Vendredi 22 novembre 2024

Opinions

Les Élections de 2015 au Burundi : consolidation démocratique ou autoritaire ?

15/05/2014 19

Le CNDD-FDD semble déterminé à consolider son pouvoir et à permettre à son « champion », Pierre Nkurunziza, de se représenter alors qu’aucune autre figure n’émerge au sein du CNDD-FDD et que les talents populistes de Nkurunziza sont extrêmement utiles au parti. Le parti UPRONA, qui n’est pourtant pas dans l’opposition, a fait part de son attachement à la Constitution. Il l’a payé cher. Dans cette analyse publiée en février dernier, le politologue Benjamin Chemouni décortiquait les positionnements des uns et des autres. ((Benjamin Chemouni est doctorant à la faculté de développement international à la London School of Economics and Political Science (LSE), au Royaume-Uni))

Elections Nkurunziza  ©Iwacu
Pierre Nkurunziza votant lors des élections présidentielles de 2005 ©Iwacu

Les élections locales, parlementaires et présidentielles de 2015 seront essentielles pour déterminer si le pays est sur la voie de la consolidation démocratique ou autoritaire. Après la victoire du CNDD-FDD en 2005, la démocratie n’a jamais paru aussi proche dans l’histoire du Burundi. Depuis la fin de la guerre, deux séries d’élection, en 2005 et 2010, se sont déroulées de façon relativement libre et non faussée, et sans coup d’état, un première dans l’histoire du pays, même s’il ne faut pas nier l’existence de nombreux problèmes. La constitution votée en 2005 est au cœur de cette transition réussie. Elle prévoit une méticuleuse division du pouvoir qui garantit un pluralisme ethnique, politique et de genre minimum, ce qu’on appelle en sciences politiques un modèle consociationnel. Un tel système est une garantie de sécurité pour la minorité tutsi, qui a dominé les institutions depuis l’indépendance à travers le parti UPRONA.

Tendances inquiétantes

Cet héritage est cependant menacé par le CNDD-FDD. L’étendu de son pouvoir actuel a pour origine le boycott par l’opposition des élections de 2010, qui a lui offert un boulevard électoral. Depuis, le parti a cependant accru ses efforts pour fermer l’espace politique dans le pays comme le montre par exemple le vote de la loi sur la presse en juin dernier, l’emprisonnements de journaliste ou l’assassinat de militants de l’opposition.

Mais le développent le plus inquiétant est la tentative du gouvernement de réviser la constitution. Ceci est tout particulièrement alarmant pour deux raisons. Premièrement, la révision, en l’état actuel, éliminerait le nombre maximum de mandats pour un Président de la République, permettant au président en exercice, Pierre Nkurunziza, de briguer un troisième (voir un quatrième ?) mandat dans la foulée. S’il est vrai que la constitution n’est pas claire sur son cas puisque le président a été élu la première fois au suffrage indirect par le parlement, comme prévu par les dispositions de transition, le parti soutient que son premier mandat ne devrait pas être comptabilisé. Un tel argument, s’il peut être défendu légalement, reste peu convaincant car il est en contradiction avec l’accord d’Arusha. Celui-ci en effet énonce clairement dans son article 7 que « Nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels. ».

Mandela Arusha discours
Nelson Mandela prononçant son discours après la signature des accords d’Arusha ©dr

Deuxièmement, la révision remettrait en cause la forme de partage du pouvoir consacré par Arusha. Selon le projet de révision actuel, un parti politique aurait besoin non plus de 2% mais de 5% pour être représenté à l’assemblée. Les deux vice-présidents seraient également remplacés par un seul vice-président, plus faible. Cela est inquiétant car l’actuelle premier vice-président, doté de réel pouvoir, sert de garantit à la minorité Tutsi de retenir un poids significatif dans le pouvoir exécutif. Enfin, les lois pourraient être votées à 50% des voix plus une voix alors qu’aujourd’hui une majorité des 2/3 est requise. Bref, ces changements consacreraient un modèle de démocratie majoritaire, liquidant le système actuel qui garantit un minimum de représentativité aux minorités. Une telle évolution est dangereuse dans le contexte d’une société burundaise longtemps divisée.

Il n’est pas encore clair à l’heure actuelle si ce projet de constitution sera adopté. D’un coté, le CNDD-FDD est déterminé à consolider son pouvoir et à permettre à son « champion », Pierre Nkurunziza, de se représenter alors qu’aucune autre figure n’émerge au sein du CNDD-FDD et que les talents populistes de Nkurunziza sont extrêmement utiles au parti. Le poids du CNDD-FDD dans l’Assemblée nationale et le Sénat permettrait, en théorie, de voter la révision relativement facilement. D’un autre coté, la société civile, l’opposition, et même l’église catholique sont unies dans leur refus de cette révision. Même le parti UPRONA, qui n’est pourtant pas dans l’opposition, a fait part de son attachement à la constitution, ce qui semble avoir déclenché la crise actuelle. En tentant de remplacer à la tête du parti Charles Nditije, ouvertement opposé à la révision, le CNDD-FDD s’est mis à dos l’UPRONA avec qui il partage le pouvoir et devient donc plus que jamais isolé sur la question de la révision.

Forum des lecteurs d'Iwacu

19 réactions
  1. NTIKARAKORWA ISIDORE

    SI LE PRESIDENT NKURUNZIZA SE FAIT ELIRE ET QUE VOUS LE JUGEZ SANS POPULARITE A CAUSE DES MAUVAIS ACTES IGNOBLES QU’ ILS ONT COMMIS AVEC SON EQUIPE, N’AYEZ PAS PEUR, LAISSE LUI ECHOUER EN FRAGRANCE. CE N’EST PA SUNE QUESTION CASSE TËTE.

    • Past

      Isidore,

      Si il est vraiment populaire, pourqoui armer les Imbonerakure? Pourquoi ne pas laisser le CNDD FDD se choisir un candidat librement??? No muri FDD sinzi ko bomutora abahaye umwidegenvyo!!!

  2. Mushingantahe

    En complement a la pertinente contribution de mon ami Athanase:
    1. La redaction du journal Iwacu ecrit (a tort) ceci: “S’il est vrai que la constitution n’est pas claire sur son cas puisque le président a été élu la première fois au suffrage indirect par le parlement, comme prévu par les dispositions de transition, le parti soutient que son premier mandat ne devrait pas être comptabilisé. Un tel argument, s’il peut être défendu légalement, reste peu convaincant car il est en contradiction avec l’accord d’Arusha”.
    2. Ma REPLIQUE: Vous etes tombés dans le piege du discours ambiant de Nduwimana et de son parti. La CONSTITUTION est LIMPIDE sur l’ineligibilité (NON-ELIGIBILITE) du President Nkurunziza aux PRESIDENTIELLES de 2015.
    C’est clair sauf dans la tete de ceux qui sciemment veulent faire DIRE a la CONSTITUTION ce qu’elle NE dit PAS. Je m’abstiens d’en dire plus ici.
    3. Il y aura une reunion du BNUB et des acteurs politiques burundais la semaine prochaine. Je demande aux partis politiques d,opposition d’exiger que cette question de clarté constitutionnelle soit vidée (on verra comment) AVANT le DEBLOCAGE DES FONDS promis par la communauté internationale pour les elections. Afin de nous eviter une tension politique inutile.
    MA PROPOSITION: Il faut FORCER la Cour Constitutionnelle a se prononcer la-dessus AVANT la preparation des elections. COMMENT?
    4. Selon l’Art 228 de la Constitution, la Cour Constitutionnelle (CC) est compétente pour INTERPRETER la CONSTITUTION, a la DEMANDE du President de la Republique, du President du Senat, du President du Parlement ou d’un quart (1/4) des deputés ou des senateurs. Tout ce monde etant DD, ce serait un miracle qu’eux-memes prennent une telle initiative.
    5. La Communauté Internationale doit donc EXIGER cette CLARTE CONSTITUTIONNELLE AVANT le DEBLOCAGE des FONDS. Et là, le President n’aura pas de choix.
    6. La SAISINE de la CC par le President de la Republique devrait etre formulée comme suit:
    ‘Selon la Constitution Burundaise, le 1er President de la Republique de la Periode Post transition elu par le Parlement conformement a l’art 302 et au suffrage universel direct en 2010 conformement a l’article 96 est-il eligible aux elections presidentielles de 2015?”
    7. JUSTIFICATION: La SAISINE porte sur la CLARTE constitutionnelle et NON sur l’EVENTUALITE de la CANDIDATURE de Nkurunziza. La nuance juridique est de taille.
    8. La COUR CONSTITUTIONNELLE doit deliberer APRES AUDITION PUBLIQUE des AVIS d’EXPERTS sur le sujet: pour l’eligibilité, contre l’eligibilité.
    9. Si Nkurunziza refuse de saisir la CC (ce qui est fort probable), on FORCERA le débat AUTREMENT.
    10. Certains leaders de l’opposition hesitent encore a opter pour cette demarche par peur (legitime) de l’emprise DD sur les decisions de la CC . Je les comprends. Mais, devrais-je les rassurer, il existe des strategies de forcer la CC a ne lire que le DROIT, dans ce cas specifique. Je m,abstiens des details ici.
    Je termine en prevenant l’opposition: refuser une telle demarche (en vous cramponnant sur Arusha seulement) serait une erreur fatale de votre part. Reflechissez-y deux fois.

  3. Munyamulenge

    @Greg: J’aimerais pas du tout vous embêter, j’ai donné mon opinion sur ce sujet. Le groupe de presse iwacu est lu partout au monde par plusieurs nationalités, et pas uniquement par des burundais. Please, essayer d’évoluer, et se mettre au diapason des autres peuples du monde, devenu comme un village, grâce aux technologies de l’information et de communication.
    En plus, sache que les Banyamulenye tirent leur origine au Rwanda et du Burundi, leur migration vers l’Est de la RDC remonte au 19ieme siècle à la recherche des pâturages pour leur cheptel. Donc, la politique du Rwanda et burundais nous intéressent, car nous subissons des effets collatéraux des crises internes de ces pays.

  4. Athanase Karayenga

    Chers amis,

    Il me semble que le système de partage du pouvoir mentionné par l’auteur de cette analyse par ailleurs remarquable porte le nom de modèle « consociatif » et non « consociationnel ».
    Un ami rwandais qui a fait ses études dans une université suisse a écrit une thèse de doctorat portant sur le partage du pouvoir dans un pays culturellement divisé et prenant l’example du Rwanda et du Burundi. Il s’appuie notamment sur le modèle politique consociatif qui inspire les institutions politiques de la Suisse. Dans ce pays, le gouvernement compte toujours sept ministres seulement. Ils sont élus par l’assemblée nationale et représentent la droite et la gauche et gouvernent ensemble. En outre, chaque ministre, tout en gardant son portefeuille, devient Chef de l’Etat, pendant une année. Cette alternance institutionnnelle et ce partage du pouvoir entre les forces politiques principales, constituent le modèle consociatif suisse qui explique, en grande partie, la stabilité et la prospérité du pays.

    Si le Burundi souhaitait vraiment profiter des bienfaits d’un modèle politique consociatif, il ne faudrait surtout pas fragiliser, avec un éventuel troisième mandat de l’actuel Chef de l’Etat, les Accords de Paix d’Arusha qui constituent le socle sur lequel repose la constitution du pays. Même si la constitution du Burundi mérite un toilettage certain et devrait évoluer, notamment, sur la question des quotas communautaires et privilégier les valeurs de la citoyenneté.

    Athanase Karayenga

  5. Karikurubu

    @Rédaction IWACU
    «Les Élections de 2015 au Burundi : consolidation démocratique ou autoritaire ?»

    Ne polémiquons sur rien et attendons voir le véritable scénario…

  6. Akamaramagambo Mukunda

    Naragwaye ntimwangarukirako, Naranyotewe nti mwampa amzi yo kunywa. Uwukunda uwiwe aramwiyegereza. Mukumusengera ukongera ukamukorera udukorwa tumwe tumwe hanyuma ukamusezera umusengeye. Ayo manota wumva ari make! Ni 100%.

  7. kandi

    Ivyanditswe mwiyi article nivyo naho batatomoye neza. Abantu bagwanya ubutegetsi barimwo imice itatu. Aba mbere ni aba extremist babatutsi nubu batumva ukungene bashobora gusangira ubutegetsi na bahutu. Aba kabiri ni abahutu b’inda nini biyibagiza ivyo u Burundi bwaceyemwo, abo bakabiri ni bo babi kurusha bose. Aba gatutu, ariko umuntu ashobora kubereka ukuri bakumva ni abana bakuze ubu, batazi neza akahise kuburundi bahendwa na modern technology bakiyumvirako ubuzima ari automatic.

    • Kuri

      KANDI,

      Si ta reaction est guidee par les reflexes ethniques, c’est comprehensible car notre histoire est vivante, mais cela ne veut pas dire que tu as raison. Nkurunziza est combattu pour : sa dictature (depuis l’interieur du CNDD FDD), son systeme de corruption devenu trop fort que la loi, son incompetence (l’etat de l’economie en dit long), ses executions des opposants (surtout FNL et MSD) et son systeme d’injustice notoire. Ceux qui le defendent sont ceux qui profitent de cette corruption et ceux qui sont manipules. Urazi aho uri kandi muri iyo mirwi. C’est ton droit et je le respecte. Remarquez que Nkurunziza ne serait pas totalement ethnisant comme toi, ou disons peut-etre que c’est Arusha plutot….

  8. Birabisha

    Nta populalité afite ni terrorisme y »imbonerakure

  9. Dédé indigné

    Ewe Nkurunziza Petero uranteye ikigonrwe. Abo banyagihugu bagutambira ugiye kubaha umuceri n’ibiharage urenganye bagasigara mu nzara, nibo bazotamba umusi sentare mpuzamakungu izoza kukuyora igutwara i La Hayé kwishura kuri vya biziga vya Ruvubu na Gatumba. Hussein radjabu komera!

  10. Munyamulenge

    Peter est le Hugo Chavez d’Afrique. Un président populiste, qui parcours tous le pays chaque semaine, dans les travaux communautaires de chaque fin de la semaine, en symbiose avec la population. Alors que, les autres chefs d’Etats africains passent leur temps au bureaux et à l’étranger, lui passe 90% dans les collines de l’intérieur du pays, entrain d’accomplir d’œuvres sociales.
    Un président, qui lave les pieds des pauvres citoyens, avant de les chausser avec des souliers, un président sauvé « Mukizwa »,amis des grands pasteurs reconnus au niveau international.
    Il n’y a pas des cadeaux en politiques en politique. S’il y a réellement un article de la constitution, dont l’interprétation diffère l’un ou de l’autre(opposition, majorité présidentielle),le camps CNDD-FDD va en profiter pour expliquer à cette communauté internationale, le pourquoi du 3ieme mandant, dont deux au suffrage universel et un suffrage indirect. Cette communauté internationale, a déjà dit « non »à Joseph KABILA KABANGE, avec John KELLY, en tête, en suite Martin KOBLER, chef de la MONUSCO.
    L’opposition burundaise, ne doit pas dormir sur ses deux lauriers, croyant que la bataille est déjà gagné, avec le rejet de l’amendement de la constitution, par l’assemblée nationale. Il va toujours fragmenter davantage l’opposition, et il ne sera pas le premier chef d’Etat africain à le faire (méthodologie vielle de plus de 20ans en Afrique). Pas de cadeau, ni pitié pour des adversaires politiques.

    • Dédé indigné

      Alors que les autres chefs d’Etat sont toujours dans les conférences des investisseurs et grands décideurs économiques, le notre il est toujours dans les campagnes aux cotés d’une population comme si sa présence nourrit les gens! Aho naho adakinye akabumbu cank ngo arunde ama stades atigera yugururwa sauf en sa présence!

    • greg

      Occupe toi de Kagame on s’occupe du notre. Toi le rwandais-munyamulenge tu aimes trop venir nous embêter!!!!

      • Citoyen

        Ce « Greg » est vraiment ridicule!!! Comment dire que quelqu’un t’embête alors qu’il donne son opinion sur un sujet. Ce « Greg » est sans doute un DD car ce sont eux qui, lorsqu’ils n’ont pas d’idées, ils injurient les autres (Festus en est l’expert). Please, évoluons…

    • Kabaza

      Ce qui est domage c’est que le Burundais devient chaque annee plus pauvre malgre les visites presidentielles sur terrain…Est-ce qu’il n’echange pas avec le peuple lors de ces visites?
      Si vraiment il tient aux paysans pourquoi le budget alloue a l’agriculture a ete reduit cette annee…c’est a y perdre son latin…
      Cependant, une petite minorite s’enrichit avec insolence et la corruption est devenue monnaie courante au Burundi… c’est a se demander pourquoi ils ont fait la guerilla ? Pour leur ventre? Mais c’est vrai que ce n’etait pas la guerilla c’etait tuer tout ce qui n’est pas avec eux….La situation actuelle au Burundi irababaje pour le Burundi en particulier et pour l’Afrique en general

    • KABADUGARITSE

      Reconnaissons néanmoins: Les burundais nous sommes habitués à « du déjà vu/connu » et restons naturellement résistants à tout changement. Un Président venu d’un autre coin du pays et pas de Bururi, un Président Hutu qui n’as pas été tué peu après son élection, bref, un Président qui n’est pas traité de « Kinyamwanira » tout au long de la campagne électorale et pendant l’exercice de son mandat, car justement les choses ont dû changer, parait venir et régner d’une autre planète. Nous apprécierons toutefois les bienfaits du modèle NKURUNZIZA quand nous aurons à être dirigés par un autre Président.

  11. kimeneke

    none peter iyopopularité imeze gute kubutegeti bwiwe busa nubwa idiamini ndanda

    • Bcbg

      @Kimeneke
      Wewe wahimvye ntacoyimena! Kwa Idi Amin wovuze ayamuhe nkuko?

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