D’après les déplacés du site dit Sobel (Société burundaise d’élevage) en commune Mutimbuzi de la province Bujumbura, ils vivent le calvaire. Ils appellent le gouvernement ou tout autre bienfaiteur à leur venir en aide. Ils plaident également pour la délocalisation.
Il est 11 heures 30 min, ce jeudi 17 novembre, à l’entrée du site dit Sobel qui abrite les déplacés, victimes des inondations de la rivière Rusizi et de la montée des eaux du lac Tanganyika. A droite de l’entrée, des femmes s’occupent du petit commerce de fruits, de légumes et autres produits de première nécessité.
« Nous vivons vraiment dans la misère. Il y a vraiment la famine dans ce site », indique une déplacée. D’après elle, la dernière aide remonte au mois d’avril. « Le programme alimentaire mondial a octroyé 54 kg du riz, 38 kg de haricots 5 litres et du sel par ménage.
Depuis, nous n’avons pas reçu une autre assistance », renchérit une autre. Ces déplacées confient qu’elles cultivent les champs des tiers. « Ils nous paient 2000 BIF par jour, ce qui nous permet d’acheter un peu de nourriture. »
Selon ces déplacés, les habitants du site sont toujours maladifs à cause, de l’insuffisance alimentaire. Des enfants s’absentent à l’école : « C’est impossible que les enfants aillent à l’école alors qu’ils n’ont rien mangé », raconte une mère de 8 enfants. D’après les témoignages, certains déplacés ont commencé à fuir la famine vers d’autres endroits. Dans ce site, il reste des personnes vivant avec handicap, des vieillards et celles qui ne peuvent pas trouver d’abris ailleurs.
Une autre femme confirme que les aides viennent à compte-goutte. Pour elle, certains bienfaiteurs appuient uniquement des vieillards à qui ils donnent 5 kg du riz et du savon. Cette femme déplore aussi du détournement des aides : « Le président Evariste Ndayishimiye nous a apporté une aide composée de vivres et d’une enveloppe de 30 mille Bif. Certaines familles n’ont pas bénéficié de cette somme. Leur argent a été détourné ».
Un déplacé fait savoir que les parents et leurs enfants dorment dans des tentes très étroites. « Il n’y a pas d’intimité. Quand il pleut, l’eau ruisselle vers l’intérieur de la tente. »
Les déplacés se lamentent du retard de la mise en application de la délocalisation du site : « Les décideurs nous avaient promis que nous serons délocalisés à Mugamba ou à Rumonge, mais nous avons attendu que la parole s’accorde à l’œuvre en vain. Au lieu de retourner dans l’eau à Gatumba, nous préférons être installés ailleurs. »
Ces victimes des inondations appellent l’Etat à les réinstaller dans un autre site pour améliorer leurs conditions de vie. Ces déplacés occupent le site depuis mai 2020 suite aux inondations qui ont endommagé leurs habitations à Gatumba. Actuellement, le site héberge plus de 1400 ménages.