En dépit du mauvais climat qui a prévalu entre le gouvernement et la société civile, surtout après la grève réussie contre « la vie chère », force est de constater que, malgré tout, les chances de paix sont réelles aujourd’hui.
Agathon Rwasa semble militairement affaibli et politiquement isolé (lire notre analyse pages 6-9). L’ADC-Ikibiri revendique une opposition politique, pacifique.
Il suffirait de très peu pour qu’il y ait une réelle détente sur le plan politique. Par exemple, la liberté de réunion pour tous les partis , du moment qu’aucune formation politique en activité ne prône la voie
de la violence.
L’autre enjeu c’est la lutte contre la corruption, qu’elle ne reste pas un slogan
cosmétique, destinée à la consommation externe ! Comme le disait bien International Crisis Group dans son remarquable rapport récemment publié, il ne suffit pas ou plutôt « il ne s’agit pas de se doter de la bonne rhétorique », du « bon dispositif institutionnel » et des « bonnes lois » mais d’inverser
des rapports de force défavorables à la promotion de la bonne gouvernance. » Tout est dit.
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Enfin, au moment où nous cheminons vers la commémoration du cinquantenaire de notre indépendance, saluons ces conférences retransmises en synergie sur l’ensemble des médias publics et privés avec de « Grands acteurs » invités à débattre de ces enjeux majeurs (l’armée et les institu-
tions, l’exigence démocratique, les églises et le pouvoir, les diaspora, les leçons du processus des négociations d’Arusha).
Même quand tout va mal au Burundi, il nous reste encore la liberté l’expression. Espérons qu’elle ne soit pas corrompue.