Jusqu’à présent les autorités concernées ne se sont contentées que de déclarations, d’alertes, de mesures, souvent hâtives, interdisant le commerce de bétail, leur transport et la consommation de viande et de lait dans les provinces touchées par la fièvre de la vallée du Rift. L’épicentre se trouverait dans les provinces du nord du Burundi avec 464 cas avérés et 113 morts suite à cette maladie.
Ce mal, telle la Faucheuse en cagoule faite d’un long linceul noir, agrippant avec ses bras squelettiques sa faux insatiable bien aiguisée, gagne du terrain semant la désolation chez les éleveurs de vaches, de chèvres et de moutons.
Les pauvres, ils assistent impuissants aux ravages, au dépeuplement de leur cheptel, tout ce qui faisait leur fierté, leur richesse. Et c’est triste quand ils se mettent à enterrer leurs vaches.
Connaissant l’attachement de certains éleveurs à leurs bêtes auxquelles, ils donnent des noms, ces ’’funérailles’’ sont vraies. Parfois, ces vaches sont devenues un peu comme des membres de la famille.
Ces éleveurs pleurent, peut-être en silence, déplorent la perte de ce qui leur conférait une certaine considération, un certain rang social. Loin de là toute idée d’un élevage sentimental d’antan, je veux juste dire l’attachement profond de certains éleveurs à leurs bêtes.
Les pertes sont énormes, quand une vache vient à mourir, ce ne sont pas seulement le prix de l’animal, mais aussi le lait, le fumier perdu, etc. La liste n’est pas exhaustive et touche même les caisses de l’Etat. Les marchés de bétail génèrent des taxes.
C’est toute une chaîne qui va de l’éleveur au vendeur de bétail en passant par le transporteur, les bouchers, les rôtisseurs, les tenanciers des bistrots et autres bars-restaurants…, qui se brise.
Et j’allais oublier le client déçu de ne pas avoir, à côté de sa bière ou sa limonade, sa ’’brochette de chèvre ou de vache accompagnée ou non accompagnée’’ à savourer avec des amis. Fini le temps de ces fumets de rôti de chèvre envahissant et invitant tout passant à déguster une brochette.
C’est triste. Imaginez l’abattoir de Bujumbura avec moins de cinq vaches et une dizaine de chèvres par jour alors qu’il écoulait au moins 50 vaches et 150 chèvres par jour. Une catastrophe.
Il faut un plan de contingence, de riposte. Les éleveurs désemparés réclament des vétérinaires, des médicaments, des vaccins. Ils se disent même prêts à les acheter pourvu que le gouvernement les rende disponibles. Il faut agir vite, avant qu’il ne soit trop tard, demain sera peut-être trop tard.
On a parlé de vaccins.
Implorez SVP les bailleurs , les organismes internationaux.
Au secours