Comment identifier les auteurs des crimes commis au Burundi ?, Où trouver les livres qui parlent de l’histoire du Burundi ? Comment gérer les fosses communes et les blessés? Ce sont les grandes questions posées par les parlementaires à la CVR.
A l’occasion d’une journée d’échange entre l’Assemblée Nationale et la Commission vérité et Réconciliation, ce mercredi 9 octobre dans leurs interventions, les parlementaires n’ont pas caché leurs inquiétudes.
Agathon Rwasa, premier vice-président de l’Assemblée nationale tout en reconnaissant l’importance du devoir de mémoire, se demande comment ce dernier sera exploité.
Revenant sur les crimes de 1965-1972 commis dans les camps militaires, le député Egide Ngerageze se demande : ‘’Comment reconnaître les auteurs de ces crimes ?’’. D’après lui, ‘’il y a des enquêtes qui ne sont pas faciles à mener’’
Pierre Claver Ndayicariye, président de la CVR, affirme que la vérité sur toute l’histoire des crimes qu’a connus le Burundi viendra de la population elle-même. « La CVR leur donnera l’occasion de témoigner sur ce qu’ils ont vu ou vécu », explique-t-il.
Le président de la CVR annonce qu’il y a plusieurs livres qui parlent des crimes qu’a connus le Burundi, mais déplore que la majorité de ces livres soient écrits dans des langues incomprises par les Burundais. Il relève le problème de traduction de ces livres.
Le député Gabriel Ntisezerana, comme tous les autres, recommande qu’au moins un site mémoriel des restes soit construit dans chaque province.
Sur cette recommandation, Pierre Claver Ndayicariye indique que la loi de novembre 2018 prévoit déjà la construction du ‘’monument de la mémoire et de la réconciliation’’.
Selon lui, l’Assemblée nationale est en communication permanente avec la population. Il l’appelle à sensibiliser la population à dire la vérité.
Le manque du personnel, l’insuffisance des moyens techniques et financiers, sont les défis relevés par le président de la CVR.
A la veille des élections de 2020, Pierre Claver Ndayicariye lance un appel à toute la population à surveiller sa langue. ‘’ La guerre la plus dangereuse commence par les paroles ».