Des confiscations arbitraires par des policiers en tenue civile ainsi que le manque de carnets de contravention freinant l’acquittement des amendes ont été les points saillants de la réunion tenue par la police à l’endroit des conducteurs de taxi-motos à Bujumbura, ce jeudi 12 novembre 2020.
« Beaucoup de conducteurs de taxi-motos sont victimes de confiscations illégales de leurs motos, même s’ils sont en ordre », dénonce Jadot Nzitunga, président de l’Amotabu, l’association regroupant les conducteurs de taxi-motos.
M. Nzitunga affirme que ces confiscations arbitraires n’ont aucun fondement, d’autant plus que ces transporteurs sur motos ne reçoivent pas de contravention pour les infractions leur reprochées.
Pour le président de l’Amotabu, cette situation est inquiétante car, ces confiscations prennent plus de temps que prévu et elles se répercutent sur l’acquittement des amendes.
Népomuscène Ntakuwundi, responsable du parking de taxi-motos à Mirango II, s’indigne de cette situation. Il évoque des arrestations mystérieuses sur les arrêts de taxi-motos par des policiers en tenue civile où ces mêmes officiers vont jusqu’à inventer des infractions.
« Ils nous intiment l’ordre de ne pas bouger, mais c’est une façon de demander quelque chose avant de nous relâcher », témoigne un conducteur de taxi-moto en commune de Muha.
« Ils nous attendent sur au coin de rue. A défaut d’être en ordre avec les documents, ces policiers en tenue civil, nous accusent parfois d’être sur un parking non-autorisé », regrette Ntakuwundi.
L’officier de police, Moïse Nitereka, commissaire communal à Ntahangwa, ne nie pas ces pratiques. Néanmoins, il interpelle les conducteurs de taxi-motos à faire attention à ceux qui prennent souvent la relève, à la quête de quelques sous. «Ce sont ces derniers, qui, peut-être, vous induisent en erreur, renseignez-vous sur ce qu’ils font de vos motos », poursuit l’OPC2 M. Nitereka.
En outre, le commissaire communal à Ntahangwa parle d’un manque de carnet de contravention expliquant le long délai de confiscations des motos. Il demande à ce que ces carnets soient fournis en quantités suffisantes.
L’OPC2 Nitereka déplore les amendes exorbitantes que ces motards sont contraints de payer dans des périodes pouvant aller de 6 mois à 2 ans. « Il faut respecter les lois à l’interne. On ne peut pas interpeller les conducteurs de taxi-motos sans que nous aussi nous soyons en mesure d’être en ordre avec la loi », a-t-il faut remarquer tout en s’adressant aux autres officiers présents.
Le commissaire général de la police, Emile Manisha, qui dirigeait cette réunion a tenu à tranquilliser ces conducteurs de taxi-motos en leur demandant dorénavant, de ne plus accepter de se faire arrêter par ces prétendus policiers en tenue civile. Il a également promis, que dès ce lundi 16 novembre, les carnets de contravention seront mis à la disposition de la police routière.