Les constructions anarchiques vont jusqu’au bord du lac Tanganyika. Les hippopotames n’ont plus où brouter. L’Action Ceinture Verte pour l’Environnement (ACVE) lance un cri d’alarme. Le ministère de l’Environnement promet d’appliquer la loi.
Mardi 10 heures 20minutes, à l’ex-Saga Vodo, situé dans la commune urbaine de Kinindo. Endroit où, les citadins se désaltéraient, mais abandonné au profit des maisons d’habitation. Les élèves font du sport. A côté, des maisons se construisent tout au long de la bordure du lac Tanganyika. Une villa est en érection à moins de 20 mètres du lac. D’après des sources rencontrées, son propriétaire projette de repousser l’eau du lac afin d’agrandir le terrain. Ce qui est fort probable suite à la présence de tas de sable qui se font remarquer aux abords du lac. Il existe même ceux qui construisent même dans le lac, notamment le chantier d’un Américain qui a acheté le terrain en bas du marché de Kinindo. La clôture de la maison d’un certain ancien directeur général de la Regideso, arrive jusque dans le lac Tanganyika. « Ces constructions anarchiques ont des conséquences désastreuses. De plus, les hippopotames n’ont plus où brouter », s’insurge un sexagénaire rencontré sur place.
« Que les lois et codes soient appliqués dans les meilleurs délais »
Pour Ange Marie Kigeme, chargée du projet « Protection de l’habitat et des populations des hippopotames dans le Nord-Est du Lac Tanganyika » au sein de l’ACVE, il existe des lois et codes qui protégent le littoral du lac, il faut qu’ils soient appliqués dans les meilleurs délais : « Ces constructions devraient respecter les 150 mètres à partir du lac comme le stipule le code de l’eau. Ces espaces sont menacés, alors qu’ils devraient être protégés» De poursuivre que les espaces de protection, déjà inventoriés, sont au nombre de cinq. Ils sont situés entre Mugere jusqu’au delta (réserve de Rusizi). Ce qui fait que l’hippopotame, déjà en voie de disparition, soit en danger : « Plus, on fonce vers le lac, plus on délimite le terrain des hippopotames. » Il a en outre besoin d’être protégé dans le but de développer et promouvoir le tourisme dans notre pays. Pour elle, la protection par le ministère de l’Environnement est primordiale. Elle ajoute que si ces espaces sont reconnus comme zone de protection, l’ACVE y planterait des arbres pour délimiter le littoral et ainsi permettre à des hippopotames de se déplacer en allant chercher de quoi manger.
« Le code de l’eau est disponible »
Pour Déo Babonwayo, assistant du ministre de l’Environnement, il y avait un problème de loi portant protection de l’eau d’une façon générale ces dernières années. « Cette fois-ci, le code de l’eau est disponible », réjouit-il. Et d’ajouter qu’il manque seulement des textes d’application qui sont en cours d’élaboration pour mieux traiter la question. Pour les parcelles données temporairement, souligne-t-il, ces textes ne précisent pas exactement ce qu’il faut faire. Mais, ajoute-t-il, nul n’est censé ignorer la loi, tôt ou tard celle-ci sera appliquée.