Jeudi 26 décembre 2024

Société

Les enfants en situation de rue à Bujumbura : histoires tristes de survie et de désespoir

12/07/2024 5
Les enfants en situation de rue à Bujumbura : histoires tristes de survie et de désespoir
Des enfants en situation de rue

Dans les rues animées de Bujumbura, la capitale du Burundi, se déroulent des drames humains invisibles à l’œil nu. Ce jeudi 11 juillet 2024, au centre-ville de Bujumbura, Kenny, Ciza et Nyandwi, trois enfants victimes de la faim et de la pauvreté, sont contraints de vivre dans la rue, survivant tant bien que mal à travers la mendicité et quelques larcins.

Kenny, âgé seulement de 12 ans, a été forcé de quitter son foyer à cause de la pauvreté de ses parents : « Je vis dans la rue, car je ne peux pas rester à la maison sans rien manger. J’ai 12 ans et j’ai abandonné l’école : mes parents sont pauvres et ils sont incapables de nous nourrir, moi et mes petits frères », confie Kenny. Son regard perçant, bien que jeune, trahit une maturité imposée par les épreuves de la vie.

Ciza, 11 ans, a été abandonné par sa famille suite à des difficultés financières insurmontables : « Chaque jour, j’arpente les rues de la ville de Bujumbura à la recherche de nourriture, tout en essayant de me protéger des dangers constants que représente la vie dans la rue. Parfois, les policiers nous courent après ou des adultes, pas gentils, essaient de nous tabasser. » Interrogé s’il fréquente l’école, Ciza répond qu’il n’a pas eu cette chance.

Nyandwi, 10 ans, est déjà confronté à la durée réalité où chaque jour est une lutte pour la survie malgré son plus jeune âge. Lui aussi affirme qu’il erre dans les rues de Bujumbura cherchant désespérément à manger pour survivre. « Avec mes amis, on est toujours ensemble pour chercher de quoi se mettre sous la dent. Je ne connais pas mon père biologique, j’ai grandi dans la rue et je n’ai jamais fréquenté l’école. Je ne sais ni lire ni écrire.  Chaque jour est une lutte pour survivre », raconte Nyandwi. Il a ajouté : «pour moi et mes amis, la rue est devenue ma maison ».

Le gouvernement du Burundi avait instauré depuis 2022 une campagne de réintégration des enfants en situation de rue dans la province de Cankuzo. Une campagne qui a été un échec. Des enfants sont restés dans la rue, illustrant les défis énormes auxquels le pays est confronté pour résoudre ce problème.

La situation économique peu reluisante de notre pays est aussi à l’origine de cette recrudescence du phénomène d’enfants en situation de rue. La plupart des enfants affirment que la faim et la pauvreté dans les familles les poussent à quitter leur foyer pour errer en ville à la recherche de nourriture et d’argent pour survivre.

Selon les statistiques récentes fournies par la Coordination des directions provinciales, plus de 5.000 enfants vivent dans les rues de Bujumbura. Les facteurs sous-jacents incluent la désintégration familiale, la perte des parents, la violence domestique et le manque d’accès à l’éducation. Ces enfants sont exposés à divers dangers, tels que la maltraitance, les stupéfiants, l’exploitation et les maladies.

Le gouvernement, à travers le ministère de la Solidarité nationale, a lancé plusieurs initiatives pour la réintégration de ces enfants, mais les résultats restent mitigés. Un plan plus holistique et intégré impliquant tous les acteurs sociaux semble nécessaire pour aborder efficacement la question.

Les histoires de Kenny, Ciza, Nyandwi et Karu mettent en lumière une crise humanitaire urgente nécessitant une réponse immédiate et coordonnée. Leur survie dans les rues de Bujumbura est un appel à l’action pour la société burundaise dans son ensemble.

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. DMX

    Hélas, avec l’explosion démographique en Afrique en général, le chiffre des enfants des rues ne fera qu’augmenter. Il est triste à parier qu’ils seront 3 fois plus nombreux dans moins de 10 ans.

  2. Gloriose Manirakiza

    Bonjour, je suis Burundaise, j’aimerais si c’est possible recevoir l’adresse de ces enfants… l’endroit où on peux les trouver pour leur donner à manger et pouvoir les habiter et les loger.
    D’avance, merci.

  3. Nkurunziza Emmanuel

    la situation actuelle au Burundi est très compliquée ! les personnes meurent à cause de la calamité. Mais la mission urgente n’est que protection de la santé. Et ici j’exprime les sentiments de gratitude aux sœurs Missionnaires de la charité qui, sans cesse, essayent de les ressembler et de les élever malgré leur pauvreté .

  4. Marine

    Bonjour,

    comment peux t’on aider ses trois enfants svp
    je suis de Belgique.

  5. Nsengiyumva

    je suis touchée personnellement, j,aimerais sans passer par les associations kubaha ne fus que un sachet de beignet. si vous pouvez me communiquer l,endroit exacte où ils sont. merci

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 1 749 users online