Samedi 02 novembre 2024

Opinions

Les faits demontrent qu’il n’y a pas de dialogue

24/02/2014 4

D’après le ministre de l’Intérieur, « le Burundi a mis en avant le dialogue politique pour résoudre les problèmes qui se posent. » Cependant, il est clair que c’est un discours destiné à la communauté internationale ou un électorat convaincu. Car les faits démontrent tout à fait le contraire.

Les autorités brandissent toujours le respect de la loi ou la protection de l’ordre public pour restreindre les libertés publiques de certains. Mais, en définitive, dans le collimateur, c’est toujours une catégorie de la population jugée « opposante » au pouvoir.
Paradoxalement, les manifestations de ceux qui lui sont favorables sont bénies. Malgré les débordements de certaines d’entre elles.
Une certaine opinion considère que la loi régissant les manifestations sur la voie publique et réunions publiques est une restriction de la liberté d’expression et d’association, notamment parce que l’autorité compétente est investie du pouvoir de refuser ou différer la réunion ou la manifestation publique si l’ordre public l’exige.
D’après cette loi, l’autorité administrative peut, à tout moment, nonobstant la déclaration régulièrement faite, différer ou mettre fin à toute réunion, tout cortège, défilé, rassemblement sur la voie publique et dans les liens publics, si le maintien de l’ordre public l’exige.

Alors que cette loi n’en était qu’au stade de projet, Léonce Ngendakumana, président de l’DAC-Ikibiri, avait déclaré qu’il serait voté « pour casser tous ceux qui n’adhèrent pas aux programmes obscurs du Cndd-Fdd. »

Une loi anti « opposition » ?

Pourtant, comme l’écrivait bien Rose Luxembourg dans La révolution russe, « la liberté seulement pour les partisans du gouvernement, pour les membres d’un parti, aussi nombreux soient-ils, ce n’est pas la liberté. La liberté, c’est toujours la liberté de celui qui pense autrement. »
Dans un Etat de droit, la protection juridique qui est conférée aux libertés publiques établit et organise leur inviolabilité. Face à un Etat qui détient l’autorité, la notion de libertés publiques impose à celui-ci des limites à ses prérogatives en le soumettant à des normes juridiques. C’est le respect de ces limites qui fonde la légitimité du pouvoir et caractérise une démocratie.

Une démocratie ne peut être digne de ce nom que si elle confère des droits et des libertés à ses citoyens.
Bien entendu, l’exercice des droits et libertés conférés par la démocratie ne peut être sans limite. Elle conduirait vers l’anarchie totale.
Pour être légitime, une restriction aux droits et libertés doit être prévue par la loi. Elle doit permettre de concilier les objectifs poursuivis par la restriction avec les droits et libertés constitutionnellement garanties. De la même manière l’ordre public ne peut commander des restrictions que dans des proportions acceptables.
Quoi qu’il en soit, l’interdiction d’une réunion pour prévenir un trouble à l’ordre public est une violation de la liberté de réunion, lorsque des mesures de police auraient pu permettre l’exercice de cette liberté.
On peut aussi s’interroger pourquoi le pouvoir lâche son armada policière pour empêcher certaines manifestations et laisse d’autres. Quid de la violence policière : obéissance aux ordres, excès de zèle ou bavure ?
Des questions qui n’ont toujours pas trouvé de réponses après le carnage de Businde…

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Rugeresha

    Le dialogue est le fondement des relations entre les humains. Il permet de trouver des solutions profitables à tous et qui durent. Arusha en est un exemple (avec ses faiblesses et ses limites) qui a aidé notre peuple, amazi ageze munda. Les gens ont tendance à l’oublier. Les Nations-Unies, l’UA, toutes les organisations internationales, la communauté internaionale ne sont autre chose que des lieux de dialogues. Quand nous leur parlons dialogue, ils nous comprennent car nous parlons leur language. Ils sont de notre côté et aident notre pays à résoudre les nombreux défis qui l’assaillent. Dans notre culture, le dialogue est LA VOIE. Ne dit-on pas que ahari inama haba Imana? Les deux vont de pair.
    Il appartient aux dirigeants de promouvoir le dialogue. C’est leur responsabilité et surtout…… ils sont les premiers bénéficiaires. Comment ne pas comprendre cela?

  2. nathan

    Kubita izo mburakimazi zibura gukura amaboko mu mpuzu bakumviriza ba mpema yuzuye ataco bari bubamarire. Mbega Manwangari, Ngayimpenda,… ko ntababona imbere y’abapolisi. Ushima ko umuntu avugira ukuri niwe ategerezwa kuja imbere y’abo arongoye; none abo bangushi barihe? Bareka kuguma bahenda urwaruka, ariko n’urwaruka narwo nyene rureka kuguma ruhendwa.

  3. mckay

    Les jours de la règne dd sont maintenant comptés; d’ailleurs je crois que c’est le début de la fin!!! Même JESUS en a ras le bol! nom jamais prononcé par notre président qui prétend être pasteur-évangélisateur! handitswe ngo « uwuzosambura ingoro y’Imana, Imana nayo izomusambura ». je pense que les dd ont suffisamment démontré leurs oeuvres : criminalité, pillage des deniers publics; viol et ventes des petites filles; injustice; impunité ; mauvaise gouvernance; adultère; inceste; ……et j’en passe. Est-ce pour ces causes qu’ils ont coupé les têtes des Tutsi? Les faire avaler de la merde ? les spolier leurs terres ? EST-CE CE QUE LES DD APPELLENT « DEMOCRATIE »??????

  4. YAKO

    Il nous reste à nous défendre et organise une résistance contre le Cndd qui veut nous embarquer dans le sacs comme des INDAGALA, le Cndd a tout préparer mais heureusement qu’il ya des infiltrés qui nous en informent en temps réels, et tout est dévoilé au grand jour, Aho babukaranga twari munsi yurujo disait nos anceintres.Umwansi agucira icobo IMANA ikagucira icanzo.

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