D’après elle, le salaire d’un sous-officier ou d’un soldat de 1ère classe touché par cette mesure ne peut pas lui permettre de louer une maison en ville et subvenir en même temps aux besoins de la famille.

Un autre militaire fait savoir que cette décision a été hâtive et unilatérale: «L’armée n’a pas d’abord pensé aux militaires qui ont contracté des crédits car ils ne seront pas en mesure de rembourser et de payer le loyer. » Et d’ajouter que les élèves commencent à abandonner l’école car ils fréquentaient les écoles proches des camps militaires où ils vivaient.

Ces familles proposent la mise en place d’une commission qui va analyser comment le loyer a augmenté au Burundi afin de rehausser les indemnités de logement des militaires. Elles demandent aux directeurs des écoles d’accueillir les élèves qui auront besoin de changer d’établissement scolaire suite à ce déménagement brusque.

Contacté, le Colonel Gaspard Baratuza, porte-parole de la FDN indique qu’il ne peut pas s’exprimer sur ce projet en cours d’exécution : « Attendons la fin de l’opération pour que les commandants des camps transmettent les rapports sur ces doléances auprès du chef d’Etat-major. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Ragiryabohambere

    Le porte parole ntashobora kuvuga kwitegeko ryasohowe nabo hejuru.benewacu, nimwigumye, Baratuza,ntashobora kubigura, ngo barateye bamwishe nawe. Nawe afise umuryango wiwe umuraba. Mureke asabe aramuke. Nuko ivyo mugihugu atamategeko. Tanga ikibanza aux FDLR et IMBONERAKURE bo gisoda actuel cizigiwe n’ nintwaro yagahotoro n’ yubwicanyi. Kura meza batarabica,hagupfa wozanzama.

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