Vendredi 22 novembre 2024

Société

Les conducteurs de taxi-vélos désemparés

18/02/2021 1
Les conducteurs de taxi-vélos désemparés
Des taxis vélos cachés dans une habitation par leurs conducteurs

Des vélos raflés ou confisqués, des amendes exorbitantes, tels sont entre autres problèmes auxquels sont confrontés les conducteurs de taxis- vélos opérant dans les quartiers de la commune Mukaza, en mairie de Bujumbura.

« On ne sait plus à quel saint se vouer. Nous ne travaillons plus. Les tracasseries policières sont devenues monnaie courante et insupportables », se lamentent certains conducteurs de vélos croisés à la 4e avenue, dans le quartier de Bwiza, en commune urbaine de Mukaza.

Ils dénoncent le comportement de certains policiers qui raflent leurs vélos à tout moment. Ces policiers leur disent qu’ils ne font qu’appliquer la loi interdisant les taxis-vélos de circuler en ville.

« Ils nous disent d’aller exercer notre métier dans les périphéries », lâche un conducteur de taxi-vélo ayant son parking près des bureaux de la zone Nyakabiga. Ces conducteurs disent qu’ils travaillent à perte alors qu’ils doivent subvenir aux besoins de leurs familles. D’autres ont dû cacher leurs vélos pour ne pas s’exposer aux rafles. Pour eux, c’est une contrainte dans l’exercice de leur métier.

Des amendes excessives

Certains conducteurs de vélos taxis racontent que les policiers les arrêtent souvent pour des raisons farfelues. Ils signalent, en outre, que des punitions injustes leur sont souvent infligées. « Mon vélo a été confisquée hier. J’ai dû payer 20 mille BIF pour le récupérer », s’indigne B.N. Même lamentations pour Ndiho qui dit avoir vendu son téléphone portable pour pouvoir récupérer son vélo saisi.

Ces conducteurs de taxi-vélos sont également remontés contre leurs représentants. Ils dénoncent leur inaction. « En cas de confiscation du vélo, l’association ne nous vient pas du tout en aide ».

Interrogé à ce propos, Emmanuel Nimbona, président de l’association « Solidarité des Taxi-vélos du Burundi » (Sotavebu) dit être au courant de ce problème. « Nous les conseillons de ne pas emprunter les axes qui leur sont interdits ». Il appelle les victimes présumées de tracasseries policières à porter plainte.

Contacté à propos de ces lamentations, Rénovat Sindayihebura, administrateur de la commune Mukaza, tranquillise. Il envisage tenir une réunion à l’intention des autorités policières et les représentants de la Sotavebu pour harmoniser certaines mesures. « Nous allons fixer, de commun accord avec les autorités policières et les représentants de la Sotavebu, les axes qui sont interdites d’accès aux conducteurs de taxis-vélos ».

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Gervais

    Axes interdits d’accès aux vélos ! Pourquoi interdire ? Il faut plutôt innover. Pour préserver l’environnement, beaucoup de pays encouragent l’utilisation du vélo et des transports publics. On trace ou transforme des routes en prévoyant des voies cyclables et des voies piétonnes. On interdit même accès à la voiture à certaines rues ! Les associations de vélos et piétons sont devenues trop fortes et veillent à ce que leur cause ne soit pas oubliée. Et nous au Burundi nous faisons l’inverse : nous accordons trop d’espace à la voiture privée (des fois vielle et polluante) et trop peu d’espace au vélo. La ville de Bujumbura est pourtant une ville plate (pour monter il faut allez à Vugizo-Kiriri), un espace propice à la petite reine. On gagnerait plus à aller au boulot à vélo. Et en plus c’est bon pour la santé ! Les autorités ont donc tout intérêt à innover en matière de politique de transport afin de mettre fin aux tracasseries anti-vélo.

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