Certains fonctionnaires de l’Etat ont obtenu des statuts spéciaux avec beaucoup d’avantages depuis 2006, tandis que les enseignants n’en bénéficient pas. Pourtant, ils représentent 82% des fonctionnaires. La colère gronde chez eux.
« Par exemple un enseignant, avec 16 ans d’ancienneté, touche un salaire de 216.000Fbu. Tandis qu’un cadre le moins payé à l’Inspection Générale de l’Etat ou à la Cour anti corruption touche 800 mille francs », fait savoir Emmanuel Mashandari, président du Conseil Nationale du Personnel de l’Enseignement Secondaire (Conapes.) Un autre exemple est celui des services des titres fonciers. Une personne nouvellement engagé, avec un niveau 7e réussi et plus, touche cent mille francs comme salaire de base, 10 mille Fbu de prime d’encouragement, 15 mille Fbu pour la prime de déplacement et soixante mille Fbu pour l’indemnité. Par contre, un enseignant qui vient d’être engagé touche un salaire de base de 80 mille francs et il est considéré comme ayant une ancienneté de 6 ans. Il n’a aucun autre avantage à part l’indemnité de logement de cinquante mille francs burundais et une prime d’encouragement de 15 mille. En plus, il doit payer l’impôt de 54.705Fbu, alors que ceux du ministère de la Privatisation et de la Bonne Gouvernance ou de l’Inspection Générale de l’Etat touchent un salaire de base supérieur à celui des enseignants. C’est dans ces administrations personnalisées que les fonctionnaires bénéficient de beaucoup d’avantages et sont exempts d’impôts. Pourtant l’article 24, paragraphe 2 du décret-loi n° 1/024 du 13 juillet 1989, portant cadre organique des administrations personnalisées de l’Etat stipule : « Pour les administrations personnalisées fonctionnant avec des dotations budgétaires de l’Etat, les autorités concernés veilleront à ce que la grille des rémunérations, pour des emplois de niveaux comparables, soit aussi proche que possible de celle de la fonction publique. » En 2008, le gouvernement a proposé l’harmonisation des rémunérations pour tous les fonctionnaires de même niveau. Paradoxalement, il accorde des statuts spéciaux aux fonctionnaires de certains ministères : de la Santé, de la Justice, des Corps de Défense et de Sécurité, ceux qui dépendent de la Présidence,… Les syndicalistes enseignants, préfèrent parler de correction des disparités salariales des agents de l’Etat : « Nous attendons les résultats. Le gouvernement donne des promesses qu’il ne tient jamais », regrette Emmanuel Mashandari. En 1997, le président du Conapes se rappelle que lui et deux de ses amis louaient une maison de trois pièces (deux chambres + salon) à 30 mille francs. Mais qu’aujourd’hui, la même maison ou moins grande qu’elle est louée pour 150 ou 200 mille francs bu. Pour lui, les salaires doivent être raisonnables pour réduire le fossé, comme dans les années 80, entre eux et le coût actuel de la vie.
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Un calendrier, confectionné par des experts, a été proposé aux syndicats de l’enseignement.
En 2012, – Mars : Dialogue entre les différents partenaires – Juillet : Elaboration et adoption d’une politique salariale – Octobre : Révision et harmonisation des statuts et autres textes
En 2013, – Janvier : Mise en application de la politique salariale et identification et mise en place des mesures dégageant des fonds – Février : Traitement des cas hors règles – Avril : Mesures d’harmonisation des avantages divers – Juillet : Mesures d’harmonisation des primes et indemnisations – Décembre : Mesures d’harmonisation des salaires de base