Aluma-Burundi a appelé à préserver l’environnement, à Gitega, ce lundi 22 septembre, au cours d’une retraite des représentants des confessions religieuses.
Du 22 au 23 septembre, une soixantaine de religieux ont suivi différents exposés centrés sur le thème : « Lien entre changement climatique et santé ». Albert Mbonerane, représentant légal de l’Association de lutte contre la malaria (Aluma), a souligné que le changement climatique est une réalité : « Des mesures urgentes sont nécessaires pour s’adapter et atténuer ses impacts négatifs ». La pression démographique en est une des principales causes. Tout le monde doit être impliqué pour y faire face.
Dr Charles Niyonkuru, consultant environnementaliste, signale que si rien n’est fait pour limiter les naissances, « attendons-nous à des catastrophes. » Les prévisions montrent qu’en 2015, les Burundais seront environ 13 millions d’habitants, ce qui influera sur les besoins en terre cultivable principalement. Or, actuellement, en moyenne, un ménage burundais ne dispose que d’1/4 au lieu de 2 à 4 ha par ménage normalement. Dr Niyonkuru indique que dans certaines communes du pays, comme Gatara dans la province Kayanza, la densité oscille autour de 700 hab. /km2
Les églises de plus en plus sensibles à l’augmentation de la population
Les confessions religieuses reconnaissent que la pression démographique joue négativement sur l’environnement. Mgr Joachim Ntahondereye, évêque de Muyinga, rappelle que l’être humain est appelé à procréer en imitant Dieu, en prenant le temps de penser à ce qu’il veut faire : « Se préparer, préparer un environnement adéquat, approprié pour l’enfant qui va naître. Le mettre au monde en tenant compte justement des possibilités. » D’après lui, le problème se situe au niveau des moyens mis en œuvre pour réussir. L’Eglise catholique soutient les moyens naturels basés sur l’auto-observation et le dialogue au sein du couple. Et Adrien Diridiri, représentant du Réseau National des Pasteurs des Eglises chrétiennes au Burundi (RENAPEC), d’ajouter qu’il faut procréer en tenant compte des moyens. Par rapport aux méthodes contraceptives modernes, il faut une sensibilisation et pas question de fixer un nombre d’enfants à mettre au monde. « Cela permettra aux chrétiens de choisir un moyen qui ne les conduit pas au péché. »
Signalons que cette retraite vient après celle des parlementaires et des leaders d’opinions.