Le Parlement européen appelle la Communauté internationale à suivre de près la situation au Burundi indépendamment de la déclaration du président Nkurunziza au sujet des élections de 2020. C’est ce qui ressort de la résolution adoptée ce 12 juillet.
Pour rappel, le chef de l’Exécutif burundais a annoncé le 7 juin dernier en commune de Bugendana dans son discours à la suite de la promulgation de la Constitution résultant du référendum du 17 mai que son «mandat prendra fin en 2020».
Les eurodéputés demandent qu’il soit mis fin à tout paiement supplémentaire aux troupes burundaises et aux divers contingents du Burundi engagés dans des missions de maintien de la paix des Nations unies et de l’Union africaine.
Ils déplorent que le dialogue soit en ce moment au point mort. Ils parlent du manque d’engagement du gouvernement. Le parlement européen invite toutes les parties, en particulier, les autorités burundaises, à s’engager à reprendre «d’urgence» le dialogue inter burundais. «Sans conditions préalables», lit-on dans la résolution.
Dans cette dernière, les eurodéputés se disent également préoccupés par la situation humanitaire qui prévaut au Burundi. A peu près 2 millions de Burundais ont besoin d’une aide humanitaire. Ils évoquent également 169.000 personnes déplacées et plus de 400 mille Burundais en exil dans les pays voisins.
Le Parlement européen demande aux pays d’accueil à veiller à ce que les réfugiés retournent volontairement au pays. Il insiste sur la sécurité et la dignité des rapatriés.
Les eurodéputés exhortent Bujumbura à respecter l’Accord d’Arusha : «C’est le principal instrument pour la paix et la stabilité dans le pays». Avant de dénoncer des actes d’intimidation et de répression notamment contre les sympathisants de l’opposition et de la société civile.
Le Parlement européen demande la libération «immédiate et sans conditions» de Germain Rukuki, de Nestor Nibitanga, d’Emmanuel Nshimirimana, d’Aimé Constant Gatore et de Marius Nizigama, tous défenseurs des droits de l’Homme.
D’après eux, ces derniers sont sous les verrous «à cause de leur militantisme en faveur des droits de l’Homme». Le Parlement européen exige des autorités burundaises d’ouvrir des enquêtes au sujet de la disparition du journaliste d’Iwacu Jean Bigirimana. Signalons que ce dernier est porté disparu depuis le 22 juillet 2016.