«Les vendeuses doivent se mettre ensemble et former des associations pour leur développement», leur suggère la secrétaire générale de l’Association des femmes entrepreneures du Burundi (AFAB).
Selon Immaculée Nsengiyumva, le regroupement dans des associations conduira à la promotion de la femme. Le cas échéant, il sera facile de les encadrer et de contracter des microcrédits. «On ne pourra pas les aider si elles ne sont pas ensemble».
Elle évoque des facilités pour des formations sur l’entrepreneuriat, l’étude des marchés, le marketing, la rédaction d’un plan d’affaires, l’épargne, etc. «Toute personne qui fait des affaires a besoin d’être accompagnée».
Mme Nsengiyumva soutient que l’association octroie de petits crédits via la microfinance WISE, créée par les femmes de cette association : «Par exemple en 2014, 490 femmes qui ne sont pas membres ont bénéficié d’un crédit de 100 milles Fbu ; et en 2017, c’était 400 femmes».
Une jeune vendeuse de la pâte froide de manioc (ubuswage), rencontrée au quartier Nyakabiga, n’accueille pas favorablement l’idée d’appartenir à une association. «Je ne supporte pas les cotisations».
Une vendeuse de légumes au marché Cotebu parle de l’inactivité des associations féminines. «Où sont-elles quand nous sommes maltraitées alors que nous nous battons pour survivre».
Une dame qui vend des fruits au même marché demande à ces associations féminines de leur donner plutôt des contributions. «Je ne pourrais jamais contracter des dettes alors que je ne suis pas sûre que j’aurais de l’argent pour rembourser».
Cette photo fait très mal: on voit des femmes qui ont de très bons produits (tomates, aubergines, choux… ) dans des paniers et pièces de tissus de fortune étalés à même le sol. Est-ce que l’état ne pourrait pas aménager des petits hangars et des étals pour ce genre de petit commerce de légumes? D’abord pour promouvoir l’activité de ces femmes et les aider à gagner leur vie et faire vivre leurs familles. Dans un pays où le chômage est devenu endémique, l’état a l’obligation d’aider ceux et celles qui essaient de se débrouiller. C’est ensuite une question de salubrité publique. on organise facilement des séances de moralisation des populations; c’est mieux de les encadrer dans leurs activités quotidiennes.
Ces associations qui viennent siphonner les maigres revenus de ces travailleurs et travailleuses sont à prohiber.
Le gouvernement devrait mettre en place une structure qui protège ces personnes parce que là, on dirait qu’il y a un vide qui bénéficie aux arnaqueurs et autres profiteurs.
Les gens ne devraient pas avoir à se tourner vers des associations qui n’ont aucun pouvoir de coércion contre les fauteurs de troubles, quand elles se produisent.
Mais la mise en place de cette institution ne devrait pas s’accompagner non plus d’autres exigences financières, comme des cotisations, à ces exploitants de l’économie.
À mon avis, le gouvernement devrait mettre en place deux commissions: une pour protéger les consommateurs, et une autre pour servir d’arbitre dans les conflits entre entrepreneurs, toutes tailles confondues.
Comme cela, tout consommateur, aurait la tranquillité d’esprit en sachant qu’il existe toujours un recours, dans le cas où il se sentirait floué par telle compagnie exerçant sur le sol burundais.
De la même façon, une entreprise aurait aussi un recours si elle estime avoir été lésée ou avoir été victime de mauvaises pratiques commerciales d’une autre entreprise.
Ces deux commissions devraient avoir le pouvoir de résilier et/ou de suspendre toute licence ou permis d’exploitation de toute entreprise ayant commis des écarts répétitives sur une période donnée.
Cette solution, même imparfaite, est une façon de répondre à la peur et aux inquiétudes sur lesquelles s’appuient ces associations et organisations qui veulent prendre une portion du peu de revenus que font ces petits marchands et commerçants.