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Les deux présumés agresseurs du journaliste d’Iwacu arrêtés

01/03/2018 5

De notre envoyé spécial à Giheta, Fabrice Manirakiza

Passé à tabac, le journaliste du Groupe de presse Iwacu, Désiré Sindihebura, est mal en point depuis son agression dans la soirée de samedi 24 février 2018 en commune Giheta de la province Gitega. Le journaliste a porté plainte.

Désiré Sindihebura a été grièvement blessé au niveau du menton, des bras, des genoux

Une bonne nouvelle pour le journaliste. Valentin Kubwimana  et Jean Berchmans Hakizimana, les agresseurs présumés de Désiré Sindihebura, ont été interpellés alors qu’ils répondaient, pour la deuxième fois, à une convocation de l’officier de la police judiciaire (OPJ) en charge du dossier.

L’officier a pris cette décision après l’audition de plusieurs témoins oculaires en plus du journaliste et de ses deux présumés agresseurs. Ces derniers sont pour le moment incarcérés dans les cachots de la commune Giheta.

D’après des informations recueillies à Giheta, l’OPJ a sorti des convocations pour trois autres témoins oculaires qui «avaient eu peur de témoigner à cause des menaces pesant sur eux.»

Désiré Sindihebura a été agressé alors qu’il prenait un verre dans un bar de Giheta communément appelé «Chez Micheline». Il a été aussi dépouillé de ses deux téléphones portables et une somme de 70.000 Fbu.

Désiré Sindihebura a été grièvement blessé au niveau du menton, des bras, des genoux et il a des côtes cassées. «Le plus sérieux est que l’oreille gauche a été sérieusement endommagée», confie un des infirmiers de la clinique Saint-Joseph de Giheta où Désiré Sindihebura a été évacué après l’agression.

A cause des coups de pied, il n’entend plus. « J’ai un grave problème d’audition», confie le journaliste qui a été sérieusement roué de coups. «Quand il est arrivé à la clinique, on pensait que c’est un camion qui lui a roulé dessus. Il était mal en point», témoignent les infirmiers de cet établissement hospitalier.

Les infirmiers lui ont fait plusieurs points de suture au niveau du menton et soigné d’autres plaies sur le corps.

Ce journaliste d’Iwacu a passé la nuit dans cette clinique de Giheta. «C’était aussi une façon de le protéger. Ses agresseurs ne voulaient même pas qu’il soit soigné», témoignent toujours les infirmiers qui étaient sur place.

L’agression s’est déroulée dans un bar de la localité dit «Chez Micheline» où le journaliste, originaire du coin, en visite familiale, prenait un verre.

Les deux hommes aujourd’hui en état d’arrestation ont publiquement agressé le journaliste. Iwacu a pu se procurer un élément sonore d’un témoin oculaire qui a eu la présence d’esprit d’enregistrer l’agression. «Tu es en état d’arrestation et ton sac-à-dos est saisi», peut-on entendre.

Selon G.M, ce sont Valentin Kubwimana, Jean Berchmans Hakizimana et un certain Adribert dont l’épouse est comptable communal qui étaient en train de malmener le journaliste d’Iwacu.

D.S, un autre témoin oculaire, assure qu’un véhicule de marque Probox est venu évacuer Désiré Sindihebura mais que les trois hommes ont menacé de caillasser la voiture. «Le chauffeur est parti sans demander son reste.»

Dans l’enregistrement audio, Valentin Kubwimana déclarait : «J’ai donné un coup de fil, aucun véhicule ne s’arrêtera ici.» Le sac à dos où se trouvait le matériel de travail du journaliste a été confisqué par les agresseurs. «J’avais peur qu’il mette des choses dedans, pour m’accuser», raconte Désiré Sindihebura, encore sous le choc.

Malmené pour avoir porté secours au journaliste.

Désiré Sindihebura sur son lit d’hôpital à la Clinique Saint-Joseph de Giheta

Par chance, le journaliste, sérieusement frappé a pu se dégager et s’enfuir. G.M indique avoir vu Désiré courir et crier au secours. Il a entendu Valentin Kubwimana, un des agresseurs crier des menaces : «Uranjanye sha! (Tu m’échappes sans que je règle ton compte!)»

Le lendemain, les mêmes agresseurs en compagnie d’un certain Janvier, chef des Imbonerakure de la colline Bihororo et un dénommé Noël, un autre Imbonerakure, ont malmené Richard Muhorakeye, un ami du journaliste. Son crime: c’est lui qui a évacué Désiré Sindihebura vers l’hôpital, selon les témoins.

Interrogés, les deux présumés agresseurs n’ont pas voulu répondre au reporter Iwacu. Ils se sont contentés de dire que «leur dossier est devant l’OPJ. Nous sommes accusés d’un crime, nous attendons que la justice prononce notre acquittement.»

Au moment où nous mettons sous presse, deux des agresseurs sont toujours détenus dans le cachot de la commune Giheta.

Dans l’enregistrement audio fait par un témoin, on entend un des deux, Valentin Kubwimana, traiter le journaliste de ’’paria de la commune Giheta’’.

D’après un témoin, le même Kubwimana a déclaré c’est Désiré Sindihebura «qui diffuse des informations en rapport avec la commune de Giheta.»

Est-ce que Désiré Sindihebura a été agressé à cause de son métier ? La justice nous le dira.

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Mafero

    Les personnes qui ont fustigé les déclarations de Zeid Ra’ad (jusqu’à lui demander de retirer ce qu’il a dit) devraient avoir honte de leurs propos. Tenez-vous bien: en moins d’une semaine, on a pu répertorier deux cas de violation de droits de l’homme dans 1 seule province et sur un rayon de dépassant à peine 20Km (Mutoyi et Giheta). C’est bien sûr sans parler de ce qui s’est passé de l’autre côté des rives de la Ruvubu.

  2. Rupande

    Tous ce paie ici bas,n’aba JRR baranumye,n,interahamwe ntawari azi ko zizonuma. Ndavuga s’imvura

  3. Rurihose

    La justice donnera un jugement comme celui donné au cas UWAMAHORO.
    Ces Imbones n’ont ils pas dit qu’aucun véhicule ne viendra le secourir.
    D’où tirent ils cette assurance quasi divine?
    Merçi Ayubu ou Gacece pour votre réponse

  4. Pablo

    Un journaliste d’Iwacu qui prend un verre dans un bistro des DD avec du materiel de service iyo ni imprudence ntaze abisubire ibi bihe ni bibiri cane! ! !

  5. Rugamba

    Une milice Imbonerakure qui détient le droit de la vie et de la mort. Un abattoir d’être humains, on vous dit…Uranjanye..Ntawuza kugutora…On imagine la suite si Sindihebura ne s’était pas échappé.

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