<doc516|right>Un célèbre proverbe burundais enseigne qu’un « vrai homme ne renie jamais sa parole, ({ijambo}). » Le ministre de la Justice vient de faire un revirement qui restera dans les annales de la mémoire collective.
En moins de deux semaines, publiquement, il a fait deux déclarations contradictoires : « Je le répète et je l’assume, il n’y a pas de corruption dans notre ministère. Que celui qui dispose de preuves de cette corruption les montre… »
Le ministre n’a pas hésité à faire emprisonner Faustin Ndikumana, le militant anti-corruption, deux semaines, pour avoir osé déclarer que la corruption existe au sein du ministère de la Justice.
Mais le même ministre, devant le sénat, va reconnaître, détailler la corruption qui gangrène son ministère. Mieux, on apprendra même de sa bouche, « que des magistrats sont actuellement poursuivis pour corruption. »
Morale de l’histoire : au ministère de la Justice, seul le ministre a le droit de dénoncer, de critiquer ce qui ne marche pas. Malheur à celui qui ose empiéter sur ses prérogatives ministérielles.
Le roi Louis XIV a dit : « l’Etat c’est moi !» Le ministre burundais de la justice dit : « Les critiques c’est moi. » Voilà comment on entre dans l’histoire.