Lundi 23 décembre 2024

Politique

Les déplacements des membres du gouvernement sous contrôle

05/01/2018 18

Toute descente officielle d’un membre du gouvernement à l’intérieur du pays est désormais soumise à une autorisation du vice-président de tutelle. Celui-ci doit être également informé des déplacements privés des ministres sous sa responsabilité.

Les deux vice-présidents de la République

L’arrêté conjoint des deux vice-présidents du 28 décembre dernier donne notamment d’autres réaménagements dans les modalités d’octroi des ordres et frais de missions.

Pour toute mission hors du pays, ils devront bénéficier de l’aval du gouvernement. Ce, dans les limites des moyens disponibles et en considération des priorités.

Et d’énumérer les missions privilégiées pour les déplacements à l’extérieur. Ils évoquent des rencontres «politiques particulières», des réunions à caractère économique et financier avec objectifs de «négocier et de délibérer ». Tous les séjours à l’étranger sont limités à 10 jours. Et aussitôt de nuancer : «sauf en cas d’exception dûment justifiée».

Ces missions seront financées à raison de 350USD par nuitée pour un membre du gouvernement et de 300USD pour les directeurs généraux. Les frais de missions seront de 250 USD pour les fonctionnaires.

Pour les déplacements à l’intérieur du pays, cet arrêté fixe à 70 mille Fbu les frais par nuitée pour les personnalités du rang de ministre, à 50 mille et à 40 mille Fbu respectivement pour les cadres de direction et les fonctionnaires de la catégorie de collaboration. Pour le reste, les frais sont de 30 mille Fbu.

Les mêmes dispositions concernent aussi les agents du secteur parapublic ou privé en missions pour le compte du gouvernement.

_______________________

Une réaction   d’un lecteur qui pousse à la réflexion.

Nous avons décidé de mettre en exergue l’avis d’un lecteur d’Iwacu qui s’interroge sur le montant des   « frais de mission. » Le débat reste ouvert.

« Mais il y a une chose qui m’étonne . Je suis burundais et travaille dans une entreprise de renommée mondiale dans un pays européen que je ne nomme pas et je ne comprends toujours pas pourquoi un pays au bord du gouffre financier accorde des frais de missions aussi élevés. Je vous explique .

Je me rends une fois par mois dans un des pays européens comme la France , la Suisse , la Belgique et la Pologne , je n’ai jamais eu de frais de mission en tant que tels .

Certes mon employeur me paie l’hôtel (généralement entre 50 et 100 euros maximums par nuit) , les frais de restaurant ( 10 euros le petit déjeuner et 30 euros maximums par repas avec un maximum de 2 repas chauds par jour). Rien de plus  .

Alors faisons le compte : 70 euros (chambre d’hôtel) +10 euros ( petit déjeuner) 60 euros ( 2 repas chauds) = 140 euros . Souvent ca tombe à moins que cela car je n’ai jamais le temps de prendre 2 repas chauds par jour .

Le Burundi trouve le culot d’accorder 250 US dollars par jour c’est du vol tout simplement . Mon employeur paye aussi les frais de déplacement (avion ou train), mais lorsque je me déplace avec ma voiture personnelle mon employeur ne me paye que 0.19 euro par km . Souvent je choisis la voiture de société, mais il m’est strictement interdit de faire mes courses privées par exemple aller au supermarché , je suis obligé d’utiliser dans ce dernier cas ma voiture personnelle.

En revenant au montant de 140 euros que mon employeur paye pour moi pour la restauration ce n’est que 168.80 US dollars au taux de ce jour . Vous vous rendez compte de ce vol commis par les « serviteurs  » de la république burundaise?

Si on veut faire de notre pays un pays juste il faut éviter de gaspiller l’argent de la communauté , la bonne gestion commence par repenser la gestion de l’Etat.

Il est étonnant que les politiques burundais veuillent modifier tout jusqu’à la constitution, mais ne pensent jamais changer de telles choses aussi simples à changer comme instaurer la bonne gestion dans les frais de mission accordés aux fonctionnaires . C’est quand même dingue, vous ne trouvez pas ? »

Un lecteur d’ Iwacu

Forum des lecteurs d'Iwacu

18 réactions
  1. katia

    En Europe ou ailleurs, on doit présenter des pièces justificatives pour bénéficier des frais de Mission ou après. Le gouvernement devrait plutôt instaurer le système de carte bancaire type VISA pour ses déplacements avec un plafonnement.
    Je pense que 350 Dollars par jour est loin de la réalité de notre pays. Un étudiant Burundais qui a de la chance d’avoir une bourse de l’Etat burundais n’a que 619 Euro ou Dollars

  2. Rurihose

    Mon cher Kibwa,
    J’adore tes commentaires et me délecte à les comparer à ceux de Gacece ou Ayubu.
    Uritazira Mukurarinda car uravuga ukuri nk ukurima.
    Quelquefois je me demande si vous réalisez l’énormité de votre orgeuil lorsque vous comparez le Burundi aux autres pays ou à l ONU.
    Réferez vous à la RDC ou à Haiti chaque fois que vous parlez du Burundi

  3. kabarondo

    X
    Décision politique:On veut juste contrôler ceux qui vont enseigner NON pour le référendum notamment ceux qui veulent se rebeller et particulièrement les ministres en provenance d’Amizero y Abarundi ou pro Rwasa! C’est plutôt politique qu’ économique!!!!

  4. Gacece

    Vous avez omis de préciser si ces frais de mission sont l’argent de poche à côté de la facture de la chambre d’hôtel et autres frais afférents.

    Sinon de 350$, quand on enlève le coût d’une chambre d’un hôtel, il n’en reste pas beaucoup. Surtout s’il s’agit d’une chambre digne d’un ministre!

    Ne nous mettons pas à chercher des poux sur un crâne rasé!

  5. Joas

    L’information la plus importante est la surveillance des déplacents. Après le référendum la mesure sera dans les oubliettes de l’Histoire. Le reste n’est que distraction.

  6. Louche

    Cette mesure de limiter et de surveiller à la loupe les déplacements des ministres est vraiment révolutionnaire. In fine, elle concerne aussi les DG, les directeurs de département… Bref chacun est surveillé à tout moment.
    Un modèle de liberté de mouvement dans un havre de paix.

  7. Balance Capri

    L’arrêté des deux vice-présidents n’est pas assez détaillé, à moins que ce soit l’article d’Iwacu qui le rapporte mal. Pour le peu d’infos qu’on a, ce sont les dépenses à l’extérieur qui semblent poser problème. D’abord, elles devraient être les mêmes pour tous ceux qui sont en mission, ils ont les mêmes besoins pour dormir, manger, se déplacer, etc. Ensuite, il faudrait aligner les montants sur les prix moyens des endroits où ils séjournent. Les fonctionnaires des vice-présidences ne semblent avoir voulu proposer un document détaillé.

  8. GIHUGU

    Merci du débat. D’abord le Burundi n’a pas de moyens pour s’amuser à gaspiller de la sorte. Deuxiemement, je ne vois pas pourquoi il y a la différence dans l’octroi de ces perdiem. Je crois que c’est dépassé. Je travaille comme un cadre dans une ONG Internationale, le Directeur Pays et le simple fonctionnaire sont traités de la même façon (40 US à justifier+frais d’hôtel par nuite). Cette façon dont on traite les gens me rappèlle le gap qui sépare les gens moyens, pauvres et riches. Au 21è siècle il me semble que nous n’avons honte de vivre comme Maitres et esclaves…. !
    Je suis dans l’obligation de dire que nous avons un problème de memtalité au niveau de leadership. On est encore loin de l’idée de l’organisation de nitre cité. Le raisonnement, la solidarité, l’amour des autres, la competence, l’esprit d’équité, la priorité…semblent avoir cédé la place à la volonté de maintenir les bonnes relations du Maître pour demeurer dans « cercle des profiteurs de la nation » au detriment du peuple. Pour courronner tout, il faut d’ailleurs ne pas rater l’occasion de remercier Dieu qui vous a choisi pour être dans le cercle des profiteurs…dans Les fameux « Bikorane ». Je souffre quand je pense au peuple qui souffre sans que je puisse lui venir en aide…Dommage

    • Loulou

      Le peuple souffre certes, mais la dignité de ce peuple passe par ses représentants. Nos dirigeants ne doivent pas aller à l’étranger en mendiant dans le cadre du mandat que notre peuple leur confie; sinon tout le peuple devra accepter la place et l’image minable qui en découlera. Ces montants ne sont pas exorbitants. Je dirais même que c’est limite pour un déplacement en Europe. La preuve quelques simples employés (intervenants ci-haut) dépensent la même somme; sauf que ces derniers n’ont pas le rang de ministre (la fonction exige une certaine tenue vous en conviendrez). Comparez plutôt avec nos pays voisins, et vous arriverez à la question la plus importante à mes yeux: pourquoi notre pays a du mal à trouver des moyens aussi ridicules et indispensables au fonctionnement normal, alors que nos voisins ne sont pas dans la même détresse. A nos actions chers compatriotes…entreprenons, travaillons, redressons économiquement notre nation et notre peuple

      • karanga

        @ Loulou
        Vous dites « Nos dirigeants ne doivent pas aller à l’étranger en mendiant dans le cadre du mandat que notre peuple leur confie; sinon tout le peuple devra accepter la place et l’image minable qui en découlera »
        Savez vous réellement ou nos ministres et DG logent lorsqu’ils se retrouvent dans les capitales européennes ? J’en ai vu certains , moi . Certains logent dans les hotels formule 1 . Et parfois on les retrouve le soir à Matonge . Allons

  9. HAVE

    « Celui-ci doit être également informé des déplacements privés des ministres sous sa responsabilité ». Toujours les déplacements à l’intérieur du pays ?
    Je suppose que ces ministres ont des téléphones portables et joignables 24h/24h. Quel est le problème ? Ils ont accepté les restrictions de liberté des simples citoyens et maintenant c’est leur tour ? Aho bafata uwambere ntaco navuze, n-uwakabiri ntaco navuze ! Aho baza kumfata, ntawarakiriho ngo yamire.

  10. James

    C’est vrai qu’en ce moment le montant importe beaucoup car, honnêtement, le Burundi n’a plus d’argent. Lesdites autorités ont tout pillé et maintenant qu’ils ont tout pillé, ils se réveillentpour mettre des restrictions. Ce qu’il faudrait voir en priorité, ce sont ces soi-disantes missions. Que vont-ils réellement faire? Beaucoup se voient embarquer, ils y vont, y séjournent et retournent. On voit les chauffeurs rouler à tombeau ouvert pour accueillir leurs « bosses » qui reviennent mains vides. « Hariyo abazungu benshi kabisa », vous les entendrez dire, revenant de l’Europe ou de l’Amérique du Nord! Quel teint voulez-vous trouver dans un pays ou sur un continent de Blancs?
    Blague mise à part, j’ai vu des gens incapables de rédiger un rapport consistant alors qu’ils se nomment « cadres de directions ». Au moins les techniciens, qui sont des cadres de collaboration pour la plupart, apprennent et font avancer leurs secteurs.

    Pour moi, une mission sérieuse impliquant des hommes et des femmes sérieux ne devrait pas faire de bruit mais c’est pathétique de voir de grosses têtes vides vider la caisse de l’Etat parce qu’ils passent leur temps à chanter les louanges du parti au pouvoir ou de telle ou telle personnalité, si forte soit-elle.

    Revenant sur le contrôle des membres du gouvernement, rien d’étonnant. Le feu de brousse va toujours vers la brousse. « Agatoke kamenyereye gukomba kama gahese. » Quand les forces de défense ont retourné les armes les uns contre les autres, il y en a qui rigolaient. Cela n’arrive pas qu’aux autres. Chacun aura son tour. Oui, maintenant tout le monde est suspecté. Des têtes vont tomber pour une simple suspicion. Cela s’appelle de la paranoia!

  11. Kibwa

    Olalalala…
    Les internautes touchent là où ça fait très mal. Faire partie du gouvernement au Burundi a toujours égalé frais de missions pour acheter costumes, de jolies chaussures , des robes pour madame, son parfum….et enfin dégager encore de l’argent pour continuer la construction de la maison familiale!!!!
    Pour ceux qui connaissent bien BXl, tous les burundais en mission en Belgique descendent à l’hôtel Cascade. Là-bas ils ont un tarif préférentiel de moins de 50€/nuité le petit déjeuner compris et self service. Très tôt le matin nos braves gens mangent à claquer de 7h à 9h pour sauter le repas de midi payé cette fois-ci dans le perdiem!!!! Que les points importants soient traités en leur absence, ils s’en fichent.
    Le lecteur qui a réagi en premier je sais pas dans quel pays Européen il travaille et je voulais préciser ceci comme ajout.
    Pour beaucoup de pays de l’EU, quand vous vous déplacez pour des raisons de service, on ne vous donne jamais l’argent Cash. Vous avez la carte Visa de service utilisable partout. Vous savez payer tout avec. A la fin de la mission la carte est remise et on voit les dépenses effectuées. Vous savez pas justifier que vous avez consommé une bouteille de Wisky, deux de champagnes et 3 repas en une nuit. La visite dans les maisons de lingeries ou parfumeries pour madame ne sont pas possibles avec la carte de service!!!!!
    Je précise également qu’au Burundi, depuis Buyoya 2 jusqu’aujourd’hui, quand le président de la république, les deux vices-présidents, celui du sénat et de l’assemblée nationale se déplacent même à Uvira ils ont 30.000€/ ou $ par déplacements. Quand vous faites le calcul, 4 déplacements valent une maison de Kinindo-Kabondo!!!
    La nouvelle génération de Burundais, hutu et tutsi doit le savoir. Qu’on ne vienne pas vous vendre la largeur du nez et quelques miettes, juste pour la drogue!!!
    Kibwa

  12. Un ami d'IWACU

    Chers lecteurs,
    J’ai un sentiment mitigé. Je ne suis pas convaincu qu’il faille payer moins de frais de perdiems à ceux qui se rendent à l’étranger pour des missions de service. Je travaille pour les Nations Unies et les perdiems payés ne sont pas éloignés de ceux là sauf que les fonctionnaires ont le même taux. Il existe des pays où ces montants ne sont pas exorbitants. Si vous allez a Kinshasa 250 USD c’est pas beaucoup comme perdiem, à Luanda pareil ainsi de suite…….. Il faut certes être un bon gestionnaire mais l’Europe n’est pas toujours plus chère que l’Afrique.

    • PCE

      @Un ami d’Iwacu
      Vous dites que les NU paient à peu près les mêmes perdiems à son personnel que le Burundi. C’est un constat et je n’ai rien à y redire. Cependant je ne pense pas que le Burundi -compte tenu de sa situation devrait emboiter le pas sur les NU! Le Burundi n’a pas les mêmes moyens que cet organisme international. Déjà il y a de plus en plus de critiques sur la manière dont les NU gèrent les fonds mis à sa disposition par les nations membres . Il n’est pas normal par exemple que les fonds d’aide des NU affectent 70% de leurs budget aux frais de fonctionnement au lieu de les affecter à l’objectif final . Mais ceci est un autre débat.
      Concernant le cout de la vie dans les pays Les pays n’ont pas le même niveau du cout de la vie j’en conviens mais lorsqu’on est fonctionnaire burundais on n’est pas non plus obligé de loger à L’hotel Negresco de Nice ou Hilton d’Amsterdam. On peut toujours aller chez Ibis ou Western Union . Nous n’avons pas les mêmes moyens que les pays riches , nous devons en tenir compte et partager le peu que nous avons avec nos compatriotes

      • Mugisha

         »On peut toujours aller chez Ibis ou Western Union »? Peut-être que vous vouliez parler de  »Best Western »?, Les deux ne sont pas les mêmes…

    • Mafero

      Je n’ai pas aimé cette vantardise de cet ami d « Iwacu » que j’adore particulièrement.

      • Stan Siyomana

        @Mafero
        Moi je n’y vois pas de vantardise. Il ne fait que parler de son experience.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 2 370 users online