La situation de la consommation des drogues au Burundi ne cesse de s’empirer, alerte l’association des anciens usagers des drogues (BAPUD). C’était à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre les drogues, ce vendredi 26juin.
«La courbe des drogués suit un mouvement ascendant au Burundi. On enregistre Chaque jour de nouveaux consommateurs des drogues de tout genre. Malheureusement, les drogués sont laissés à eux-mêmes», déplore Éric Nsengiyumva, chargé de communication dans la BAPUD.
D’après lui, ils n’ont aucune assistance, délaissés par leur famille et la société. La plupart sont terrassés par les maladies liées à la consommation des drogues comme le Sida, les hépatites virales, la tuberculose, les infections de tout genre et le cancer.
La plupart finit par mourir et le taux de mortalité pour les drogués dépasse les 50% suite au manque d’infrastructures adaptées. Notamment les centres de désintoxication spécialisés dans le traitement des drogues. «C’est regrettable que le Burundi n’ait aucun centre de désintoxication alors que nouveaux types de stupéfiants ne cesse d’envahir le marché burundais», regrette Eric M. Nsengiyumva.
Même sentiment chez les parents des enfants usagers des drogues. Ils dénoncent l’attitude de la police envers les drogués. «L’avenir du pays est en danger. De nouveaux types de drogues continuent d’inonder le Burundi. Et, au lieu de s’attaquer aux personnes qui vendent des drogues, la police burundaise s’en prend à nos enfants», dénonce Ncoro, un père de deux enfants accros à la drogue.
Au lieu de les rééduquer, dit-il, elle les emprisonne. Pour lui, la meilleure solution est la mise en place des centres de rééducation des drogués à défaut des centres de désintoxication. En outre, la police devrait lutter contre ce trafic des stupéfiants en neutralisant le circuit des vendeurs de drogues. «C’est la solution alternative adéquate dans la lutte contre les drogues», assure Ncoro.
Le Burundi est le seul pays dans de la communauté Est africaine qui ne dispose ni de centre de désintoxication ni de médecin spécialiste dans la désintoxication. Encore moins, aucun hôpital burundais ne dispose de services destinés aux usagers des drogues.