Lundi 23 décembre 2024

Environnement

Les déchets agro-pastoraux pour cuisiner

17/11/2017 5

Parches de café, balles de riz, copeaux de bois, déchets de coton, bouse de vache… sont désormais utilisés pour fabriquer des briquettes combustibles.

Quelques briquettes dans le stock de B.Q.S. à Bujumbura.

« Le mixage des différents déchets donne une briquette avec une valeur calorifique très élevée par rapport aux bois de chauffage », affirme Dénis Ntibandetse, chef du personnel au sein de l’entreprise Burundi quality stoves (B.Q.S.), initiatrice du projet. Cette valeur se situe entre 3900 kcal et 4000 kilocalories (kcal), tandis que pour le bois de chauffage, elle varie entre 3000 et 3800 kcals. « La calorie étant l’unité d’énergie nécessaire pour élever la température d’un gramme d’eau de 1°C », explique M. Ntibandetse.

Il s’agit d’une technique importée d’Asie pour protéger l’environnement, lutter contre la déforestation, créer l’emploi et faire des bénéfices. La fabrication suit tout un processus. Après la collecte, indique-t-il, il faut une période de séchage au soleil car certains déchets comme la bouse de vache ont un taux d’humidité assez élevé. Vient ensuite de les mélanger, selon leur disponibilité. « La part de la parche du café est toujours supérieure avec un taux de 40% par rapport aux autres matières parce qu’elle a un pouvoir calorifique plus élevé. » Et de préciser que pour avoir 900kg de briquettes, il leur faut 1 tonne de matières premières. « Impossible d’avoir une briquette avec une seule catégorie de déchets. Elle ne serait pas consistante. »

Concernant les prix des matières premières, M. Ntibandetse fait savoir qu’ 1kg de la parche de café est acheté à 40 Fbu par kg, celui des balles du riz à 100Fbu par kg tandis qu’une benne de la bouse de vache 50.000Fbu : « Le prix d’un kg de briquette est vendu à 350 Fbu. »

Une aubaine pour les usagers

Ces briquettes sont déjà utilisées dans certains ménages, les écoles à régime d’internat et les camps de réfugiés. B.Q.S. met à leur disposition des fours, des foyers améliorés compatibles avec ces briquettes. Leur prix varie entre 5000Fbu et 15.000Fbu.

« C’est vraiment un meilleur combustible », témoigne Dieudonné Manampa, directeur de l’Ecole d’Excellence de Matana. Depuis son utilisation, il y a deux ans, ces briquettes leur ont permis de réduire le personnel de cuisine surtout les bûcherons : « Elles n’exigent pas trop d’efforts. Après leur alimentation, les cuisiniers peuvent vaquer à d’autres activités.»

Il ajoute que même le temps pour la cuisson a été diminué. Les dépenses en approvisionnement du bois de chauffage ont été réduites à zéro. En effet, explique-t-il, B.Q.S. se charge du transport.

En utilisant ces briquettes, M. Manampa y trouve également une contribution à la protection de l’environnement. Et d’expliquer : « Dans notre région, la déforestation prend une allure inquiétante.»

I.B., un autre utilisateur de Rohero I, commune Mukaza, ne cache pas sa satisfaction : « Avec le charbon, je déboursais autour de 3000Fbu par jour. Mais aujourd’hui, 4 kg de briquettes suffisent.» Ce qui lui permet de récupérer au moins 1500Fbu par jour

B.Q.S. ne manque pas de défis. M. Ntibandetse évoque entre autre le manque du marché : « Beaucoup de Burundais, d’écoles… n’ont pas encore commencé à utiliser nos produits. Et la production est de loin supérieure à la demande ». Il déplore, par ailleurs qu’après une période d’utilisation des briquettes, la police et l’armée ont préféré réutiliser le bois de chauffage.

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. merci beaucoup pour votre innovation, nous pouvons vouloir faire le partenariat avec vous svp daigne nous repliquer sur notre adresse mail

  2. Jules LWESSO

    Nous sommes ravi de cette innovation,nous sommes a bukavu notre organisation voudrais vous contacter pour entretien car nous sommes aussi dans la lutte contre la deforestation

  3. Joan

    merci a iwacu pour cet article.pouvez vous nous donner les contact de cette compagnie

  4. MIZA

    Bravo !
    C’est ce genre d’initiative que nos instruits devraient avoir au lieu d’aller se battre pour les postes politiques !

  5. Mbones

    Une benne de bouse de vaches achetée à 50 000 Frbu !! Qui va vendre chez vous ce fertilisant combien cher dans notre pays ?? Votre business aura du mal à fonctionner !!!

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 2 101 users online