Ces sinistrés se réjouissent d’avoir reçu des parcelles mais demandent au gouvernement de leur construire des maisons comme promis avant le 15 janvier 2012. Ils viennent de passer sept mois à cet endroit et chaque famille a reçu une parcelle de 18m sur 15m à Buhomba (zone Maramvya, Commune Mutimbuzi). <doc2699|left>Félicien Bizindavyi, l’adjoint du chef du site de Maramvya, et les autres déplacés craignent que l’Etat récupère leurs parcelles : « Voila que le mois de janvier touche presqu’à sa fin sans aucun écho du début des travaux promis par le gouvernement», s’inquiète-t-il. Pourtant, ces déplacés disposent d’un délai limité pour la mise en valeur de ces parcelles comme il est indiqué dans un document signé par Jean Marie Nibirantije, le ministre de l’Eau, de l’Environnement, de l’aménagement du territoire et l’Urbanisme. Dans son article 2, ledit document précise que : « Le délai de 12 mois est donné à l’intéressé pour la mise en valeur de la parcelle, faute de quoi cette parcelle fera de plein droit retour au domaine de l’Etat et sans autre mise en demeure. » Ainsi, de peur de perdre leur acquis, ces déplacés propose à l’Etat de leur permettre de construire selon leurs moyens si ce dernier ne peut pas débuter les travaux dans l’immédiat, selon sa promesse : « Plus nous passons beaucoup de jours ici, plus les conditions de vie se détériorent », s’inquiètent-ils. Une vie dans la galère Ce site se situe en bordure de la route Bujumbra-Rugombo, à quelques mètres du rond point dit Chanic. Ces déplacés y sont arrivés après moult tribulations : du site de Sabe, en Commune Ngagara, envahis par l’eau en 1994, ils se sont réfugiés le long de la RN4 où ils vivaient dans des tentes obsolètes, à la merci de la pluie. Après quelques jours, ils sont retournés à Sabe pour se retrouver encore une fois à Maramvya, depuis le 15 avril 2011. Ils habitent dans de petites pièces de fortune de 2m sur 6m quelque soit l’effectif de la famille : « Le malheur ne vient jamais seul. Même MSF (Médecin Sans Frontières) qui assuraient nos soins de santé s’est retiré. Nous devons nous débrouiller pour nous faire soigner », s’indignent-ils. Ils soulignent que même leurs petits champs de maïs, de haricots ou de patates douces sont ravagés pendant la nuit par des vaches des environs qui viennent brouter: « Ce qui peut provoquer des conflits entre nous et les éleveurs si cela perdure », craignent-ils. Ils indiquent que quand il y a de fortes pluies, l’eau envahit leurs chambrettes et supplient le gouvernement de prendre rapidement leur problème au sérieux pour qu’ils aient leur propres maisons.