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Les commerçants divergent sur l’assurance de leurs biens

27/07/2014 5

Mardi 22 juillet, deux kiosques situés à quelques mètres des restes du marché central de Bujumbura ont été consumés par le feu. Les marchandises n’étaient pas assurées. Pour les assureurs, les Burundais devraient tirer les leçons des événements malheureux.

Pour Jean Pierre Baregeranye, les Burundais ne tirent pas les leçons des événements malheureux ©Iwacu
Pour Jean Pierre Baregeranye, les Burundais ne tirent pas les leçons des événements malheureux ©Iwacu

« Il n’est pas facile de faire assurer les marchandises quand on vit au jour le jour. Nos marchandises ont été totalement consumées par le feu. Et pour constituer un petit nouveau capital, j’ai dû vendre ma voiture », témoigne un ancien commerçant du marché central de Bujumbura. Actuellement, il possède un petit kiosque au centre-ville. Il indique que quand on décide de payer l’assurance des marchandises, on doit verser une certaine somme régulièrement. « Or, j’ai à peine de quoi faire vivre ma famille. » Pour lui, « ce sont les assureurs qui profitent de cet argent. »

D’autres commerçants ne l’entendent pas de cette oreille. Timothée, victime de l’incendie du marché central de Bujumbura, se souvient qu’un de ses amis, qui avait fait assurer ses marchandises, n’a pas été touché : « L’assureur lui a donné le montant équivalant à la valeur de ses marchandises ». Issa, un autre commerçant, abonde dans le même sens : « Il est nécessaire de faire assurer les marchandises ou tout autre activité qu’on exerce. En cas d’événement malheureux comme un incendie, l’assureur te rembourse », insiste-t-il.

« Les gens ne savent pas tirer les leçons des malheurs »

Jean Pierre-Claver Baregeranye, un cadre de la Société d’assurances du Burundi (Socabu), déplore le fait que malgré les différents incendies, le nombre des commerçants qui font assurer leurs biens reste bas. « Malgré les événements malheureux, les gens ne savent pas en tirer les leçons. » M.Baregeranye indique, cependant, que certains commerçants commencent à payer l’assurance de leurs marchandises. « Ayant constaté les pertes causées par les différents incendies, les banques obligent désormais leurs clients à faire assurer le montant accordé », fait-il savoir. Propos confirmé par un cadre d’une des banques de Bujumbura. M.Baregeranye déplore, néanmoins, que dans la plupart des cas, le complément de ce crédit n’est pas assuré.

Sous couvert d’anonymat, un autre fonctionnaire d’une maison d’assurance affirme que depuis l’incendie du marché central de Bujumbura, certains commerçants ont fait assurer leurs biens. Il estime que c’est grâce à l’obligation des banques : « Payer l’assurance fait partie des hypothèques actuellement chez les banquiers ». Mais, selon lui, beaucoup reste à faire pour amener les hommes d’affaires à faire assurer leurs biens. « Le gouvernement devrait mettre en place une loi obligeant les hommes d’affaires à payer l’assurance de leurs biens, maisons, etc. », recommande M.Baregeranye.

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Ntakamurenga Salathiel

    L’origine des incendies commence à se monter! Brûler les marchandises des commerçants pour que les commerçants comprennent le bien fondé d’assurer leurs marchandises et que, par conséquent les sociétés d’assurance gagnent beaucoup de clients! ! Voilà un des assureurs regrette que les commerçants ont refusé de se présenter dans leurs bureaux!!!

  2. Stan Siyomana

    1. Jean-Pierre Claver Baregeranye, CADRE DE LA SOCIETE D’ASSURANCE DU BURUNDI (SOCABU) n’est pas du tout desinteresse quand il dit que « Le Gouvernement devrait mettre en place une loi obligeant les hommes d’affaires a payer l’assurance de leurs biens, maisons, etc. »
    Cette intervention de l’Etat burundais creerait des milliers de nouveaux clients pour la SOCABU et les autres compagnies d’assurances.
    2. Je suis d’accord que l’Etat burundais interdise par exemple l’importation/vente des sous-vetements usages (car il en va quand meme de la dignite du citoyen lambda du BEAU PAYS DE MWEZI GISABO), la vente de produits de tres mauvaise qualite, la vente de produits pirates,…POUR PROTEGER LE CONSOMMATEUR.
    3. Pour des milliers de Burundais, comme cet ancien commercant du marche central de Bujumbura qui dit: « Il n’est pas facile de faire assurer les marchandises quand on vit au jour le jour », payer l’assurance de leurs biens serait pour le moment tout simplement UNE BARRIERE A L’ENTREE (= quand les gouvernements sont a l’origine de barriers a l’entree en imposant certaines conditions de licence et autres reglementations).
    (Voir « Barrieres a l’entree », http://www.concurrences.com).
    4. Tout simplement il ne suffirait pas que l’Etat burundais, la chambre de commerce, les compagnies d’assurances, les banques,… expliquent jusqu’aux plus petits des commercants burundais, LE BIEN-FONDE D’AVOIR UNE ASSURANCE pour ne pas continuer a vivre dans cette hantise que du jour au lendemain ils peuvent perdre tout ce qu’ils ont deja acquis.
    Il faudrait que les services que proposent ces compagnies d’assurances burundaises soient les moins chers possibles et que ces compagnies honorent leurs promesses quand il est temps de dedommager/payer le client qui a perdu ses biens.
    Sinon, le citoyen lambda va se ficher de cette assurance/continuer a vivre par la grace de Dieu/Kubandanya abaho kuri hange.
    Merci.

  3. Nwari

    Ariko nkuwo mugabo avuga ngonikosa ryaba comrc:ariko arazi ico bita societe d’assurance ?ahubwo nibo bajejwe kwigisha abanyagihu nabo bakaca baronka abakiriya???uwomubaza mumiriyoni 9zabarundi bafise,abakirya bagahe?mumyaka socabu imaze yokwiha amanota angahe

  4. nzitonda

    Ndatahura abo badandaji kubera ivya assurances ntibimenyrewe iwacu, ariko nibaza ko coba igikorwa ca minsi yose mu kuvyigisha kuko ntawumenya amasanganya iyo ava. Ayo mashirahamwe ya assurance yogira ibiganiro ku ma radios yose kugira berekane akamaro ka vyo.

  5. mentalite a la Burundaise twama twibuka kwifuka bukeye

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