La Régideso a établi un horaire des délestages pour chaque commune urbaine de Bujumbura. Toutefois, il n’est pas respecté et cela occasionne d’énormes pertes. La société promet de résoudre ce problème dans les plus brefs délais.
Il voit le tiers de ce qu’il gagnait entrer dans ses caisses : « Avec ce système de délestages, tout va mal chez nous », se désole Athanase Nikobisa, menuisier au quartier Jabe Q3, commune Bwiza.
Il fait savoir qu’il peut passer plus de trois jours sans électricité dans son atelier : « Et quand il y en a, c’est pour 2 heures seulement », ont-ils observé, lui et ses dix employés présents ce jour alors qu’ils sont une trentaine normalement.
L’absence du courant qui fait tourner les machines a contraint les autres à rester chez eux. Ainsi, Athanase craint de perdre sa clientèle : « Nous ne sommes plus crédibles auprès de nos clients », se lamente-t-il.
A côté de lui, Serges Bakunda, portefaix, est découragé: « Je risque de mourir de faim. Depuis le matin, je n’ai rien gagné. Je ne fais que somnoler parce que je n’ai rien à faire. » Il transportait les commandes des clients d’Athanase Nikobisa.
Dans le même quartier, Julienne Habonimana, vendeuse de lait, déplore cette irrégularité de l’électricité : « C’est énervant. Hier j’ai perdu 10 litres de lait subitement périmés. » Selon cette dame, cette situation est insupportable et sa vie se complique : « Comment vais-je nourrir mon fils ? Où vais-je trouver l’argent pour payer le loyer ? »
Ce qui arrive à Jabe est aussi tristement vécu au quartier Buyenzi. A la 6ème avenue, un coiffeur se lamente : « Nous avons très peu de clients. Ils ne viennent pas de peur que le courant parte sans qu’ils aient fini de se faire coiffer », précise Maduwa Ndayishimiye.
Il craint de ne pas parvenir à couvrir ses dépenses tant que ces délestages persistent : « C’est difficile d’espérer que je sois à mesure de payer le loyer et mes employés. »
En outre, il souligne que les coupures intempestives de courant dans son quartier, endommagent souvent ses tondeuses.
La Regideso et sa solution
Du côté de la Regideso, Claudine Nininahazwe, chargée de la communication, indique que ce délestage « irrégulier » est dû à une panne d’une ligne de départ : « On est en train de la réparer. C’est prévu que les travaux finissent dès cette semaine », promet-elle.
Quant aux appareils abîmés par une surintensité électrique, Madame Nininahazwe appelle la population à brancher les appareils sur des stabilisateurs : « La Regideso n’est pas capable d’éviter de tels dégâts car nous n’avons pas, jusqu’à présent, un appareil de normalisation du courant», annonce-t-elle.