L’espace culturel de Ngagara et l’Institut Français du Burundi proposent une série d’activités aux écoliers et élèves en vacances. Il s’agit de leur éviter le désœuvrement et l’oisiveté. Histoire de les occuper en les instruisant.
« Outre l’occupation et la distraction des enfants, nous les amenons à trouver d’autres centres d’intérêts », indique Ernest Nahimana, chef de l’espace culturel de Ngagara. Ainsi, tous les avant-midis et après-midis, la salle est pleine. Des enfants venus des quartiers Ngagara, Cibitoke, Mutakura et Kamenge y font la lecture. Les plus jeunes (école maternelle et primaire) ont à leur disposition des bandes dessinées. Ceux du secondaire lisent des romans. En outre, précise Ernest Nahimana, les jeunes bénéficient de séances de danses traditionnelles et modernes. Il y a aussi des activités sportives comme le karaté, le judo, le tambour et des jeux comme le kicker et tennis de table. Pour les adolescents des exposés et des débats sur les droits de l’homme, la prévention du VIH-Sida, l’éducation sexuelle sont prévus les après-midis. Vers la fin des vacances, précise-t-il, les enfants apprendront les techniques culinaires : repas à base de colocases (amateke) ou de maïs (intete), barattage du lait (guterera), etc.
Compléter l’enseignement ordinaire
La situation est presque semblable à l’Institut Français du Burundi (IFB), ex-CCF. Selon Margueritte Gakobwa, responsable des cours, l’IFB complète vient en complément de l’enseignement ordinaire notamment l’expression orale, écrite et la compréhension de l’oral. Des films français sont aussi visionnés : « A partir de ces cinémas, les enfants parlent de tout, peuvent inventer la suite, développer et imaginer la fin. », indique Mme Gakobwa.
Selon Margueritte Gakobwa, les cours sont obligatoires et vont de 9 heures à 12 heures. Elle indique que les cours se donnent trois fois la semaine : lundi, mercredi et jeudi. Néanmoins, explique-t-elle, ceux qui le souhaitent peuvent participer les après-midis à un quelconque thème pour développer l’expression orale.
Satisfaction des parents
Des parents saluent cette action car leurs enfants ne passent plus la journée à errer. « Cela me rassure parce que mon fils ne reste pas avec les domestiques. En plus, il s’est intéressé au karaté », se réjouit J B, un parent habitant la commune urbaine de Cibitoke. Un homme d’affaires rencontré à l’Institut Français du Burundi est content ; car ses enfants améliorent les connaissances en langue française. Néanmoins, un nombre très restreint d’enfants bénéficient de ces activités ; car les places sont limitées. L’espace culturel de Ngagara a une capacité de 50 places et l’Institut Français du Burundi 120.
Grâce à l’appui financier des Pays de la Loire, le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture compte encadrer entre trois et quatre mille jeunes habitant la mairie de Bujumbura. Selon Joseph Nsabiyumva, coordinateur des volets santé et sports des Pays de la Loire et attaché du ministère, 53 animateurs sont repartis sur les 13 sites : « Nous avons privilégié les quartiers périphériques, là où l’on trouve les jeunes nécessiteux dont les parents ne peuvent pas payer pour un encadrement. » Au programme, il est prévu le sport (basket, foot, hand, rugby), des activités culturelles, notamment les danses traditionnelles et l’éducation à la citoyenneté où les jeunes seront sensibilisés sur le VIH, la paix, l’environnement et les droits de l’enfant.
Concernant les jeunes de l’intérieur du pays, Joseph Nsabiyumva regrette que, faute de moyens, le ministère ne puisse pas y organiser ce genre d’activités.