L’utilité de la conférence de presse publique des porte-parole gouvernementaux était au centre de l’émission hebdomadaire « Club de la presse » qui donne la parole aux professionnels des médias pour décortiquer l’actualité nationale et internationale dominante de la semaine et parler des questions relatives à leur métier de journaliste.
« Prenez 20 porte-parole qui s’expriment pendant deux heures, cela donne 6 minutes par intervention. Ce n’est pas suffisant pour répondre à toutes les questions des journalistes et des citoyens », a estimé Esdras Ndikumana, correspondant au Burundi de Radio France Internationale (RFI) et de l’Agence France Presse (AFP) : « Le mieux serait d’organiser une conférence de presse par ministère et par secteur. De cette façon, on irait au fond des choses », a-t-il conclu.
De l’avis de Christian Bigirimana, journaliste au groupe de presse Iwacu, il faut « aller au-delà de la simple fonction de porte-parole et considérer également ces gens comme des fusibles protecteurs de leurs ministres. »
Quant à Claude Nkurunziza, directeur de la radio Rema FM, le souci est que « quand on cherche les porte-parole, souvent, on ne les trouve pas. L’autre grand problème est qu’il y a encore des porte-parole qui ne savent rien de la vie de leurs ministères. Hormis ceux de la présidence, du gouvernement, de l’armée et de la police qui font correctement et professionnellement leur travail. »
Il y avait sur le plateau le porte-parole du président du Sénat, Jérôme Nzokirantevye. S’exprimant sur l’organisation de tels échanges en semaine, celui-ci a rappelé que « cela se fait une fois tous les six mois et qu’il ne s’agit pas de faire perdre du temps puisque cela permet de rendre compte des réalisations et recevoir par la même occasion les doléances des citoyens. »
Quant aux porte-parole qui ne parlent pas souvent, « c’est peut-être une question de prudence » a-t-il ajouté. « Sinon, les porte-parole qui communiquent souvent sont généralement à l’aise dans la plupart des situations. Les autres ne sont peut-être pas outillés. » Le porte-parole du président du Sénat a encore fait une concession sur les conférences de presse qui peuvent se faire par secteur. « C’est une bonne proposition et on va la partager avec les autres porte-paroles », a-t-il conclu.