45 ans après la tragédie de 1972, les survivants et les victimes Hutu exhortent le gouvernement et l’ONU à faire la lumière sur ces évènements douloureux.
«Briser le silence, revendiquer la vérité et réclamer justice », trois visées des victimes et survivants selon François-Xavier Nsabimana, coordonnateur national et représentant légal du Collectif des survivants et victimes du génocide contre les Hutus du Burundi en 1972 (avant et après).
Dans un entretien accordé à Iwacu, il avance un effectif de plus de 300.000 Hutus tués. Ainsi, en déduit-il, il s’agit ni moins ni plus d’un génocide contre les Hutus du Burundi.
Trois critères de qualification sont réunis. Il cite ici une planification préalable, le ciblage d’un groupe ethnique ou religieux ou un groupe de personnes partageant la même culture à exterminer ainsi que l’utilisation des moyens et des agents de l’Etat dans son exécution.
M. Nsabimana affirme que des personnes, des élèves, des petits commerçants, des enseignants, … à tuer étaient sur des listes préétablies et que des camions militaires par exemple ont été utilisés pour évacuer les cadavres ou transporter vers les chefs-lieux des provinces les candidats à la mort.
Il évoque également le fameux ’’Plan Simbananiye’’ où selon lui, l’identification des personnes à tuer avaient été faites bien avant la nuit fatidique du 29 avril 1972.
En outre, il précise que des administratifs provinciaux, des commandants de camps militaires, des administrateurs, ont été très actifs. Par ailleurs, poursuit-il, juste en 1972, un enquêteur de l’ONU, Benjamin Whitaker, a été dépêché au Burundi et ses investigations ont conclu à un génocide contre les Hutu. Malheureusement, déplore-t-il, son rapport déposé à l’ONU n’a pas été débattu en Assemblée générale.
Quid de l’attaque des rebelles et des Tutsi tués ? M. Nsabimana parle d’un accord passé entre le régime Micombero et des rebelles Mayi-Mayi : «Ces derniers avaient la mission de tuer quelques Tutsi pour que le régime trouve le prétexte de se tourner contre les Hutu.» Il rejette toute idée de rébellion Hutu. Car, soutient-il, il n’y avait pas encore de rupture entre les deux ethnies.
Par ailleurs, il mentionne que lors des attaques de ces rebelles Mayi-Mayi, au sud du pays et à Bujumbura, Albert Shibura ministre de l’Intérieur à l’époque et Arthemon Simbananiye, chef de la diplomatie burundaise d’alors, étaient à Rumonge pour rencontrer Gaston Soumialot, le Chef des opérations des Mulelistes. Ce qui a poussé selon lui, le président du Zaïre Mobutu à intervenir, croyant qu’il est en train de mâter les rebelles.
Une marche silencieuse
Vendredi, 28 avril, sous bonne escorte de la police, bougies allumées dans les mains, une centaine d’hommes et de femmes ont fait une marche silencieuse du Monument du Soldat Inconnu jusqu’à l’Hôtel Source du Nil. «Truth and justice for peace building ; abakozweko n’ihonyabwoko ryo muri 1972 nibatunganirizwe (Que justice soit rendue aux victimes du génocide de 1972) ; …’’, lisait-on sur leurs pancartes.
Des passagers étaient stupéfaits : « De quoi s’agit-il ? Génocide des Hutus ?», chuchotaient certains d’entre eux. «Si ça a eu lieu, qu’on leur rende justice pour le meilleur avenir de notre société», indique un jeune homme rencontré aux environs de la BRB. «Néanmoins, qu’on permette aux autres victimes de faire entendre leur voix sous la protection de la police», plaide-t-il.
Une escale a été faite à la Place des Martyrs de la démocratie. Une gerbe de fleurs a été déposée sur le monument du Martyr Inconnu des évènements du 21 octobre 1993.
Pour M. Nsabimana, ce geste signifie qu’il y a une nette relation entre les tueries d’avant 1972 et ceux d’après.
>>Réactions
«Une réclamation légitime»
«Que des Hutu manifestent pour réclamer la vérité et la justice pour 1972, c’est normal et légitime», réagit Zénon Nimubona, président du parti Parena de l’ancien chef d’Etat Bagaza. Car, justifie-t-il, des gens sont morts, des Hutus mais aussi des Tutsi.
Néanmoins, ils n’ont rien fait de spécial car les négociateurs d’Arusha avaient réglé cette question : «Ils se sont gardés de se prononcer sur le qualificatif ’’génocide’’ de ceux-là ou ceux-ci mais avaient demandé à l’ONU la mise en place d’une commission judiciaire pour s’en occuper.»
Malheureusement, 15 ans après, elle n’est pas encore là pour départager les uns et les autres.
M. Nimubona déplore cependant le fait qu’une partie des victimes du passé douloureux peut revendiquer aisément avec une protection de la police tandis qu’une autre n’a pas ce privilège.
Il doute aussi de la bonne foi de ce collectif : « S’il était neutre, il aurait associé d’autres victimes de 1972 et manifester ensemble.» Une preuve de discrimination et qu’il cherche seulement la justice pour une partie des victimes. Et de préciser qu’en ce qui est de la qualification, seule l’ONU en est habilitée.
« Deux poids et deux mesures »
«La crise de 1972 est devenue un moyen du pouvoir de s’attirer la sympathie des Hutu», analyse Jean-Claude Ndikumana, président de l’Association des rescapés du ’’génocide’’ de Bugendana (Argebu).
Il déplore néanmoins le fait que des Tutsi tués à cette époque soient relégués aux oubliettes et qu’on plaide pour une justice d’une partie : «Les victimes des autres tragédies ne peuvent pas bénéficier d’une protection policière pour manifester. Ce qui est un traitement à deux poids et deux mesures des composantes d’une seule Nation».
Une façon donc d’éviter que des crimes dont sont auteurs certains poids lourds du pays soient évoqués, résume-t-il, leur rappelant que l’amnistie dont ils bénéficient aujourd’hui n’est pas éternelle.
S’exprimant sur le qualificatif de ’’génocide’’, M. Ndikumana dit que seule l’ONU est compétente pour qualifier qu’une ou telle autre tragédie est un génocide ou pas.
Le Gouvernement du CNDD-FDD devrait initier des enquêtes indépendantes ainsi qu’une justice internationale pour comprendre ce qui s’est passé au lieu d’instrumentaliser cette tragédie à des fins propagandistes. Par ailleurs depuis avril 2015 et le fameux 3ème mandat de plus en plus intenable et sanglant, ce Gouvernement ressemble de plus en plus à s’y méprendre à celui de Michel MICOMBERO en 1972. Certains faits, comme la création de la milice Imbonerakure armée et entrainée militairement alors qu’on a une force de défense et de sécurité, pourrait être comparés à la milice JRR de Michel Micombero. Avec les enlèvements et disparitions forcées, tortures, assassinats ciblés, discours de la haine, chants incitant au viol massif d’une partie de la population burundaise etc…, j’ai l’impression que pour certains d’entre nous, un autre 1972 est déjà en cours, malheureusement pour ce pauvre petit pays… !
Il y a une sagesse qui dit que si l’on ne peux pas récupérer le temps perdu; on peut arrêter de le perdre. Ce que le pouvoir actuel est entrain de faire est une perte de temps et un gaspillage! Ca me rappelle le pouvoir KAYIBANDA du parmehutu. Comme s’il n’était pas satisfait de sa révolution sociale, il fallait continuer à asservir les tutsis, à les humilier et à les tuer. Quel gâchis a-t-il préparé pour sa progéniture: la jungle congolaise ou l’errance éternelle car le sang qu’ils ont fait couler les poursuit encore aujourd’hui! 58 ans plus tard!
Mbega NKURUNZIZA niwe mpfuvyi yonyene ya 1972. Vous aussi hutu orphelins de 1972. Pourquoi acceptez-vous d’être instrumentalisés! Ko mwize mukaba ba dogiteri, ba injenieri. Umugabo niwe abagira ibikoresho vyiwe! Nti mukiri n’abaja biwe, mwacitse ibikoresho vyiwe. Kandi kuriwe: ni vyiza kuko yabakuyemwo umutima. Ashuhuye ati ica, mwohitana umupanga kuko inkoho iratera urwamo. Je vous pleurs kuko mwapfuye mugenda!
Je vais reprendre une phrase célèbre de NZOBONARIBA Philippe ( porte parôle du gouvernement) qui a dit à l’endroit des organisations de la société civile burundaise ceci: « Bariko bakamisha ibiziga ». Il en est de même de ces fils et filles des hutus morts en 1972. Nous autres les tutsis orphelins de 1972, nous avons pleuré nos parents et nous nous sommes tus. Le pouvoir NKURUNZIZA a dédommagé les familles des orphelins hutus mais les tutsi non. Quelle honte pour un chef d’Etat. Mes chers frères et soeurs hutus soient disant victimes, l’histoire ne recule pas mais se répète. Un jour, les orphelins tutsi sous ce régime de Nkurunziza brandiront des pancartes comme les vôtres. C’est du temps perdu de croire que vous aurez une contrepartie de la valeur de nos chers parents tués parce qu’ils sont tutsi ou hutu. Plutôt, il vous faudrait vous unir avec nous les tutsi pour que cela ne se reproduise jamais chez nos générations futures.
@Nderagakure Leon
1. Veuillez donner des preuves que » Le pouvoir Nkurunziza a dedommage les familles des orphelins hutus, mais les tutsis non. »
2. Et si meme ce que vous dites etait vrai, l’on pourrait se demander ce qu’on fait touts les regimes qui ont gouverne le Burundi (avant le President Pierre Nkurunziza) de 1972 a 2005.
@Nderagakure Leon
Tant que ces « chers freres et soeurs hutus SOIENT DISANT VICTIMES ne representent pas pour vous DE VRAIS VICTIMES, je ne crois pas/je ne vois pas pour quelle raison ils vont suivre votre conseil: « Plutot, il vous faudrait vous unir avec nous les tutsis… ».
Ceux qui attendent la justice des événements du passé peuvent attendre,elle ne viendra jamais.
Les auteurs,les victimes et les témoins directs des événements du passé sont pour la plupart morts ou en voie de l’être avec l’âge sous nos yeux sans que personne ne bouge un doigt.Crier justice haut et fort ne suffit pas et ne signifie pas nécessairement avoir raison sur l’autre camp.Tout le monde a perdu.Pourquoi les politiques depuis Arusha 2000 ne se pressent pas pour ouvrir la boîte de pandore? Ce n’est pas dans les priorités de l’ONU non plus.Ak’imuhana kaza imvura ihise
Par contre ce qui est faisable pour chacun maintenant c’est de pardonner sans conditions sans préjugés et en prêchant l’amour à travers des actes de fraternité. Attendre la véritable justice des politiques c’est rêver debout.La justice,c’est vivre les uns les autres en harmonie avec amour au quotidien.Tout le monde peut le faire.Il suffit de le vouloir.
@ jambo , vous dites il faut pardonner : mais pardonner qui ? Et même si vous le connaissez , il ne vous a rien demandé. Tous les peuples organisent leurs système de justice depuis la nuit des temps. Pouvons nous vivre sans justice ? Je crois que non , personne n’y est parvenu. Seuls les coupables ne veulent pas de la justice.
@ Congo
Il est très difficile d’organiser une telle justice du fait de l’ancienneté et de l’impunité des faits.
Le Rwanda est le seul pays au monde qui a su prendre la balle au bond dans la fraîcheur des événements et organiser des procès en ce sens et voyant que les procès sont un casse tête malgré les moyens financiers et humains à leur disposition, il a jugé bon de condamner les meneurs et pardonner bon nombre d’exécutants qui ont été trompés.Même en Israël,à ce jour,les réputés services secrets continuent de traquer les génocidaires dans le monde ,difficilement il faut l’avouer et ce malgré une très bonne organisation et des moyens conséquents à l’appui.Officiellement, l’Allemagne et Israël vivent en paix même si les cicatrices ne sont pas totalement pansées. En Afrique du Sud,Nelson Mandela a surpassé tout le monde en pardonnant sans que les blancs ne le lui aient demandé.Il a laissé un nom dans l’histoire de l’humanité et particulièrement dans son pays zoulou arc en ciel .Son compatriote noir Buthelezi qui voulait la justice à tout prix,s’est effacé lui même du paysage politique.Même la nature
ou plutôt DIEU ne veut pas de ce genre de rancunniers sur terre. Prétexter une justice pour masquer la rancœur est donc une voie sans issue.En voulant trop regarder dans le rétroviseur,l’on risque de ne pas voir ce qu’il ya devant soi,et commettre un accident.Par contre,ce qui se passe maintenant ,faut s’y intéresser de près pour ne pas reproduire les erreurs du passé.Il faut aller de l’avant ..Songa mbele bwana.!!
@ jambo : prétexter une justice pour masquer ses rancoeur . Sans risques de me tromper il n’y a eu aucune justice au Burundi mais les rancoeurs sont bien vives depuis 72. Israël traque même aujourd’hui les génocidaire pour les juger : justice. Le Rwanda traque les génocidaires pour les juger : justice. Jambo pense que tout peut se régler sans justice. Vous n’êtes pas le seul . Bagaza, Buyoya , Ndayizeye, Nkurunziza pensent de même. Mais la résultante nous la vivons aujourd’hui. Des orphelins de 72 ont créé des orphelins de 93 , 2015. Le risque des tueries cycliques est là si la justice reste ce qu elle est aujourd’hui : une arme du plus fort. Pour ma part la compréhension du passé devait nos aider à vivre le présent. Peut être aussi que les choses ont changé ou alors que c’est une façon d expliquer l inexplicable. Bonne soirée.
@ Congo
Loin de moi l’idée de cautionner le mal mais il est évident que seule l’Afrique du sud a RÉUSSI sur ce plan en pardonnant tout simplement.C’est un miracle que le Tout Puissant nous a montré pour servir d’exemple à l’humanité.Ça ne veut pas dire que le pays de Mandela a pour autant oublié le passé ou cicatrisé complètement les plaies, ils ont compris qu’il fallait se décharger de ce lourd fardeau de justice en pardonnant et en gérant le présent par une justice exemplaire, par du plus jamais ça.L’on ne peut pas gérer le passé si l’on ne sait pas d’abord gérer le présent.Le passé sert uniquement de leçon et non de justice.Pour conclure,oui à la justice mais dans le présent.Merci.Cordialement.
@ jambo, je présente des excuses pour la polémique mais je pense que apartheid et génocide sont des entités très differentes. Portez vous bien.
« le dit des Hutu, le dit des Tutsi »
Très récemment, IWACU a publié sous la rubrique Opinions les souvenirs et résultats de recherches d’une personnalité tutsi, Monsieur Simon Kururu.
Même si la représentation des faits et des motivations peut être entachée de parti-pris, ce document est d’une grande importance. Parce qu’il parle des victimes tutsi qui sont tombées dans un premier temps, pendant l’épisode de violences qui a débuté fin avril 1972.
Alors oui, il est juste que les Burundais commémorent les évènements tragiques de 1972, et il est important qu’ils se recueillent en pensée devant TOUTES les victimes. Il est important qu’ils réalisent que cette crise de 1972 est née suite aux abus du POUVOIR en place – celui de Micombero en l’occurence, et que le POUVOIR a réagi d’une manière insupportablement brutale à un début de soulèvement.
Il me semble important que les Burundais essaient de se racontent leur histoire de manière légèrement différente, en utilisant les termes de « pouvoir », « gouvernement » et « opposition » avant toute référence tribale, même si le détachement des références tribales devait être un long processus, qui avait à peine débuté à l’indépendance.
Et si l’on parle de 1972 … tout comme alors, le pouvoir actuel est largement issu – et dépendant, après l’échec du putsch de mai 2015 – de l’armées du Burundi. Est-ce là un des aspects de la malédiction qui frappe votre pays ?
@roger crettol
« Même si la représentation des faits et des motivations peut être entachée de parti-pris, ce document est d’une grande importance. Parce qu’il parle des victimes tutsi qui sont tombées dans un premier temps, pendant l’épisode de violences qui a débuté fin avril 1972. »
Lorsque à la fin d’un conflit, il y a une partie qui se retrouve en position de force, c’est elle qui écrit l’histoire. Il y a donc les faits et la version officielle. Entre les deux il y a souvent un gouffre.
Je ne vous apprends rien de nouveau avec cela, tout en espérant que vous ne la faites pas exprès.
Ce que vous nous dites-là n’est que la version donnée par le pouvoir de l’époque. Les victimes n’étaient plus là pour témoigner, et celles encore vivantes n’avaient pas droit à la parole.
Pour vous faire une idée , il faudrait parler avec des témoins oculaires de cette tragédie, entre autres Madame Nadine Bazombanza, ou encore Madame Rose Ndayahoze.
Regardez, si ce n’est déjà fait, le climat qui régnait un an après cette hécatombe:
https://www.youtube.com/watch?v=xz8skBypPlk
le professeur de kirundi aregarde par la fenetre et a dit: Umwansi wanje¡ on lui a dit » echape¡ et il repondit: Non¡ on tuerait ma famme et mes enfants…il nous a embrasse… le lendemain on a trouve son corps…Dans ma paroisse de Gitongo on savait quoi faire quan les soldats sont venus prendre les voitures pour faire plus vite sa chase…On arrachait tout et on leur disait.:imoteri irapfuye¡ Mais je sais pas pourquoi ils ne faissent de meme certains organisations internationales
300 000 hutus et quelque tutsi cela est une granda difference.
genocide veut dire un plan et un achevment et sa reussite.
Mes freres je suis victime.Je vous le dit il est trop difficile d’oublier meme si on peut pardonner.
Il s’avère qu’au Burundi aujourd’hui aucune ethnie n’a le monopole de la souffrance.
« Ces derniers avaient la mission de tuer quelques Tutsi pour que le régime trouve le prétexte de se tourner contre les Hutu.» Ce François-Xavier Nsabimana a une case de moins: il ose dire des conneries pareilles! Ca c’est exstrémisme à outrance.
extremisme plutot!
En 1972, beaucoup de familles burundaises ont perdu les leur. Ceux qui nous ont quittés vivent dans un monde autre que cette terre sur laquelle nous vivons. Etant donné que nous sommes croyants, nous sommes certains de pouvoir les retrouver un jour dans une autre vie et, probablement, dans le royaume des cieux. Que faudrait-il faire maintenant? Pleurer, garder rancune ou chercher à se venger? A quoi sera servira-t-il? Souvenons-nous d’un précepte très important de notre Créateur Jésus-Christ: Non seulement il nous a interdit de tuer mais aussi de nous mettre en colère. La seule exception que Notre Seigneur accepte est la colère sainte par exemple quand il s’agit de reprendre un enfant qui vient de faire des bêtises.
Comportons-nous en enfants de Dieu. Prions pour nos mourts et continuellement pour notre conversion jusqu’à la dernière heure de notre vie.
Très sincèrement, nous devrions nous réjouir que nos morts jouissent aujourd’hui d’une gloire et d’une vie éternelle auprès de Dieu. Une vie très différente de celle que nous menons sur cette terre d’exil avec tout ce qu’elle comporte comme maux.
@Munyangeri
« Etant donné que nous sommes croyants, nous sommes certains de pouvoir les retrouver un jour dans une autre vie et… »
Là, vous êtes (un peu) trop pressé, je trouve! Qui vous a dit que nous sommes « tous » croyants?
Et surtout que nous croyons à la même chose?
Essayez de ne pas vous prendre pour le centre du monde.
J’ai pitié chers compatriotes.
On croirait que l’équilibrage ethnique doit s’appliquer en toute circonstance, y compris dans les souffrances. Est-ce qu’un hutu n’a plus le droit de commémorer les siens sans s’en référer à un Tutsi et vice versa? A ceux qui croient que cette commémoration est politisée, je leur renvoi aux manifestations qui se sont déroulés depuis les années 1990 à Cibitoke avec les jeunes du Palipehutu qui se rasaient les têtes en signe de deuil. Ceci pour dire que ce n’est pas une affaire du CNDD-FDD, au pouvoir depuis 2005!
Est-ce que parmi ceux qui sont au cnddfdd, personne n’était pas majeur dans les années 1990?
Mr j pierre explique moi qu’elle est la difference toi et les tutsis .puisque tous vous etes des barundis . Est ce que tu croit que tout les hutus ont les memes problemes? Ou bien les tutsi?
Génocide ou pas, c’est à l ONU de décider mais ce sont les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire ect qui doivent demander à l ONU de clarifier le cas. Ça va faire 20 ans que ces pouvoirs sont aux mains des seuls hutu mais il n’y a eu aucune ébauche de résolution. Pourquoi ? Parce que entre temps beaucoup de victimes de 72 sont devenus les bourreaux de 93. Chacun des tueurs a le dossier de génocide de l autre et il est dans leurs intérêts que personne ne bouge.
@congo:Tu as tout à fais raison.Les bourreaux des massacres de deux ethnies sont dans les deux camps(DD au pouvoir et UPRONA autrefois au pouvoir).De commun accord,ils ont mis ce dossier dans le tiroir.Voilà que le Cndd-fdd est en conflit ouvert avec les radicaux d’Upronistes et maintenant,ce dossier est mis au grand jour,avec fanfare et trompette.
@IWACU:En tant que Observateur de la vie politique burundaise,l’évocation aujourd’hui des massacres des hutus en 1972 par le pouvoir de Micombero n’est pas un fait du hasard.Le pouvoir CNDD-FDD est sous les projecteurs de la communauté internationale à cause de meurtres des opposants hutus et tutsi,en plus,il est sous embargo financière de l’UE.Le spectre d’un genocide politico-ethnique est même evoqué par l’ONU.Le pouvoir DD ne peut que joueur le rôle de victime des evenements de 1972,pour justifier le renforcement de leur pouvoir pour proteger la majorité hutu victime du soit-disant genocide de 1972.Les hutus intellectuels ont été bien tués.Qu’en est-il des tutsi tués également à cette époque.Une vraie CVR est plusque jamais necessaire pour éclairer la génération actuelle la vraie histoire.
@LANGA Source
« Qu’en est-il des tutsi tués également à cette époque. »
Normalement je déteste le jeu du décompte macabre, mais ici je ne parviens pas à me retenir.
Il semble que ce soit toujours les mêmes qu’on voit qui ont grandi sans papa. Est-ce un hasard?
Sikuyavuga, Nyamitwe, Bigirimana, Nyabenda, Nkurunziza…, en ne citant que ceux qui se mettent le plus évidence.
C’est parce que ta compassion est sélective. En outre, alors que les Hutus massacrés en 1972 ont une descendance qui peut réclamer indignation et justice (par le fait que leurs parents suppliciés avaient une certaine situation), les Tutsis de Vugizo, de Nyanza Lac, de Vyanda etc. exterminés en 1972 n’ont pas eu assez de descendance pour porter leur voix (Les exterminateurs tuaient tout ce qui était apparenté à Tutsi, enfants et fœtus y compris.
@Steve
« (Les exterminateurs tuaient tout ce qui était apparenté à Tutsi, enfants et fœtus y compris. »
C’est ce qu’on entendait à partir de juin 1972.
Lorsqu’on sait que dans une ambiance aussi mortifère que celle de cette période le seul son de cloche qu’on entend est celui du plus fort (version officielle) du moment, on peut se poser des questions sur l’objectivité de ce type d’information.
Quand on parle du génocide de 1972 ce n’est pas du registre hypothétique mais un fait historique ou social. Certains de ses auteurs sont encore là ainsi que des bénéficiaires qui sont les enfants ou les héritiers des criminels. Un autre constat est que les orphelins ou les fils des rescapés sont aujourd’hui au pouvoir à Bujumbura. Cela est gênant pour les génocidaires, c’est pourquoi ils voulaient récidiver à partir du même mois d’avril, 43 ans après, en vue d’effacer à jamais les traces. C’est aussi embarrassant pour leurs soutiens comme le Zaïre (RDC) et la France qui sont intervenus pour appuyer le président Micombero Michel sans oublier certains des réfugiés rwandais qui ont joué un rôle prépondérant à tous les niveaux de l’entreprise génocidaire. L’Ouganda a aussi joué un rôle en livrant le Roi Ntare V, Ndizeye Charles et les Hutu étaient accusés de soutenir le retour de la monarchie par la rébellion. Les victimes ont droit à faire mémoire et à plaider pour que la vérité soit connue et les responsabilités soient établies d’autant plus qu’au même moment au Petit Séminaire de Buta on célébrait le massacre des petits séminaristes qui y a eu lieu. Par ailleurs, le 22 octobre, les rescapés et les familles des victimes se rendent à Kwibubu pour faire souvenir des enfants de l’Ecole Normale de Kibimba brulés en octobre 1993. Mais pourquoi alors dénier le droit aux seuls rescapés et victimes de 1972 ?
C’est pour cela qu’il faudrait une grande prudence dans la gestion actuelle de la vie publique. Tout est en effet motif de justification ou de référence.-