L’Assemblée nationale a adopté ce jeudi 19 avril le projet de loi portant révision de la loi sur la presse. Ce dernier prévoit notamment en son article 7 l’exigence d’un diplôme de baccalauréat en journalisme aux professionnels des médias. Les députés se soucient du licenciement de bien de journalistes.
Pour Agathon Rwasa, Premier vice-président, la formulation de différentes dispositions laisse penser à une loi qui frappe aussi les journalistes déjà en fonction. Or, la loi n’est jamais rétroactive. Il craint que cette nouvelle législation n’aggrave le chômage. Et de proposer qu’il y ait des amendements qui puissent «clarifier le caractère de la non-rétroactivité».
Pascal Nyabenda, président de la Chambre basse du parlement, a abondé dans le même sens. Il faut le retrait de certaines dispositions entre autres l’article 9. Celui-ci exempte des journalistes avec expérience d’au moins 10 ans. «Je ne suis pas contre le niveau. Mais qu’il soit requis pour des nouveaux recrus».
En outre, le cursus ne doit pas être une condition. Il n’y a pas au Burundi une école de journalisme. Ce que soutient Fabien Banciryanino, député élu de la circonscription de Bubanza : «Il faut au préalable la mise sur pied d’une école de journalisme»
Pour Nestor Bankumukunzi, ministre de la Communication, l’exigence du diplôme universitaire est fondamentale. Le ministère a voulu répondre au souci d’un journalisme décent. «Il y a ceux qui s’improvisent en journalisme et bâclent le métier».
Le ministre Bankumukunzi rassure que cette loi ne concerne pas les journalistes en exercice : «La loi ne peut pas être rétroactive».
Le projet de loi a été adopté à l’unanimité moyennant notamment la suppression de l’article 9. Les députés ont maintenu l’exigence du niveau universitaire mais ont proposé l’exigence du niveau de 6 mois.
Signalons que le ministre Bankumukunzi n’est plus membre du gouvernement à la suite du remaniement de ce jeudi 19 avril.