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Les enfants sont de plus en plus nombreux dans la rue

05/06/2013 Commentaires fermés sur Les enfants sont de plus en plus nombreux dans la rue

Pour la 22ème commémoration de l’adoption de la convention relative aux droits de l’enfant par l’Assemblée Générale des Nations Unies, l’Observatoire Ineza des Droits de l’Enfant au Burundi (OIDEB) a organisé ce vendredi 18 octobre à Bujumbura un café de presse à l’intention des médias. C’était dans le but de leur informer de l’état des lieux des violations des droits de l’enfant au Burundi durant la période de septembre 2010-octobre2011. <doc2062|left>« Les enfants ne cessent d’être victimes d’assassinats et autres atteintes à leur intégrité physique et psychologique, » déclare Athanase Rwamo, président de l’OIDEB. Pour lui, même si le Burundi a ratifié la convention le 16 août 1990 (décret-loi n°1/032), les enfants continuent à subir des traitements inhumains. Le nombre d’enfants victimes d’infanticide, d’abus sexuels, abandonnés soit par leurs parents ou leurs tuteurs, en situation d’incarcération, victimes des différentes violences domestiques, non inscrits à l’état civil,…va crescendo, a-t-il déploré. Il indique que par exemple, l’effectif des enfants en situation de la rue a triplé depuis 1989 : selon une étude menée en 2010 conjointement en par les associations OPDE, Terre des Hommes et Giriyuja, de 1303 en 1989, ils étaient à 1810 en 1990. Et 20 après (2010), selon la même étude, ils sont à 3253 pour seulement les trois principales villes du pays (Bujumbura  mairie : 2661, Gitega : 191 et Ngozi : 401). Ils sont même emprisonnés <doc2059|right>La constitution burundaise dans son article 46 stipule que  « nul enfant ne peut être détenu si ce n’est qu’un dernier recourt auquel cas la durée de sa détention sera la plus courte possible. » La même disposition signale encore que le mineur doit être séparé des adultes et bénéficier d’un traitement spécial en milieu carcéral. Or, s’indigne M.Rwamo, on les retrouve dans les différentes geôles du Burundi: « L’incarcération est plutôt la règle que l’exception », constate-t-il amèrement. Plus grave, dit-il, les enfants sont dans les mêmes cellules que les adultes, les condamnés et les prévenus confondus. Leurs conditions de détentions sont déplorables, s’insurge-t-il. A table, les mineurs et les adultes ont le même régime alimentaire (350gr de pâte de mais et 350 gr de haricots par jour). Il indique que des ruptures de stock sont quasi permanentes, ce qui fait que les enfants passent plus d’une journée sans manger. Les mineurs privés de liberté au Burundi n’ont aucune activité même celle de nature qui pourrait les occuper, a-t-il ajouté. De la responsabilité parentale Le Code de personnes et de la famille précise dans son article 37 que la déclaration des naissances doit être faite dans les 15jours à l’officier de l’état civil: « Etre enregistré dans l’état civil constitue la seule preuve de l’existence d’une personne. », a signalé Mr.Rwamo. Or, d’après lui, de septembre 2010 à octobre 2011, 2179 cas d’enfants non enregistrés à l’état civil ont été notés par l’OIDEB. L’OIDEB demande au gouvernement de mettre en application cette convention et d’instaurer une culture de respect des droits des enfants. Pour elle, la mise en place d’une structure juridique qui charge des dossiers des enfants serait très bénéfique. Elle lance encore un appel à la population de s’approprier de cette convention et aider dans sa mise en application effective. De son côté, l’OIDEB promet de continuer cette lutte pour les droits des enfants. Les participants ont suggéré que le gouvernement puisse revoir à la hausse le budget alloué au ministère ayant en charge les droits de l’homme: « Cela permettra d’organiser des séminaires, des séances de sensibilisation pour le respect des droits de l’homme en général et des enfants en particulier. »

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