Dimanche 22 décembre 2024

Politique

Les critiques du rapport de Gaétan Zongo sur le Burundi

Les critiques du rapport de Gaétan Zongo sur le Burundi
Fortuné Gaëtan Zongo, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’Homme au Burundi

Le rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’Homme au Burundi, Fortuné Gaëtan Zongo a présenté son rapport lors de la 56ème session du Conseil des droits de l’Homme, le 4 juillet 2024. Dans son rapport, il a dénoncé la « tolérance » à l’égard des violations des droits de l’Homme, particulièrement celles commises par certaines catégories.

M. Zongo décrit la situation sécuritaire au Burundi comme volatile et marquée par une impunité généralisée. Selon lui, « la situation actuelle au Burundi est marquée par un contexte sécuritaire volatile, une impunité généralisée et une tolérance à l’égard des violations des droits de l’Homme, particulièrement celles commises par les Imbonerakure, la police et le service national de renseignements ».

Selon lui, « ces milices Imbonerakure assistent et complètent les effectifs ou remplacent les forces de sécurité dans les localités où elles ne sont pas présentes sur l’étendue du territoire national. Ils ont libre cours pour terroriser la population, procéder aux arrestations arbitraires, aux disparitions forcées et intimider la population ».

Selon le Rapporteur spécial, l’espace civique est « verrouillé » et ne permet pas l’expression d’autres voix, plusieurs journalistes et représentants de la société civile étant victimes d’arrestations arbitraires, de détentions et d’intimidations.

C’est le cas de Florian Irangabiye et Sandra Muhoza, deux journalistes détenus arbitrairement. « Sandra Muhoza a été arrêtée par le Service national de renseignements avec la complicité d’un homme d’affaires influent du parti au pouvoir. Elle est accusée d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État et d’incitation à la haine ethnique », indique M. Zongo.

M. Zongo mentionne aussi dans son rapport les irrégularités dans les préparatifs des élections de 2025 et 2027 : « Le Burundi a introduit des réformes législatives importantes, notamment un nouveau Code électoral et une nouvelle loi sur la presse. Cependant, ces réformes ont été critiquées pour leur manque de consultation avec les acteurs clés », souligne-t-il.

En ce qui concerne la loi électorale, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’Homme au Burundi fait savoir que « la nouvelle loi électorale, adoptée en première lecture en avril, augmente considérablement la prudence pour les candidats et impose une période d’attente de deux ans pour ceux qui quittent un parti politique avant de se présenter en tant qu’indépendants ».

Fortuné Gaëtan Zongo mentionne que « les militants du Congrès national pour la liberté (CNL) sont régulièrement victimes d’intimidations, de violences physiques et d’arrestations arbitraires de la part des forces de sécurité et des Imbonerakure ».

Son rapport montre également que le gouvernement burundais cherche à exclure Agathon Rwasa aux prochaines élections à partir des récents évènements qui consistent en la division de son parti.

Le rapport souligne également les difficultés économiques du pays, caractérisées par une forte inflation, une dépréciation de la monnaie et une pression fiscale élevée. Ces facteurs limitent considérablement le pouvoir d’achat des ménages. Le Burundi souffre également de pénuries de carburant, de sucre et d’eau, ainsi que de coupures récurrentes d’électricité.

En réaction au rapport, l’ambassadrice Elisa Nkerabirori, représentante permanente du Burundi auprès des Nations Unies à Genève, a dénoncé le rapport comme étant biaisé et rempli d’allégations mensongères.

Pour l’ambassadeur Nkerabirori, c’est mépriser les Burundais et mettre le pays sous une surveillance indéfinie. Elle a également critiqué le camp de réfugiés de Mahama au Rwanda, qu’elle accuse d’être un centre de recrutement pour le mouvement terroriste Red Tabara.

« Les réfugiés enrôlés comme terroristes reçoivent des entraînements et sont financés et armés par ce même pays pour servir aux attaques terroristes ciblant aveuglement des civils innocents, majoritairement des femmes et des enfants », accuse-t-elle.

Fortuné Gaëtan Zongo conclut son rapport en appelant à une coopération internationale renforcée pour garantir un climat apaisé en vue des élections de 2025.

Le rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’Homme au Burundi exhorte les autorités burundaises à coopérer pleinement avec les mécanismes des Nations Unies et à assurer l’indépendance de la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH).

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. Rimwe

    Que le gouvernement laisse cet expert de l’ONU entrer faire ses enquêtes sur terrain au Burundi. Puis on verra s’il modifie son rapport.

  2. Bite

    En réaction au rapport, l’ambassadrice Elisa Nkerabirori, représentante permanente du Burundi auprès des Nations Unies à Genève, a dénoncé le rapport comme étant biaisé et rempli d’allégations mensongères: il aurait été mieux que cette ambassadrice donne des exemples contradictoires aux exemples donnés par Fortuné pour dire que le rapporte contient des mensonges.
    – Tout ce qu’il a dit est remarqué sur terrain
    – Pour moi, Fortuné est tellement impartial à 100% et a rapporté 50% de ce qui se passe réellement

    • K

       » ce qu’il a dit est remarqué sur terrain
      – Pour moi, Fortuné est tellement impartial à 100% et a rapporté 50% de ce qui se passe réellement »

      Heureusement que tu dis que ton affirmation n’est que pour toi.
      Car probablement que pour des millions d’autres personnes c’ est le contraire.

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